Août 1955 : répression dans le Constantinois
Les journées d’émeute des 20 et 21 août 1955 dans le Constantinois constituent à bien des égards une répétition des troubles de mai 1945.
Les émeutes paraissent avoir éclaté à l’initiative de Zighoud Youssef, responsable du Nord-Constantinois dans le but de montrer la force du FLN et de contrecarrer les avances faites par Soustelle à des Algériens modérés. Dans la zone Collo-Phillipeville-Constantine-Guelma, d’une part quelques centaines de soldats de l’ALN s’attaquent sans grand succès à des gendarmeries et des postes de police, d’autre part plusieurs milliers de paysans mal armés se lancent à l’assaut d’une trentaine de villes et villages, assassinent à coup de haches et de pioches. Il y aura 123 morts dont 71 européens.
L’armée riposte avec promptitude. Comme en 1945, des milices privées sont constituées, à l’appel du maire de Philippeville Benquet-Crevaux, dont les harangues passionnées constituent autant d’appels au meurtre. Le bilan officiel de la répression s’établit à 1 273 morts. Nul doute qu’il est bien plus élevé et que le nombre de victimes se situe aux alentours de 12 000. Ce drame convertit Soustelle au tout-répressif, il laisse carte blanche à l’armée. Honni à son arrivée, il sera adulé par les colons. Les élus algériens modérés se rallieront au FLN.
Le témoignage du capitaine Edmond Valéry sur la répression de ces émeutes, et sur le fonctionnement de la justice militaire en octobre 1955, a été publié dans L’Humanité, le 4 janvier 2001.