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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Antoine Porot

La psychiatrie coloniale au service des théories raciales : un texte d’Antoine Porot

Médecin-chef du Centre neurologique de la 197e Région militaire à partir de 1916 et professeur agrégé de neuropsychiatrie à la faculté de médecine, Antoine Porot est le fondateur de l’école psychiatrique d’Alger.

Pendant un demi-siècle, les psychiatres de l’école d’Alger ont défendu la théorie du « primitivisme », plaçant « l’indigène nord-africain » à mi-chemin entre l’homme primitif et l’occidental évolué. Leur thèse était que l’indigène, étant privé de lobe préfrontal, est dépourvu de morale, d’intelligence abstraite et de personnalité.

Nous reprenons ci-dessous un texte d’Antoine Porot publié en 1918 dans les Annales Médico-Psychologiques où ce qu’il présente comme une série d’observations cliniques permet de reconstituer le regard du psychiatre colonisateur sur son patient colonisé1.
On ne manquera pas de rapprocher ce texte de la découverte récente dans un musée parisien de restes mortuaires d’Algériens ayant résisté à la colonisation française.

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Le regard colonial de l’École psychiatrique d’Alger

Pendant un demi-siècle, les psychiatres de l’École d’Alger ont placé « l’indigène nord-africain » à mi-chemin entre l’homme primitif et l’occidental évolué. Leur thèse était que l’indigène, étant dépourvu de lobe préfrontal, est dépourvu de morale, d’intelligence abstraite et de personnalité.
Les schémas véhiculés dans le discours psychiatrique de cette époque ne continuent-ils pas à modeler notre rapport aux Algériens et originaires d’Algérie ?

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