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Appelés

Transmettre sur la guerre d’Algérie

Les anciens soldats appelés de la guerre d’Algérie ont maintenant entre 73 et 82 ans. Ils n’ont souvent rien dit sur leur vécu de cette guerre, et l’arrivée dans les dernières étapes de leur vie ravive des souvenirs, et parfois l’envie voire la nécessité de dire et de transmettre.

Les animateurs auprès des personnes âgées, mais aussi les proches, les familles, les autres personnels sont témoins de leurs souhaits de transmettre. Mais comment faire ? Quelle était cette guerre ? Comment peut se construire cette transmission ? Comment la faciliter ?

Un ouvrage paru en novembre dernier, Transmettre sur la guerre d’Algérie, tente de répondre à ces interrogations pour les anciens appelés de la guerre d’Algérie. Dans une première partie, Bernard Hervy, animateur en gérontologie, explique comment fonctionne la transmission, et de quelle manière elle peut être facilitée. En seconde partie, Louis Jeanneau traite de la transmission spécifique à la guerre d’Algérie. 1

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Livres et films sur la guerre d'Algérie

La guerre d’Algérie de Jean-Charles Jauffret

Après les Algériens, les « appelés et rappelés » constituent la catégorie la plus importante de personnes qui ont été personnellement impliquées dans les “événements d’Algérie” : de 1952 à 1962, 1 343 000 appelés ou rappelés ont participé “au maintien de l’ordre en Afrique du Nord” ; on peut leur ajouter 407 000 militaires d’active. Les pieds-noirs étaient environ 1 million 2.

Beaucoup d’appelés/rappelés sont revenus de cette guerre avec des séquelles et des blessures qui ne cessent aujourd’hui encore de les hanter. Le malheur des appelés, combattants plus ou moins volontaires d’une sale guerre a été évoqué dans de nombreux témoignages, études ou romans publiés depuis l’époque de la guerre jusqu’à aujourd’hui. Parmi ces publications, on peut citer le témoignage magnifique de Noël Favrelière, Le désert à l’aube (Minuit, 1960) et le travail précurseur de Jean-Pierre Vittori, Nous les appelés d’Algérie publié dès 1977 chez Stock.

Le 19 mars, anniversaire du cessez le feu, commémore un événement essentiel : la décision commune des belligérant de faire taire les armes. Cette date ne marque pas la fin des violences de guerre mais la volonté de les faire cesser.

Professeur à Sciences Po Aix, où il dirige le département d’histoire et les recherches en histoire militaire comparée, Jean-Charles Jauffret est un spécialiste de la guerre coloniale, des troupes de professionnels et d’appelés et, surtout, des conflits afghan et algérien. L’historien ne peut que constater le traumatisme et sa pérennité. L’auteur nourrit le vœu de guérir les plaies côté français et d’œuvrer à la réconciliation des deux rives de la Méditerranée.
Nous reprenons ci-dessous le témoignage d’un ancien appelé qui a assisté le 11 mars dernier à un exposé de Jean-Charles Jauffret sur la guerre d’Algérie au lycée Jean Moulin de Béziers.

[Mis en ligne le 13 mars 2016, corrigé le 14]

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Ces appelés qui ont dit NON

A l’époque de la guerre d’Algérie, les jeunes gens qui refusaient de
porter les armes, les réfractaires, insoumis ou déserteurs, étaient mis au ban de la société française. Leur choix était le plus souvent incompris. Aucune institution, parti, syndicat ou église ne les soutenait. L’opprobre pesait sur leurs familles comme sur celles de malfaiteurs. Elles étaient convoquées à la mairie, subissaient des
interrogatoires et des perquisitions de la part des policiers. Leur
entourage les critiquait, les rejetait. Pour les réfractaires et les
déserteurs, la seule alternative à la prison était l’exil.

Le temps a passé, mais aujourd’hui le choix des réfractaires et des
déserteurs n’est guère mieux compris. Même ceux qui critiquent sévèrement la guerre, admettent difficilement leurs choix.
Pourtant, les réfractaires comme Etienne Boulanger, les déserteurs
comme Noël Favrelière nous enseignent qu’il est toujours possible de
dire NON !

Ci-dessous le témoignage de Jacques Pous, l’un de ceux qui ont dit NON 3.

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Les exactions : torture, viols, exécutions extrajudiciaires

Claude Juin, “des soldats tortionnaires”

Claude Juin est né en 1935. Après un long séjour dans une caserne de Coblence en Allemagne, il est envoyé en Algérie où il débarque le 22 mai 1957. Dans un premier temps son unité, le 435e RAA (régiment d’artillerie anti aérienne), est basée à Isserbourg, village proche de Bordj-Ménaïel, à 80 kilomètres à l’est d’Alger. En août 1957 son régiment est expédié dans le massif de l’Ouarsenis, au col de Kerba près de Boukhari. Il est libéré en janvier 1958.

Pendant toute sa période algérienne, il a rempli trois petits carnets bleus à carreaux, qui lui permettent de raconter sa guerre dans Le Gâchis, publié par les Editeurs français réunis en 1960 sous le pseudonyme de Jacques Tissier – le livre sera interdit. Cinquante ans plus tard il soutient une thèse de sociologie sous la direction de Michel Wieviorka « Guerre d’Algérie : la mémoire enfouie des soldats du contingent » (EHESS, 2011). Il en publie aujourd’hui la substance dans un livre de témoignages sur la guerre d’Algérie des appelés du contingent.

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Manifestation pour l'ouverture de négociations en Algérie, le 27 octobre 1960, à Caen. (© Archives Ouest-France)
1962, la fin de la guerre d'Algérie

les “appelés” de la guerre d’Algérie

À l’époque, les jeunes Français étaient appelés, dans l’année de leur vingtième anniversaire, afin d’effectuer le service militaire obligatoire, à l’exception des “réformés” qui en étaient dispensés, et des “sursitaires” – notamment les étudiants – qui bénéficiaient d’un report4. La durée du service était fixée à 18 mois par la loi du 30 novembre 1950 ; l’objection de conscience n’était pas reconnue, et les insoumis – appelés qui ne s’étaient pas présentés lors de leur appel – pouvaient être recherchés et jugés pour désertion.

Pendant la guerre d’Algérie, de 1954 à 1962, après la durée légale de 18 mois, certaines “classes” furent rappelées, d’autres furent maintenues sous les drapeaux jusqu’à 30, puis 28 mois.

Les effectifs militaires en AFN (Afrique française du Nord : Algérie, Maroc et Tunisie) :
-en 1954, environ 50 000 hommes dont 38% d’appelés pour 18 mois de service,
– en 1955, les effectifs passent à 100 000 hommes,
– en 1956, le rappel sous les drapeaux porte les effectifs militaires à 200 000 hommes,
– en 1957, le maintien sous les drapeaux jusqu’à 30 mois permet d’atteindre un effectif de 400 000 hommes, dont 57% d’appelés.

Entre 1952 et 1962, 1 343 000 appelés ou rappelés et 407 000 militaires d’active ont participé “au maintien de l’ordre en Afrique du Nord”, opérations qui ne seront reconnues comme “Guerre d’Algérie” que le 5 octobre 1999. Au cours de la même période, 12 000 hommes ont été déclarés réfractaires, dont 10 831 insoumis, 886 déserteurs et 420 objecteurs de conscience5.

Ci-dessous : une cinquantaine d’années après, deux anciens appelés témoignent.

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Bouclage d'un douar
1962, la fin de la guerre d'Algérie

que cherche-t-on en refusant de célébrer le 19 mars ?

«C’était à la fin février 1960 peut-être le 26, c’est-à-dire le jour de mes 20 ans. C’était l’après-midi. J’étais dans ma classe de CM1 à l’école de La Plaine à Bédarieux. Envoyé par Monsieur Espitalier, le directeur du cours complémentaire, qui était aussi le directeur de l’école primaire, un élève est venu m’apporter un courrier. Il s’agissait de ce que dans la région on appelait “la billette”. C’était l’avis de mon affectation pour effectuer mon service militaire. Il m’était ordonné de me rendre au Camp Sainte Marthe le 1er mars à Marseille afin de prendre le bateau pour Oran … (lire la suite

Nous reprenons ci-dessous deux extraits récents du blog de cet ancien appelé pour faire la guerre en Algérie. En espérant qu’il fait erreur quand il affirme «qu’il n’y a pas de dialogue possible avec des gens qui n’ont rien appris et rien oublié !»

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Les résistances à la guerre d'Algérie

Jacques Inrep : “le problème, ce n’est pas de raconter, c’est d’être entendu”

Pourquoi tant d’anciens soldats en Algérie vivent-ils emmurés silencieusement dans leurs souvenirs de guerre ? Seule la parole permet de se libérer de tels traumatismes quand une oreille se fait attentive, comme c’est le cas en psychanalyse. C’est ce que Jacques Inrep, pychologue clinicien, devenu, au fil des décennies, un des spécialistes des problèmes liés à l’utilisation de la torture, expose dans cet article repris du N° 161, 4e trimestre 2011, de la revue Alternatives non-violentes.

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Les fondateurs : Michel Delsaux, Rémi Serres, Armand Vernhettes et Georges Treilhou (de g. à d.).
Les résistances à la guerre d'Algérie

La 4ACG refuse la violence et la guerre comme moyens de résolution des conflits

Créée le 8 janvier 2004 à Albi par quatre anciens appelés en Algérie qui voulaient reverser leur retraite dite du «combattant» (environ 600 € par an), l’association Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis Contre la Guerre compte aujourd’hui plus de 250 membres.

Les membres de l’association ne se contentent pas de financer et d’accompagner des projets en faveur de la paix et du développement, en Algérie ou ailleurs, ils veulent aussi – et surtout – être des témoins, des «montreurs» de paix. Ils veulent dire l’absurdité de la guerre, l’inutilité des conflits, la perte d’humanité qu’ils entraînent automatiquement.

Ils se déplacent régulièrement, partout où on les sollicite : dans les écoles, les collèges, les lycées, dans les manifestations en faveur de la paix, les colloques, rencontres, conférences, associations… Pour témoigner, et également pour sensibiliser les jeunes aux dangers d’une obéissance aveugle à des ordres ou à des directives allant à l’encontre des valeurs humaines fondamentales.

Mehdi Lallaoui les a rencontrés. Il a réalisé en 2008 un documentaire visible sur le site Mediapart : En finir avec la guerre d’Algérie.

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Entre 1961 et 1962, l'appelé Bourdet a enseigné aux petits Algériens. (Photo sd)
Les résistances à la guerre d'Algérie

L’association des anciens appelés en Algérie contre la guerre

Les appelés qui ont combattu en Algérie peuvent, à 65 ans, toucher une retraite du combattant, d’environ 500 euros par an. Mais, pour certains d’entre eux, cet argent est inacceptable, « taché de tout le sang coulé en Algérie ». C’est ainsi que s’est créée, le 8 janvier 2004, l’Association des anciens appelés en Algérie contre la guerre (4ACG).
Les membres de l’association (loi 1901) sont d’anciens appelés en Algérie qui reversent l’intégralité de cette retraite afin qu’elle soit utilisée au financement de projets humanitaires – donnant ainsi un sens à ce qui n’en avait pas.

Pour contacter les 4ACG : http://www.4acg.org/spip.php?rubrique19

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Une manifestation visant à empêcher le départ pour l'Algérie d'un train de rappelés.
Villes du Midi et mémoire de l'Algérie française

Armande et le mémorial de Sète

Un Mémorial dédié aux 218 Héraultais morts dans les conflits d’Afrique du Nord a été inauguré à Sète mardi 27 octobre 2009, en présence de nombreuses personnalités civiles et militaires, de dizaines d’associations d’anciens combattants et de plusieurs milliers de personnes. Ce monument a été implanté sur la Corniche de Sète à l’initiative de l’association du Mémorial héraultais présidée par Jacques Bousquet.

Un Mémorial où – espérons-le – on aura une pensée pour les morts algériens, lors des futurs hommages6. Sans oublier ceux qui se sont opposés à ces guerres coloniales, comme le rappelle Armande dont nous reprenons le cri de protestation.

[Mise en ligne le 1er novembre 2009, mise à jour le 2 novembre]

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Les résistances à la guerre d'Algérie

Réfractaires à la guerre d’Algérie

Quarante ans après la fin de la guerre d’Algérie, d’anciens réfractaires et des solidaires ont décidé de témoigner. Avoir envie de se rencontrer pour se raconter tant d’années après était parfaitement déraisonnable. Déraisonnables, ils avaient déjà montré qu’ils pouvaient l’être. Leur livre nous apprend comment ils ont décidé ensemble de dire non et d’attiser une conscience si actuelle, de la désobéissance civile comme forme de toute civilisation humaine…

Erica Fraters, Réfractaires à la guerre d’Algérie (1959-1962), 224 pages, décembre 20057.

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Siné (L'Express, juillet 1960).
Les résistances à la guerre d'Algérie

Ils ont dit “non” à la guerre sans nom, par Tramor Quemeneur

Près de 15 000 jeunes Français ont été insoumis, déserteurs ou objecteurs de conscience pendant la guerre d’Algérie — la même proportion de refus que celle des jeunes Américains pendant la guerre du Vietnam.

Ce fait, qui n’avait jusqu’à présent pas été révélé, ressort de la grande thèse que Tramor Quemeneur a soutenue en octobre 2007, au terme d’une étude longue et fouillée qui s’appuie sur une masse considérable d’archives déposées au service historique de l’armée française.

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