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Édition du 1er au 15 octobre 2024

Charles de Gaulle

Emmanuel Macron et les crimes du colonialisme

La France va-t-elle enfin reconnaître
la guerre coloniale du Cameroun ?

En visite officielle au Cameroun les 25 et 26 juillet 2022, Emmanuel Macron a rencontré Paul Biya, au pouvoir depuis quarante ans. La veille, il avait été interpellé par un collectif international afin qu’il reconnaisse officiellement la guerre coloniale menée par la France au Cameroun dans les années 1950 et 1960. Le président français a évoqué cet épisode tout en évitant de se prononcer, préférant annoncer la constitution d’une commission d’historiens destinée à « faire la lumière », à laquelle seraient ouvertes « toutes les archives ». Ci-dessous la tribune collective publiée par Le Monde réclamant une reconnaissance officielle, ainsi qu’une vidéo de TV5 Monde dans laquelle Thomas Deltombe souligne que les faits sont déjà solidement établis et regrette que les archives ne soient pas ouvertes à tous.

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La reconnaissance du passé colonial

De Gaulle et le massacre
des Algériens à Paris
en octobre 1961

Fabrice Arfi a publié dans Mediapart des documents inédits qui montrent que de Gaulle a été mis rapidement au courant du massacre des Algériens à Paris autour du 17 octobre 1961. Qu’il l’a jugé illégal et a demandé des sanctions contre les policiers responsables. Sanctions qui ne sont jamais intervenues. Réagissant à cette publication, Mehdi Lallaoui, pionnier du combat pour la vérité sur ce crime d’État, a demandé au président Macron de s’exprimer à ce sujet. Mediapart a publié ensuite les commentaires de quatre historiens. De son côté, Gilles Manceron a pointé la nécessité de croiser ces découvertes d’archives avec les notes prises au conseil des ministres par Louis Terrenoire, consultables aux Archives nationales, signalées aussi sur Mediapart dans un billet de blog de Marie-Odile Terrenoire qui a suscité d’intéressants commentaires.

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Commémorations

Dans l’enlèvement en plein Paris
et l’assassinat de Mehdi Ben Barka :
la complicité de Roger Frey et Maurice Papon

Le 29 octobre 2021, 56 ans après l’enlèvement à Paris de l’homme politique marocain et leader tiers-mondiste Mehdi Ben Barka suivi de son assassinat, un rassemblement a eu lieu à Paris devant la Brasserie Lipp, boulevard Saint-Germain. Ci-dessous l’allocution prononcée au nom de la famille par Bachir Ben Barka, président de l’Institut Mehdi Ben Barka – Mémoire vivante. Et l’article publié par Mediapart sur les complicités de Frey et de Papon dans ce crime. Des complicités qui expliquent probablement les entraves persistantes que la « raison d’Etat » oppose en France au travail de la Justice, qui est toujours saisie de ce crime mais n’est toujours pas parvenue à accéder aux documents d’archives qu’elle demande.

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Afrique subsaharienne et océan Indien

Eric Jennings : « L’histoire africaine de la France libre a été occultée par celle de la Résistance intérieure »

L’historien canadien Eric Jennings, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Toronto, a étudié les rapports de la France — vichyste comme résistante — avec son empire colonial durant la Seconde Guerre mondiale. Il explique dans un entretien à TV5MONDE que la mémoire française a tendance à réduire la Résistance et la France libre à l’exil du général de Gaulle à Londres, à son appel du 18 juin 1940 et aux combattants des réseaux et des maquis de l’intérieur. Or, durant cette période, la vraie capitale de la France libre ne fut pas Londres mais Brazzaville. Sans les Africains, la Résistance extérieure française n’aurait peut-être pas vu le jour. Il serait temps qu’en France cette histoire africaine de la France libre cesse d’être méconnue et sous-estimée.

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Algérie

Six ouvrages importants de Benjamin Stora
réédités et réunis en un volume

Benjamin Stora, qui a quitté son Algérie natale encore adolescent, a grandi en France où il a fait des études d’histoire. Il a été l’un des premiers chercheurs à travailler dans l’université française sur l’histoire du mouvement national algérien et la guerre d’Algérie. Il a aussi écrit sur son parcours personnel et celui de sa famille, depuis son enfance dans le quartier juif de Constantine jusqu’à son engagement militant à l’extrême gauche, et ses désillusions. Six de ses livres parus entre 2003 et 2015, qui rendent compte de son itinéraire courageux, sont rassemblés par les éditions Robert Laffont dans un volume de sa collection « Bouquins » intitulé Une mémoire algérienne. Y compris son analyse sans complaisance des rapports du général de Gaulle et de François Mitterrand à l’Algérie.

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1945-1962

Algérie, décembre 1960 : un épisode trop méconnu de la guerre d’indépendance

En décembre 1960 se sont produites dans de nombreuses villes d’Algérie des manifestations qu’un historien allemand a pu qualifier de « Dien Bien Phu politique de la guerre d’Algérie », soulignant ainsi leur portée politique majeure. A l’instar du 17 octobre 1961, l’événement est redécouvert depuis quelques années. En 2010, la revue Naqd lui a consacré un numéro spécial. En 2012, notre site publiait un article intitulé « 11 décembre 1960, Alger manifeste pour l’indépendance ». L’historien Mathieu Rigouste travaille depuis un an à un projet éditorial sur ce moment, comprenant un livre, un film et un site internet, intitulé unseulheroslepeuple. Il a engagé une collecte de témoignages et l’étude des archives disponibles, notamment celles de la préfecture d’Alger. Nous relayons sa recherche ainsi que son appel à soutien financier et publions le texte où il esquisse sa propre analyse de l’événement.

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Le 17 octobre 1961

Du nouveau sur le 17 octobre 1961

La répression des Algériens désarmés désobéissant au couvre-feu discriminatoire qui leur était imposé est maintenant connue. On sait que le chiffre officiel de trois morts était mensonger et qu’elle a fait plus de 150 morts. Mais l’explication de l’événement progresse grâce aux notes laissées par le porte-parole du général de Gaulle, Louis Terrenoire, témoignage de première main qui montre l’hostilité du premier ministre, Michel Debré, à la paix avec le FLN et son rôle déclencheur dans ce drame.

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Les commandos Delta et l’OAS, un suicide collectif

L’auteur, Michel Mathiot est un exilé : né en 1950 à Philippeville/Skikda, où il a vécu jusqu’en juillet 1964. A cette date, toute sa famille vient en France pour raisons personnelles, dans le calme et la tristesse. Il entre au lycée pour des études scientifiques… Parallèlement à sa carrière d’ingénieur, il a entamé à 50 ans un cursus d’études d’histoire de 8 ans. Maintenant chercheur libre en histoire, il continue à être hanté par la violence des hommes et il cherche avant tout à établir la vérité historique qui seule permettra de rendre hommage aux victimes oubliées.

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Benjamin Stora à Alger à propos de « La gangrène et l’oubli » et de « Le Mystère De Gaulle »

Benjamin Stora était à Alger les 5 et 6 juin 2010 à l’occasion de la publication en Algérie, par l’éditeur Sédia, de ses livres La gangrène et l’oubli et Le Mystère De Gaulle, son choix pour l’Algérie. L’historien a fait une vente-dédicace de ces deux ouvrages à la Librairie du Tiers-Monde et donné une conférence-débat autour de son dernier livre au Centre culturel français (CCF). Une opportunité pour Algérie News de réaliser un entretien avec lui à propos de son actualité éditoriale algérienne et de ses travaux de recherche sur le fait colonial en Algérie.

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L'Echo d'Alger, 24-25 janv. 1960. (Voir la fin de la note [4])
Les Européens d'Algérie et leur exode

Les barricades d’Alger : une déclaration de guerre à l’État et le début d’une guerre civile

Le discours du général de Gaulle annonçant, le 16 septembre 1959, « l’autodétermination » pour l’Algérie avait mis en alerte les partisans de l’Algérie française. Suite à une interview donnée à un journal allemand, le général Massu, commandant du corps d’armée d’Alger, est rappelé à Paris le 22 janvier 1960. A Alger, les activistes s’enflamment, élèvent des barricades… Le 24 janvier, des tirs de fusils-mitrailleurs dirigés contre des gendarmes mobiles font de nombreuses victimes parmi les forces de l’ordre. Un camp retranché est installé au centre d’Alger au nom de l’Algérie française… Mais, n’ayant pas bénéficié du soutien espéré, la rébellion fera long feu1.

A l’heure où la mémoire de la guerre d’Algérie est l’objet de diverses tentatives de récupération politique2, nous reprenons ci-dessous le témoignage de Jean Sprecher qui a vécu ces événements et pour qui «les Barricades de janvier 1960, avec leur bilan tragique, apparaissaient comme la déclaration de guerre à l’Etat, et le début de la guerre civile qui allait couver quelque temps, mûrir dans l’ombre, tenter un nouvel essai en décembre 1960 et éclater enfin quelques mois plus tard, en avril 1961, quand des généraux convaincus de tenir l’armée en main, crurent cette fois le moment venu pour déclencher un putsch, en garder la maîtrise et en assurer le succès.»3

Nous complétons ce document avec un extrait de l’éditorial publié par Le Monde le 26 janvier 1960.

[Mise en ligne le 15 janvier 2010, complétée le 27]

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L’historien Todd Shepard analyse la République française post-coloniale

Dans son livre The Invention of Decolonization : The Algerian War and the Remaking of France (Ithaca, Cornell University Press, 2006), Todd Shepard, professeur associé à l’Université Temple de Philadelphie, montre qu’à la fin de la période coloniale, les élites politiques et intellectuelles françaises ont été incapables de réfléchir à la contradiction fondamentale entre les principes républicains et les 132 ans de domination brutale en Algérie. D’où l’occultation de cette histoire, et la manière dont la nationalité française a été redéfinie après 1962, par l’exclusion de ceux à qui la citoyenneté avait pourtant été enfin reconnue en 1958. Il développe son analyse dans cet article paru dans la revue Contretemps, n° 16, janvier 2006.

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