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Édition du 15 septembre au 1er octobre 2024

Bruno Barillot

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Les essais nucléaires français en Algérie

Au Sahara, le lourd passé nucléaire et chimique…

De 1960 à 1966, la France s’est livrée dans le Sahara algérien à des expérimentations nucléaires. Elle a alors exposé gravement des appelés du contingent et des habitants à des risques de contamination déjà prouvés scientifiquement. Mais, le fait est moins connu, de 1958 à 1978, la base de « B2 Namous », dans l’ouest du Sahara algérien, a servi de terrain d’essai d’armes chimiques, notamment du gaz sarin, avec l’accord secret, après l’indépendance, des autorités algériennes. Selon les mémoires du général algérien à la retraite Rachid Benyelles, ils ne se sont pas arrêtés en 1978 mais en 1986. Nul ne sait si ce site, qui aurait servi de lieu de détention dans les années 1990, a été décontaminé, comme c’aurait été convenu entre l’Algérie et la France en 2012.

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Bruno Barillot

Expert du dossier des essais nucléaires au Sahara algérien et en Polynésie française, Bruno Barrillot est décédé le 25 mars 2017. «Infatigable lanceur d’alerte» sur les conséquences des essais nucléaires, il était co-fondateur de l’Observatoire des armements.

Entre 1960 et 1996, la France a réalisé 210 essais dans le Sahara et sur les atolls de Mururoa et Fangataufa, en Polynésie française. Longtemps tabou, leur impact sanitaire a été officiellement reconnu par la loi Morin, adoptée le 5 janvier 2010. Un tournant après quarante années durant lesquelles l’Etat assurait de l’innocuité de ses expérimentations.

Néanmoins, afin de limiter les possibilités des plaignants, la loi introduit la notion de « risque négligeable » entre l’exposition à la radioactivité et la pathologie. Résultat : en sept ans, sur un millier de requêtes, une vingtaine d’indemnisations seulement ont été octroyées. Bruno Barrillot ne pouvait cacher sa colère : « Comment l’Etat peut-il encore agir ainsi ? »1

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