Menée en Algérie par les Français, la guerre coloniale a été marquée
par de nombreuses violences contre la population civile algérienne,
accusée de soutenir les nationalistes.
Les responsables ont tenté de les dissimuler, de les effacer ou de les nier.
Mais est-il possible d’oublier ce qui s’est passé à Oudjehane?
Dans ce hameau de la presqu’île de Collo, le 11 mai 1956, plus de 70
personnes, des hommes, des femmes et des enfants, ont été massacrées
par des soldats du 4e BCP.
Soixante ans après les faits, André, un vétéran a tenté de savoir. En
menant ses recherches sur la Toile, il a rencontré Nour un proche des
massacrés préoccupé lui aussi par l’histoire d’Oudjehane. Nour a
accepté le dialogue que lui proposait André. Depuis leur rive, ils ont
discuté, échangé leurs découvertes et leurs interrogations. Informée
par André, l’historienne Claire Mauss-Copeaux les a rejoints. Elle a enquêté auprès des témoins en France et en Algérie. En Algérie, des survivants l’ont accueillie et accompagnée jusqu’aux ruines du hameau. Ce livre, dédié aux gens d’Oudjehane, est aussi l’histoire d’une rencontre et d’un cheminement accompli ensemble vers ce matin tragique du mois de mai 1956.
Claire Mauss-Copeaux, historienne de la guerre d’Algérie et des violences de guerre, est l’auteur d’un livre pionnier devenu un classique : Appelés d’Algérie, la parole confisquée. Comme quelques autres, elle pense que si l’historien doit décrire les faits, il ne peut pas occulter les malheurs qui les ont accompagnés et les souffrances qu’ils continuent de provoquer.