La polémique autour de “Hors-la-loi” tente de prolonger «le temps de la dénégation»
La France a décidément bien du mal avec certains épisodes de son histoire. Après les heures sombres du régime de Vichy, c’est le passé colonial français en Algérie qui se trouve aujourd’hui au centre d’une polémique à l’occasion de la prochaine présentation au Festival de Cannes du film Hors la loi de Rachid Bouchareb. Deux ans après que Bernard Bajolet, ambassadeur de France en Algérie, ait déclaré lors de son passage à l’Université du 8 mai 1945 de Guelma, le 27 avril 2008 : « aussi durs que soient les faits […] la France n’entend pas, n’entend plus, les occulter. Le temps de la dénégation est terminé »1, quelques élus de la droite extrême du midi méditerranéen lancent une polémique quelque peu artificielle. Derrière le dénigrement du film, qui « s’appuie sur de mauvaises raisons », comme le montre ci-dessous l’historien Gilles Manceron dans un entretien au quotidien El Watan, il faut voir une nouvelle tentative pour refuser de regarder en face les réalités de l’Histoire.