Edwy Plenel revient sur ses enquêtes sur le massacre d’Ouvéa et sur la torture en Algérie
Edwy Plenel évoque deux de ses enquêtes touchant à notre histoire coloniale et postcoloniale.
Edwy Plenel évoque deux de ses enquêtes touchant à notre histoire coloniale et postcoloniale.
En juillet 1993, quarante intellectuels français et européens lançaient dans Le Monde un Appel à s’opposer à « l’actuelle stratégie de légitimation de l’extrême droite », tout particulièrement du racisme, dans la vie intellectuelle et médiatique. Trente plus tard, ce texte apparait comme prophétique, alors que le racisme et l’islamophobie s’expriment un peu partout impunément en France et que la théorie raciste du « grand remplacement » est parvenue à être considérée comme recevable jusque dans l’espace éditorial et médiatique. Ce sont ces années de progression des idées des « ennemis de l’égalité et de la démocratie » qu’explore Edwy Plenel dans un essai paru le 9 mars à La Découverte. Il y rend aussi hommage à Maurice Olender (1946-2022), à l’origine de l’Appel de 1993 que nous publions, de même que l’analyse par l’historienne Arlette Farge de l’abondant courrier reçu par les signataires.
Ici on noya les Algériens de Fabrice Riceputi, paru le 2 septembre 2021, est la première d’une série de publications annoncées à l’occasion du soixantième anniversaire du massacre des Algériens à Paris le 17 octobre 1961. Ce livre est la réédition revue et corrigée de La bataille d’Einaudi. Comment la mémoire du 17 octobre 1961 revint à la République (préface de Gilles Manceron) paru en 2015. Il raconte le combat mené par le « citoyen chercheur » Jean-Luc Einaudi pour la connaissance historique et la reconnaissance politique de cet événement majeur de l’histoire de l’immigration et de la France. Ci-dessous un extrait de la préface inédite d’Edwy Plene, une recension par la romancière Dominique Manotti, ainsi qu’un entretien avec Fabrice Riceputi réalisé par Hassina Mechaï pour le site MiddleEastEye.
Avant le référendum sur l’indépendance qui a lieu le 4 octobre en Kanaky-Nouvelle-Calédonie, Mediapart a publié aux éditions La Découverte, le livre Une décolonisation au présent, coordonné par Joseph Confavreux, avec un beau texte d’Edwy Plenel dont nous donnons de larges extraits. Leur force et leur qualité a provoqué une honteuse offensive de dénigrement de la part de ceux qui se proclament « loyalistes » et refusent la décolonisation. Une tribune publiée dans Le Monde le 16 septembre 2020 a cherché à utiliser le nom de l’un des fils du leader indépendantiste kanak Jean-Marie Tjibaou pour leur reprocher « un paternalisme tout à fait colonial ». Cette manœuvre perverse a suscité la mise au point cinglante d’Edwy Plenel dans Le Monde du 1er octobre que nous reproduisons ici.
Le « racisme anti-Blancs » est une construction idéologique destinée à relativiser le racisme systémique, social et culturel, subi en France par les Noirs et les Arabes. Son ascension dans le débat public témoigne de l’aveuglement français à la question coloniale, à sa longue durée comme à sa persistante actualité. Pour tenter de riposter aux efforts de Lilian Thuram pour refuser le racisme dans les stades de football, l’extrême droite en Italie et en France a lancé une campagne contre lui, l’accusant de manière absurde de « racisme anti-Blancs ».
Le 27 août 2018, France culture a rediffusé l’émission « Radio libre » de Tewfik Hakem consacrée à la répression à partir du 8 mai 1945 dans l’Est algérien, qui avait été diffusée pour la première fois le 7 mai 2005 pour les soixante ans de cet événement. Elle contient les interviews exceptionnels de témoins qui ont disparu depuis et est suivie d’un débat auquel ont participé Mehdi Lallaoui, Mohammed Harbi, Edwy Plenel et Jean Daniel. Ce débat porte également sur la loi du 23 février 2005 qui incitait à enseigner les « aspects positifs de la colonisation ».
Le crime de Serge Letchimy, député de la Martinique ? avoir rappelé que les propos sur l’inégalité des « civilisations » relèvent d’une idéologie d’extrême-droite et ouvrent la voie à toutes les dérives.
Pour Edwy Plenel, le député de la Martinique a raison.
Une pétition pour soutenir Serge Letchimy : http://www.convergencedesluttes.fr/petitions/index.php?petition=18
Un mois après le vote de la loi du 23 février 2005 prescrivant aux enseignants de montrer à leurs élèves les « aspects positifs » de la colonisation, Edwy Plenel a publié un éditorial dans Le Monde 2 du 23 avril 2005 accusant cette loi de déshonorer la République. Pour lui, ce n’est pas affaire de repentance contrite, mais de lucidité active. Ce passé-là est plein d’à-présent, et c’est pourquoi il faut le regarder en face, non par culpabilité rétrospective mais par souci du monde actuel.
L’éditorial du journal Le Monde, le 28 octobre 2004,
suivi de En souvenir d’Algérie, avec Derrida, éditorial du Monde 2 par Edwy Plenel.