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Édition du 1er au 15 septembre 2024

Alain Ruscio

Racisme et islamophobie

Insultes racistes.
La persistance de l’impensé colonial

Le livre d’Alain Ruscio, Des racines coloniales du racisme « à la française ». Petit dictionnaire des insultes racistes, est une plongée dans les mots qui remontent à la période coloniale où la dévalorisation des êtres à la peau noire, brune ou jaune mena à des comparaisons insultantes. Les Maghrébins étaient des « bicots », des « crouïats », des « troncs »…, les Noirs des « négros », des « bamboulas », des « chocolats »…, les Indochinois des « nha-qués »… Parfois, des mots migraient : ainsi, « bougnoules » passa des Noirs aux Maghrébins. Ci-dessous, l’article que Roland Laffitte, président de la Société d’études linguistiques et étymologiques françaises et arabes (Selefa), a consacré à cet ouvrage dans la revue en ligne Orient XXI.

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Histoire et mémoire des anticolonialismes

L’hommage d’Alain Ruscio
à la mémoire de Jacques Jurquet (1922-2020)

Jacques Jurquet est décédé à Marseille le 22 novembre 2020 à l’âge de 98 ans au terme d’une longue vie militante. Issu d’une famille socialiste et engagé très jeune lors du Front populaire, il s’est impliqué à 19 ans dans la Résistance pendant laquelle il devint membre du Parti communiste clandestin. Ses responsabilités fédérales au sein de ce parti s’achevèrent en 1959, pendant la guerre d’Algérie, en raison de son désaccord avec le vote des « pouvoirs spéciaux » par le groupe parlementaire communiste qui ont plongé les deux pays dans la guerre. De même que sa compagne, Baya Allaouchiche-Bouhoune, qui militait au sein de la Fédération de France du FLN algérien clandestin, il a pris fait et cause pour la guerre d’indépendance algérienne. C’est au sein du groupe maoïste, Parti communiste marxiste-léniniste de France (PCMLF), dont il fut le premier secrétaire général, qu’il a rencontré Jean-Luc Einaudi, qui a publié une biographie de Baya et a nourri ses propres recherches sur la guerre d’Algérie des travaux de Jurquet sur « la Révolution nationale algérienne et le PCF ».

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Le rôle des historiens

Madeleine Rebérioux,
une historienne engagée
pionnière des travaux sur le fait colonial

A l’occasion d’un hommage à Madeleine Rebérioux (1920-2005), à l’occasion du centenaire de sa naissance, organisé le 12 septembre 2020 par la Ligue des droits de l’Homme, La contemporaine (ex-BDIC) et le Musée de l’histoire vivante, plusieurs interventions ont porté sur les travaux de cette historienne sur l’histoire coloniale. Ci-dessous le texte de celle d’Alain Ruscio, sur « Madeleine Rebérioux, de l’anticolonialisme à l’anti-impérialisme » et, après un interview d’elle, les vidéos de deux autres contributions. Celle du président de la Société d’études jaurésiennes Gilles Candar, qui traite de son intérêt pour Jean Jaurès, en grande partie déterminé, dans les années de la guerre d’Algérie, par l’évolution de celui-ci « vers l’anticolonialisme », et celle de Gilles Manceron, qui présente l’apport de cette historienne engagée à cette association. L’ensemble des films de cet hommage sont visibles sur le site de la LDH.

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Islamophobie

La France et l’islam : la méfiance vient de loin…
par Alain Ruscio

Cette brève étude porte sur un courant de la pensée française très ancien et très agressif, que nous persistons à nommer « islamophobie », aujourd’hui à l’offensive. Il est évidemment hors de question d’affirmer qu’il fut et qu’il est le seul à s’exprimer. Même minoritaire et parfois inaudible, il y eut également en France, tout au long de la même longue période, un mouvement de compréhension, de respect et de tolérance vis-à-vis de l’islam. Ce texte n’a par ailleurs aucunement l’intention de nier le traumatisme produit par la cascade d’attentats et de crimes odieux perpétrés en France par certains fous de Dieu, en particulier depuis 2015. L’auteur, ancien professeur d’histoire dans le secondaire, ne peut que penser avec émotion et horreur au sort de Samuel Paty et partager la douleur du pays. Il a pourtant paru à l’historien que son rôle pouvait – devait – être de rappeler que tout phénomène de société a des racines dans le passé. C’est le cas pour les drames en cascade en cours.

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La société française au temps des colonies

Un ouvrage d’Alain Ruscio et Marcel Dorigny
sur la caricature raciste à l’époque coloniale

L’historien Alain Ruscio a rassemblé dans un livre les images que l’Europe au sommet de son expansion impériale présentait des peuples colonisés. Si elles nous paraissent aujourd’hui dégradantes, les contemporains ne les percevaient pas comme telles. D’où la réflexion de Joëlle Stolz dans son blog de Mediapart, qui se félicite que, grâce à l’éducation, « les Français sont moins racistes qu’autrefois ». L’Occident, qui gouvernait le monde depuis quatre siècles, se voit défié par d’autres régions du globe, à commencer par la Chine, d’où une remise en cause des hiérarchies qui avaient été intériorisées et le fait que les images du livre d’Alain Ruscio nous paraissent incroyables. Mais les Français d’aujourd’hui ne sont pas débarrassés de ce racisme, ils ont encore un effort à faire pour s’en défaire.

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Séquelles politiques postcoloniales

Alain Ruscio : le « séparatisme » ? Il est surtout dans la morgue des élites !

Afin d’exploiter à son profit les idées discriminatoires à l’égard des musulmans de France répandues dans une partie de l’opinion, Emmanuel Macron s’en est d’abord pris au « communautarisme ». Puis, a préféré cibler le « séparatisme » et demandé à son premier ministre de présenter une loi pour le combattre. Le séparatisme, voilà l’ennemi ! Mais c’est un terme flou qui peut conduire à des dispositions attentatoires aux libertés publiques renforçant les inégalités à l’égard de ces personnes. Dans un « billet d’humeur », l’historien Alain Ruscio explique que c’est un moyen pour le président de reprendre à son compte les idées islamophobes diffusées depuis longtemps par l’extrême droite et d’autres courants politiques. Sans récuser que certains phénomènes méritent vigilance, il considère que ce genre de stigmatisation vague ne peut qu’avoir un effet délétère — à l’image de l’idée de « déchéance de nationalité » que Manuel Valls avait voulu brandir en 2015 contre le terrorisme — et accentuer la marginalisation d’une partie de nos concitoyens.

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La reconnaissance des crimes coloniaux 1830-1962

À Paris, le 14 juillet 1953, le cortège des indépendantistes algériens ciblé par
la répression policière

Depuis la Libération, un défilé populaire organisé à Paris notamment par le PCF et la CGT, entre la place de la Bastille et la place de la Nation, célébrait la fête nationale. Y participait notamment depuis le début des années 1950 un cortège d’Algériens du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) où le drapeau algérien et des mots d’ordre favorables à l’indépendance de l’Algérie étaient présents. Le 14 juillet 1953, ce cortège a été l’objet d’une violente répression policière à son arrivée place de la Nation. A partir de cette date, le défilé populaire du 14 juillet a été interdit, comme celui du 1er Mai. Ce dernier a repris à partir de 1968, mais pas celui du 14 juillet. L’idée de renouer avec la tradition de ces défilés populaires Bastille/Nation a été lancée en 2020, à la fois pour raviver le souvenir du massacre de 1953, et pour symboliser l’espoir d’une République antiraciste et décolonialisée.

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La reconnaissance du passé colonial

Alain Ruscio : les décapitations dans l’ensemble de l’espace colonial français

L’historien Alain Ruscio explique que les décapitations ont été une pratique courante à l’époque des conquêtes coloniales françaises et de l’empire qui en a résulté. Lors de la colonisation de l’Algérie, mais aussi en Indochine, dans l’Afrique subsaharienne et en Nouvelle-Calédonie, des crânes ont été exhibés comme des trophées et fait l’objet de cartes postales et de collections. Nous reprenons aussi l’article de Amel Blidi publié dans le quotidien algérien El Watan du 5 juillet 2020 expliquant que des centaines de crânes algériens sont encore conservés à Paris au Musée de l’homme et au Muséum national d’histoire naturelle. L’indignation légitime que suscite aujourd’hui en France les décapitations récentes par Daech ne devrait-elle pas s’étendre à ces pratiques barbares des armées françaises dans l’ère coloniale ?

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Séquelles politiques postcoloniales

Réflexions sur la « blanchitude »,
par Alain Ruscio

De quelle couleur sont les Blancs ?, c’est la question que pose le titre d’un livre dirigé par Sylvie Laurent et Thierry Leclère paru en 2013 aux éditions La Découverte, sous-titré Des « petits Blancs » des colonies au « racisme anti-Blancs ». Il s’interroge sur la mentalité née parmi les Européens des colonies, faite d’un sentiment de supériorité, mais aussi d’inquiétude et même de peur, qui a produit l’idée, durable et bien ancrée, que la blancheur de l’épiderme représenterait une « normalité » et serait le signe d’une prévalence hiérarchique au sein de l’espèce humaine. On trouvera ci-dessous le texte qu’Alain Ruscio a publié dans ce livre, sous le titre « Blanc, couleur de l’Empire », qui est une réflexion plus que jamais d’actualité sur cette réalité habituellement jamais nommée, la « blanchitude ».

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Les nostalgiques de la colonisation

Quelques précurseurs d’Eric Zemmour,
Renaud Camus,
et autres polémistes racistes d’aujourd’hui,
par Alain Ruscio

Les polémistes d’extrême droite multiplient aujourd’hui les écrits sur le thème du « grand remplacement », formule forgée par Renaud Camus, ou sur l’éloge de l’empire colonial et le rejet xénophobe, cher au sinistre Eric Zemmour, des peuples qui ont refusé son joug. Mais cette veine n’a rien de nouveau. Ces auteurs ont eu des précurseurs au XIXe et au XXe siècle, dont les écrits aux accents racistes, bien oubliés, déroulaient le même discours. Alain Ruscio rappelle ici trois d’entre eux : le romancier Jean Damase, l’écrivain de talent qui n’a malheureusement pas écrit seulement des pièces de théâtre, Jean Giraudoux, et l’auteur très lu par les suprémacistes blancs des Etats-Unis, Jean Raspail. Ces polémistes d’aujourd’hui n’en sont que de pâles copies.

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L'accès aux archives coloniales

De l’Académie des Sciences coloniales
à l’Académie des Sciences d’outre-mer,
par Alain Ruscio

L’Académie des sciences d’outre-mer, 15 rue La Pérouse à Paris (16e), est la continuatrice de l’Académie des Sciences coloniales, fondée en 1922, dont elle n’a jamais renié le passé. Mais elle a changé de dénomination en 1957 quand elle s’est identifiée au courant « réformiste colonial » représenté par Robert Delavignette qui s’est séparé des partisans de la guerre à outrance en Algérie. C’est le moment où cet ancien gouverneur colonial a démissionné de la « Commission de sauvegarde des droits et libertés individuelles » constituée par Guy Mollet pour couvrir les crimes de l’armée française dans la « bataille d’Alger » et a écrit un projet de préface pour L’Affaire Audin de Pierre-Vidal-Naquet. Sa bibliothèque contient une documentation utile à tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de l’empire colonial français.

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Séquelles politiques postcoloniales

Des déclarations scandaleuses sur l’expérimentation en Afrique d’un vaccin contre le coronavirus rappellent les expériences sur les « indigènes coloniaux »

Le 1er avril 2020, sur LCI, deux médecins ont évoqué des tests en Afrique pour essayer contre le coronavirus le vaccin BCG contre la tuberculose. Cette idée de prendre les Africains comme cobayes a suscité une vive indignation. Elle rappelle les nombreuses expériences faites tout au long de la période coloniale. Ci-dessous des extraits des travaux à ce sujet des historiens Grégoire Chamayou et Guillaume Lachenal, ainsi qu’un article d’Alain Ruscio sur les vaccins expérimentés durant la Première Guerre mondiale sur les soldats africains au camp du Courneau, près d’Arcachon. Gilles Manceron relève qu’à Fréjus et dans les camps du Midi méditerranéen, leur mortalité a été bien supérieure encore et se demande si ce n’est pas en rapport avec de telles expérimentations.

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