Disons-le clairement : on a le droit de siffler l’hymne national tout comme on a le droit de l’applaudir. Il est, par contre, inacceptable que l’on siffle un joueur en raison de la couleur de sa peau. Or sur ce terrain, on n’entend pas les hommes politiques.
Et demandons-nous s’il est bien justifié de jouer des hymnes nationaux lors de rencontres sportives.
Ceci étant dit, on ne peut ignorer ce qu’exprimaient les sifflets qui ont accompagné La Marseillaise mardi 14 octobre, lors du match amical France-Tunisie. Derrière l’outrage à l’hymne national : le sentiment de rejet et le désarroi des jeunes issus de l’immigration, l’échec lancinant et corrosif de leur intégration à la communauté républicaine.
L’historien Alain Ruscio et le journaliste Thierry Leclère réagissent.
[Le chapeau a été revu en mai 2009]