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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Claude Juin

Les exactions : torture, viols, exécutions extrajudiciaires

Un tortionnaire qui raconte ses crimes
et n’en a pas honte…
Une société qui ne trouve rien à lui dire…

« Comment tant de jeunes ont pu dans la guerre d’Algérie se livrer à des crimes ? » ; « Les amnisties font qu’ils ne relèvent d’aucun tribunal, mais peut-on se satisfaire de ce que certains les assument sans que la société n’exprime aucune condamnation à leur égard ? » Telles sont les questions que pose le livre où l’ancien appelé en Algérie, Claude Juin, docteur en sociologie, commente, avec Muriel Montagut, psychologue, le dialogue qu’il a eu en 2013 avec un ancien camarade de régiment qui a basculé dans la torture et les crimes. Ci-dessous la préface de Michel Wieviorka, un article de Libération, ainsi qu’une réflexion de la juriste Magalie Besse sur la notion de « justice transitionnelle » et une contribution de Gilles Manceron invitant la société française à trouver les moyens, malgré l’amnistie, de « dire la justice », pour en finir avec ses « poches d’impunité » et son « silence complice ».

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Les exactions : torture, viols, exécutions extrajudiciaires

Claude Juin, “des soldats tortionnaires”

Claude Juin est né en 1935. Après un long séjour dans une caserne de Coblence en Allemagne, il est envoyé en Algérie où il débarque le 22 mai 1957. Dans un premier temps son unité, le 435e RAA (régiment d’artillerie anti aérienne), est basée à Isserbourg, village proche de Bordj-Ménaïel, à 80 kilomètres à l’est d’Alger. En août 1957 son régiment est expédié dans le massif de l’Ouarsenis, au col de Kerba près de Boukhari. Il est libéré en janvier 1958.

Pendant toute sa période algérienne, il a rempli trois petits carnets bleus à carreaux, qui lui permettent de raconter sa guerre dans Le Gâchis, publié par les Editeurs français réunis en 1960 sous le pseudonyme de Jacques Tissier – le livre sera interdit. Cinquante ans plus tard il soutient une thèse de sociologie sous la direction de Michel Wieviorka « Guerre d’Algérie : la mémoire enfouie des soldats du contingent » (EHESS, 2011). Il en publie aujourd’hui la substance dans un livre de témoignages sur la guerre d’Algérie des appelés du contingent.

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