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Édition du 1er au 15 octobre 2024

Essais nucléaires en Polynésie française

Pacifique

Le voyage d’Emmanuel Macron en Polynésie
relance le débat sur les conséquences
des essais nucléaires pratiqués par la France

Lors de son voyage au Japon pour les Jeux olympiques, le président Emmanuel Macron a passé, du 25 au 28 juillet 2021, quatre jours en Polynésie. Il a déclaré que « la nation [avait] une dette à l’égard de la Polynésie française. Cette dette est le fait d’avoir abrité ces essais en particulier ceux entre 1966 et 1974, dont on ne peut absolument pas dire qu’ils étaient propres ». Il n’a pas prononcé le mot de « pardon » réclamé par des associations de victimes, mais a reconnu que celles-ci devaient être mieux indemnisées. Ci-dessous l’article sur ces essais nucléaires en Polynésie que le spécialiste de la question, Bruno Barrillot, peu avant son décès le 25 mars 2017, avait rédigé pour L’Encyclopédie de la colonisation française coordonnée par Alain Ruscio. Ainsi qu’un article de l’AFP sur les conséquences de ceux que la France a pratiqués en Algérie.

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Bruno Barillot

Expert du dossier des essais nucléaires au Sahara algérien et en Polynésie française, Bruno Barrillot est décédé le 25 mars 2017. «Infatigable lanceur d’alerte» sur les conséquences des essais nucléaires, il était co-fondateur de l’Observatoire des armements.

Entre 1960 et 1996, la France a réalisé 210 essais dans le Sahara et sur les atolls de Mururoa et Fangataufa, en Polynésie française. Longtemps tabou, leur impact sanitaire a été officiellement reconnu par la loi Morin, adoptée le 5 janvier 2010. Un tournant après quarante années durant lesquelles l’Etat assurait de l’innocuité de ses expérimentations.

Néanmoins, afin de limiter les possibilités des plaignants, la loi introduit la notion de « risque négligeable » entre l’exposition à la radioactivité et la pathologie. Résultat : en sept ans, sur un millier de requêtes, une vingtaine d’indemnisations seulement ont été octroyées. Bruno Barrillot ne pouvait cacher sa colère : « Comment l’Etat peut-il encore agir ainsi ? »1

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Monument dédié aux victimes des essais nucléaires dans le Pacifique, inauguré en juin 2014 à Papeete.
Les essais nucléaires français en Algérie

Hollande reconnaît, à Papeete, l’impact des essais nucléaires

Après sa visite à Wallis et Futuna, François Hollande était lundi à Tahiti. Il a notamment annoncé une révision du traitement des demandes d’indemnisation des victimes des 193 essais nucléaires que la France a conduits de 1966 à 1996 sur les atolls de Mururoa et Fangataufa. Des victimes qui sont d’un côté les habitants des atolls et de l’autre les militaires et expatriés présents sur les sites et exposés à de fortes doses de radioactivité.

En 2010, la loi Morin a été votée pour indemniser les victimes. Mais seuls une vingtaine de dossiers sur un millier reçus ont fait l’objet d’une indemnisation.

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La place du 2 juillet 1966, à Papeete.
Les essais nucléaires français en Algérie

Les victimes oubliées des essais nucléaires

Les victimes des essais nucléaires français font-ils partie des “oubliés de l’Histoire” ? On peut se poser la question :
– les demandes d’audience, adressées par l’AVEN au premier ministre ou à son prédécesseur par l’association des vétérans (victimes) des essais nucléaires qui dénonce les insuffisances de la loi Morin, n’ont pas reçu de réponse,
– à Papeete, l’association Moruroa e Tatou lance une pétition pour la sauvegarde du mémorial des victimes du nucléaire, place du 2 Juillet 1966 que le gouvernement Flosse entend rebaptiser place Jacques Chirac,
– quant à l’Algérie, selon certaines études, dans les régions où se sont déroulés les essais français, plus d’une femme sur cinq serait atteinte d’un cancer du sein, et une sur dix d’un cancer de la thyroïde.

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Le tribunal administratif de Toulon reconnaît le droit à indemnisation de victimes des essais nucléaires

Le tribunal administratif de Toulon vient de rendre une décision favorable aux victimes d’essais nucléaires français réalisés en Algérie et en Polynésie. Une victoire pour les quatre Varois – trois veuves d’irradiés et un ancien militaire – qui se battent depuis des années pour obtenir la reconnaissance de leurs droits à bénéficier d’indemnisations prévues par la loi Morin du 5 janvier 2010.
La décision du tribunal administratif de Toulon est une reconnaissance mais le ministère de la Défense peut faire appel.

La décision du tribunal intervient alors que le rapport récemment déposé au Sénat sur l’application de cette loi d’indemnisation des victimes des essais nucléaires français conclut que, si elle a le mérite d’exister, cette loi reste très insuffisante2.

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Essais nucléaires : un rapport fait le lien entre radiations et cancers

Un expert épidémiologiste vient de remettre à la justice un rapport établissant un « lien vraisemblable » entre les retombées radioactives des essais nucléaires français en Algérie et en Polynésie et les cancers de personnes présentes sur place à l’époque. Ces nouvelles expertises devraient relancer les débats pour un élargissement des conditions d’indemnisation des victimes.

L’expert, Florent de Vathaire, conclut à un lien probable pour 6 personnes sur les 15 « expertisées », tant en Algérie qu’en Polynésie. « En rassemblant de nombreux éléments, j’ai pu construire un faisceau de présomptions qui permet de dire que le lien entre les retombées radioactives et les maladies est vraisemblable pour certains des cas expertisés », a-t-il déclaré au Parisien.

Ces résultats marquent une étape importante : jusqu’à présent, seuls quatre dossiers sur 720 portés par l’Association des vétérans des essais nucléaires (Aven) ont été retenus par le comité compétent pour les indemnisations des victimes. Reste une difficulté : une partie des dossiers sont classés «secret-défense» ou même «incommunicables» ! D’où l’importance de l’intention prêtée à la ministre de la culture de réformer la loi sur les archives.

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Victimes des essais nucléaires : vers un réexamen des dossiers refusés

Le Comité créé en 2010, pour indemniser les victimes des essais nucléaires français du Sahara ou de Polynésie, n’a validé que quatre cas de malades sur 684 dossiers déposés. Mais le ministre de la Défense, Gérard Longuet, a annoncé qu’une «médaille commémorative» serait créée pour répondre «au besoin de reconnaissance légitime» des vétérans ayant œuvré à la construction de «l’outil de dissuasion»… 3

Les associations Aven et Moruroa e Tatou expriment leur colère. Peut-on espérer un début de transparence sur ce problème après le rejet par la Conseil d’État d’un recours du ministre de la Défense qui cherche à éviter la communication de rapports établis à la suite des tirs nucléaires ayant eu lieu entre 1960 et 1996 ?

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Les essais nucléaires français étaient-ils quasiment inoffensifs ?

C’est la première question qui vient à l’esprit quand on prend connaissance des conclusions de la Commission d’Indemnisation des Victimes des Essais Nucléaires (CIVEN) : elle vient de rejeter 127 demandes d’indemnisation sur les 129 dossiers qu’elle a examinés.

Mais ce n’est pas l’avis de l’Association Vétérans des essais nucléaires, qui se battent avec les forces qui leur restent pour obtenir une indemnisation de toutes les personnes contaminées au cours de ces essais.

Ce n’est pas non plus l’avis du Docteur Christian Sueur qui met en cause, dans un article très documenté, le manque d’impartialité dont a fait preuve l’État français en confiant le suivi sanitaire des essais nucléaires au Ministère de la Défense : «Il est donc urgent de mettre en place, de façon indépendante des autorités militaires et du Service de Santé des Armées, une telle enquête scientifique, afin d’objectiver la réalité de ces pathologies génétiques transmises de façon transgénérationnelles, et de prévoir la mise en place des structures sanitaires de dépistage et de soins médico-psychologiques, et des structures médico-éducatives nécessaires pour ces enfants et leurs familles.»4

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De juillet 1966 à janvier 1996, la France a procédé, sur Mururoa et Fangataufa, deux atolls de Polynésie française, à 193 tirs atmosphériques puis souterrains. (AFP/ERIC FEFERBERG)
Les essais nucléaires français en Algérie

Les vétérans des essais nucléaires s’élèvent contre les premières décisions de la commission d’indemnisation

Dans un communiqué publié le 11 juillet 2011, l’Association des Vétérans des essais nucléaires (AVEN) s’émeut des premières décisions de la Commission d’indemnisation (CIVEN) : 11 refus et une seule acceptation. L’association décide de faire un recours devant le tribunal administratif.

En Polynésie, face à la recrudescence de cancers qu’elle ne peut plus financièrement assumée, la Caisse de prévoyance sociale aurait décidé de déposer plainte contre l’État.

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Réunion de vétérans des essais nucléaires à Nice (Franck Leclerc)
Les essais nucléaires français en Algérie

Essais nucléaires français : 45 morts en 2010

Les essais nucléaires français du Sahara et du Pacifique continuent à tuer. L’Association des vétérans des essais nucléaires (AVEN) annonce le bilan pour 2010 : 45 morts – auxquels il faut ajouter les morts de Polynésie et d’Algérie, anciens travailleurs sur site et population locale –, près de 800 nouveaux malades…

Mais aucune indemnisation en application de la loi Morin du 5 janvier 2010…

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Indemnisation des victimes des essais nucléaires français : des dispositions contestées

Après la publication du décret 2010-653 du 11 juin 2010 5, les premières indemnisations pourraient être versées d’ici la fin de l’année à des victimes des essais nucléaires français.

Mais de nombreuses dispositions de ce décret sont contestées par les associations AVEN (Association des vétérans des essais nucléaires) et Moruroa e Tatou, qui s’insurgent notamment contre le fait que « les zones retenues pour les essais au Sahara contournent les lieux d’habitation des populations sahariennes.»

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Adoption de la loi sur les victimes des essais nucléaires français

Après son adoption par le parlement le 22 décembre 2009, la loi relative à la reconnaissance et à l’indemnisation des victimes des essais nucléaires français devrait être publiée au Journal officiel d’ici le 31 décembre pour une entrée en vigueur dès janvier 20106. Le budget du ministère de la Défense prévoit une provision de 10 millions d’euros au titre des premières indemnisations.

La France a procédé à 210 essais nucléaires souterrains ou atmosphériques en Algérie (1960-1966) puis en Polynésie française (1966-1996), au cours desquels plusieurs dizaines de milliers de militaires et de civils ont pu être contaminés.

Tout en se félicitant de l’adoption de cette loi, l’association des vétérans des essais nucléaires déclare qu’elle demeurera vigilante sur son application, notamment en ce qui concerne les populations civiles. Quelques milliers de personnes ont manifesté pacifiquement le 19 décembre à Papeete pour demander une meilleure reconnaissance des conséquences des essais nucléaires. La presse algérienne de son côté évoque une «reconnaissance symbolique».

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