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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Gilles Manceron

Harkis

Que penser de la journée
d’« hommage aux harkis »
du 25 septembre 2018 ?

La journée d’hommage aux harkis, officielle depuis 2003, a été marquée par une cérémonie aux Invalides et l’attribution de la légion d’honneur à des supplétifs enrôlés par l’armée française dans la guerre d’Algérie. Mais deux choses ont peu été relevées : la visite, auparavant, de la secrétaire d’Etat à Bias, sur les lieux de l’un des camps d’enfermement de harkis après 1962 aux conditions les plus dures ; et la légion d’honneur attribuée à une historienne fille de harki, Fatima Besnaci-Lancou, arrivée très jeune en France et devenue auteure de travaux historiques importants sur cette guerre et ses suites.

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Racisme et islamophobie

Lilian Thuram : Pourquoi les gens blancs ne se pensent-ils pas comme des Blancs ?

Le sentiment de fraternité entre les joueurs de l’équipe de France de football vainqueurs du Mondial 2018 ne doit pas masquer le racisme qui sévit sur les terrains et dans les stades. C’est un symptôme de la persistance des préjugés de race, illustrée par l’enquête publiée le 28 juillet 2018 par « Libération » sur un incident raciste lors d’un match amateur. Comme l’explique Lilian Thuram dans un entretien publié dans le même numéro, le racisme, en particulier anti-Noirs, est omniprésent dans le football, comme il l’est dans la société.

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Les massacres du Nord-Constantinois en 1945

Nouvelles rencontres et publications sur les massacres de mai-juin 1945 dans le Constantinois

En mai 2018, différentes rencontres et publications ont contribué, en France comme en Algérie, à une meilleure connaissance des massacres de mai-juin 1945 dans le Constantinois. Un colloque s’est tenu, les 5 et 6 mai 2018, à l’Université Ferhat Abbas de Sétif. Et l’auteur du livre « La fosse commune » (Alger, El Ibriz, 2016), Kamel Beniaiche, a fait plusieurs interventions en France, notamment lors de l’assemblée générale de l’Association des anciens appelés en Algérie contre la guerre (4ACG) qui s’est tenue le 12 mai à Nant, dans l’Aveyron. Nous publions ici deux articles sur ce sujet parus dans le quotidien algérien « El Watan ».

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Le rôle des historiens

Un hommage à Suzanne Citron

Une rencontre est organisée le 6 mars 2018, à Paris, sur « Suzanne Citron. Trajectoire et héritage(s) d’une intellectuelle engagée ». Née en 1922 et disparue le 22 janvier 2018, l’historienne Suzanne Citron a milité contre le colonialisme, notamment lors de la guerre d’Algérie et pour les droits des Palestiniens, et a mené une réflexion importante sur l’enseignement de l’histoire, que poursuit aujourd’hui le collectif Aggiornamento. Nous publions ci-dessous un extrait du Prologue de son livre, « Mes lignes de démarcation. Croyances, utopies, engagements », sur la vision de la colonisation qu’elle avait dans son enfance, ainsi que l’article que l’historien Rémi Fabre a consacré à ce livre.

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L'affaire Audin

Cédric Villani porte l’exigence de la vérité sur l’affaire Audin

Dans un entretien à « l’Humanité », publié le 22 janvier 2018, Cédric Villani, mathématicien, médaille Fields 2010, député LREM, président du jury du Prix Maurice Audin de mathématiques, qui s’était associé en juin 2017 à l’appel pour la vérité sur la mort de Maurice Audin, a confirmé son engagement. Nous reproduisons cet entretien ainsi qu’un interview de l’historien Gilles Manceron repris, le 26 janvier, par le site « huffPost Algéria ». Par ailleurs, l’Association Maurice Audin s’est réunie le 30 janvier à l’initiative de son président, Pierre Mansat, et fera connaître prochainement ses initiatives. Elle a un double objectif : obtenir la vérité sur l’assassinat et pérenniser le Prix Maurice Audin de mathématiques en collaboration avec l’Institut Henri Poincaré, présidé jusqu’à récemment par Cédric Villani.

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Affaire Ben Barka

Pourquoi tant d’obstacles à la justice dans l’affaire Ben Barka ?

Depuis plus d’un demi-siècle, en France comme au Maroc, la « raison d’Etat » empêche que la vérité soit dite sur l’enlèvement par des policiers français en plein Paris, puis l’assassinat, de Mehdi Ben Barka. Depuis 1965, dix juges d’instruction se sont heurtés au refus des deux Etats de les laisser procéder aux auditions et accéder aux documents. En France, le « secret Défense » n’est pas levé sur les pièces essentielles. Serait-ce parce que ceux qui ont permis cet enlèvement et cet assassinat n’étaient pas « subalternes » ? Seule une interpellation forte des deux côtés de la Méditerranée peut permettre de connaître enfin la vérité.

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Pourquoi tant d’obstacles à la justice dans l’affaire Ben Barka ?

Depuis plus d’un demi-siècle, en France comme au Maroc, la « raison d’Etat » empêche que la vérité soit dite sur l’enlèvement par des policiers français en plein Paris, puis l’assassinat, de Mehdi Ben Barka. Depuis 1965, dix juges d’instruction se sont heurtés au refus des deux Etats de les laisser procéder aux auditions et accéder aux documents. En France, le « secret Défense » n’est pas levé sur les pièces essentielles. Serait-ce parce que ceux qui ont permis cet enlèvement et cet assassinat n’étaient pas « subalternes » ? Seule une interpellation forte des deux côtés de la Méditerranée peut permettre de connaître enfin la vérité.

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Le 17 octobre 1961

Du nouveau sur le 17 octobre 1961

La répression des Algériens désarmés désobéissant au couvre-feu discriminatoire qui leur était imposé est maintenant connue. On sait que le chiffre officiel de trois morts était mensonger et qu’elle a fait plus de 150 morts. Mais l’explication de l’événement progresse grâce aux notes laissées par le porte-parole du général de Gaulle, Louis Terrenoire, témoignage de première main qui montre l’hostilité du premier ministre, Michel Debré, à la paix avec le FLN et son rôle déclencheur dans ce drame.

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La reconnaissance du passé colonial

Monuments et statues du temps des colonies dans la capitale

Alain Ruscio recense dans cet article les principales traces architecturales du passé colonial dans la capitale. Plusieurs de ces monuments et statues datent de l’Exposition coloniale de 1931. A cette occasion, tout le quartier populaire à la lisière du Bois de Vincennes, dans l’est de Paris, a été remodelé. De nouvelles artères ont été créées, des édifices nouveaux érigés, dont le Palais des colonies, place de la Porte dorée, devenu Musée d’histoire de l’immigration. C’est précisément cette institution qui a publié une brochure de Gilles Manceron, Traces de l’Histoire coloniale dans le 12e arrondissement de Paris 1, qui le complète sur plusieurs points et dont nous reproduisons la description de la façade ouest du musée.

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Le rétablissement de relations apaisées entre France et Algérie est conditionné par la reconnaissance du passé colonial

Dans son édition du 3 mai 2017, le quotidien algérien El Watan revient sur les rapports entre la France et l’Algérie.

Le journal publie en effet un article intitulé «Les massacres du 8 Mai 1945 s’invitent dans la présidentielle française», suivi d’une interview de l’historien Gilles Manceron 2. L’historien déclare notamment que « la reconnaissance est une condition au dépassement du passé colonial et au rétablissement de relations apaisées entre les deux pays»

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Front populaire et nationalisme algérien : la rupture

En ce 80e anniversaire du Front populaire, un fait est peu évoqué : la manière dont celui-ci a dissout le mouvement indépendantiste algérien l’Etoile nord-africaine (ENA). Pourtant, l’ENA avait adhéré au Pacte du Rassemblement populaire et soutenait la gauche française dans son combat antifasciste. Au sein de la LDH, quelques voix se sont exprimées pour condamner cette dissolution, mais elles sont restées minoritaires. Cette rupture de la gauche française avec le nationalisme algérien annonce ses prises de position de mai 1945 et de 1954-56. Dans une interview donnée au quotidien El Watan, l’historien Gilles Manceron considère comme indispensable aujourd’hui de revenir sur ce rendez-vous manqué. 3

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le réveil d’une parole coloniale sur la guerre d’Algérie

Les discours favorables à l’Algérie française sont de retour. Les groupes de mémoire communautarisés se sont multipliés ; d’où la crainte exprimée par Benjamin Stora d’une « guerre des mémoires ». Il rejoint un autre historien, Gilles Manceron, pour qui un réveil de l’idéologie coloniale a accompagné la libération de la parole sur la guerre d’Algérie.

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