Marseille, le nom des rues en débat :
quelle place accorder dans l’espace public
au passé colonial et à ses suites ?
Les personnages honorés dans l’espace public sont des repères pour les citoyens. A Marseille, des rues et des écoles portent les noms des colonisateurs Bugeaud ou Cavaignac. L’association Ancrages, qui travaille sur l’histoire de la ville et sa diversité, a élaboré une liste de 315 noms dont les parcours pourraient être rappelés dans l’espace public. L’écrivain Claude Mckay, originaire de la Jamaïque, et la militante de l’indépendance algérienne puis de l’antiracisme à Marseille, Baya Jurquet-Bouhoune, en font partie. Cette association a fait des proposition de cartels pour accompagner les statues à la gloire de la colonisation qui se trouvent à la Gare Saint-Charles. Le Collectif pour une mémoire apaisée appelle à débaptiser les lieux portant les noms de Bugeaud et de Cavaignac pour leur donner les noms de Gisèle Halimi et de Maurice Audin. Par ailleurs, après un quart de siècle de refus de l’ancienne municipalité, une avenue au nom d’Ibrahim Ali, tué en 1995, à 17 ans, par des colleurs d’affiches du FN, a été enfin officiellement inaugurée.