La guerre d’Algérie de Jean-Charles Jauffret
Après les Algériens, les « appelés et rappelés » constituent la catégorie la plus importante de personnes qui ont été personnellement impliquées dans les “événements d’Algérie” : de 1952 à 1962, 1 343 000 appelés ou rappelés ont participé “au maintien de l’ordre en Afrique du Nord” ; on peut leur ajouter 407 000 militaires d’active. Les pieds-noirs étaient environ 1 million 1.
Beaucoup d’appelés/rappelés sont revenus de cette guerre avec des séquelles et des blessures qui ne cessent aujourd’hui encore de les hanter. Le malheur des appelés, combattants plus ou moins volontaires d’une sale guerre a été évoqué dans de nombreux témoignages, études ou romans publiés depuis l’époque de la guerre jusqu’à aujourd’hui. Parmi ces publications, on peut citer le témoignage magnifique de Noël Favrelière, Le désert à l’aube (Minuit, 1960) et le travail précurseur de Jean-Pierre Vittori, Nous les appelés d’Algérie publié dès 1977 chez Stock.
Le 19 mars, anniversaire du cessez le feu, commémore un événement essentiel : la décision commune des belligérant de faire taire les armes. Cette date ne marque pas la fin des violences de guerre mais la volonté de les faire cesser.
Professeur à Sciences Po Aix, où il dirige le département d’histoire et les recherches en histoire militaire comparée, Jean-Charles Jauffret est un spécialiste de la guerre coloniale, des troupes de professionnels et d’appelés et, surtout, des conflits afghan et algérien. L’historien ne peut que constater le traumatisme et sa pérennité. L’auteur nourrit le vœu de guérir les plaies côté français et d’œuvrer à la réconciliation des deux rives de la Méditerranée.
Nous reprenons ci-dessous le témoignage d’un ancien appelé qui a assisté le 11 mars dernier à un exposé de Jean-Charles Jauffret sur la guerre d’Algérie au lycée Jean Moulin de Béziers.