Dans un communiqué publié le 11 juillet 2011, l’Association des Vétérans des essais nucléaires (AVEN) s’émeut des premières décisions de la Commission d’indemnisation (CIVEN) : 11 refus et une seule acceptation. L’association décide de faire un recours devant le tribunal administratif.
En Polynésie, face à la recrudescence de cancers qu’elle ne peut plus financièrement assumée, la Caisse de prévoyance sociale aurait décidé de déposer plainte contre l’État.
Les essais nucléaires français du Sahara et du Pacifique continuent à tuer. L’Association des vétérans des essais nucléaires (AVEN) annonce le bilan pour 2010 : 45 morts – auxquels il faut ajouter les morts de Polynésie et d’Algérie, anciens travailleurs sur site et population locale –, près de 800 nouveaux malades…
Mais aucune indemnisation en application de la loi Morin du 5 janvier 2010…
Après la publication du décret 2010-653 du 11 juin 2010 1, les premières indemnisations pourraient être versées d’ici la fin de l’année à des victimes des essais nucléaires français.
Mais de nombreuses dispositions de ce décret sont contestées par les associations AVEN (Association des vétérans des essais nucléaires) et Moruroa e Tatou, qui s’insurgent notamment contre le fait que « les zones retenues pour les essais au Sahara contournent les lieux d’habitation des populations sahariennes.»
Après son adoption par le parlement le 22 décembre 2009, la loi relative à la reconnaissance et à l’indemnisation des victimes des essais nucléaires français devrait être publiée au Journal officiel d’ici le 31 décembre pour une entrée en vigueur dès janvier 20102. Le budget du ministère de la Défense prévoit une provision de 10 millions d’euros au titre des premières indemnisations.
La France a procédé à 210 essais nucléaires souterrains ou atmosphériques en Algérie (1960-1966) puis en Polynésie française (1966-1996), au cours desquels plusieurs dizaines de milliers de militaires et de civils ont pu être contaminés.
Tout en se félicitant de l’adoption de cette loi, l’association des vétérans des essais nucléaires déclare qu’elle demeurera vigilante sur son application, notamment en ce qui concerne les populations civiles. Quelques milliers de personnes ont manifesté pacifiquement le 19 décembre à Papeete pour demander une meilleure reconnaissance des conséquences des essais nucléaires. La presse algérienne de son côté évoque une «reconnaissance symbolique».
Longtemps, l’Etat français a refusé d’admettre les conséquences sur les personnes de ses essais nucléaires au Sahara ou dans le Pacifique. Il s’est battu contre les demandes de dédommagement présentées devant les tribunaux – 355 au total.
Cette époque semble révolue : le ministre de la Défense a annoncé le dépôt d’un projet de loi d’indemnisation au cours du printemps prochain, et une délégation ds associations représentatives des victimes a été reçue le 22 décembre 2008 au ministère de la Défense.
[Mise en ligne le 25 décembre 2008, complétée le 6 février 2009]
Les États-Unis admettent que leurs expériences nucléaires ont fait des victimes ; ils ont voté en 1988 une loi pour indemniser tant les vétérans civils et militaires que les populations voisines de leurs anciens sites d’essais.
Une étude scientifique récente 3 vient de mettre en évidence, chez les vétérans néo-zélandais des essais nucléaires britanniques de 1957-58, un pourcentage d’anomalies de l’ADN trois fois plus élevé qu’habituellement.
Mais le ministère français de la Défense, qui a effectué 210 essais nucléaires dont 50 atmosphériques tant au Sahara algérien qu’en Polynésie française, continue à affirmer qu’ils ont été « propres» et sans conséquences sur la santé des personnes. Pour éviter toute remise en cause de ce “dogme”, les archives des essais nucléaires viennent d’être classées dans la catégorie orwellienne de celles qui sont «incommunicables», sans limitation de temps.
Depuis des années, deux associations, l’Association des vétérans des essais nucléaires (Aven) et l’association Moruroa e tatou, se battent pour obtenir la vérité sur les essais nucléaires français et la justice pour les victimes. Elles demandent :
le vote d’une loi sur le suivi sanitaire et environnemental des essais nucléaires ;
la création d’un fonds d’indemnisation pour les victimes ;
la levée du secret défense sur les documents portant sur le niveau des retombées radioactives […] des essais nucléaires de la France au Sahara et en Polynésie française, entre 1960 et 1996.