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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Abolition de l’esclavage

La reconnaissance de l'esclavage

« Les fantômes noirs de l’esclavage »,
de Kris Manjapra
souligne les conséquences durables de ce système

Sous le titre Après l’abolition. Les fantômes noirs de l’esclavage, les éditions Autrement ont publié en janvier 2023 la traduction de Black Ghost of Empire : The Long Death of Slavery and the Failure of Emancipation, de l’historien états-unien Kris Manjapra. Dans cet essai comparatif, l’auteur, après d’autres, contribue à déconstruire le mythe selon lequel lors des abolitions de l’esclavage au XIXe siècle, « les captifs noirs auraient profité d’un plein affranchissement, et les sociétés esclavagistes blanches d’une rédemption ». Il montre comment les conditions concrètes de ces abolitions incomplètes ont perpétué la suprématie blanche. Nous publions la présentation de l’éditeur et la recension de ce livre dans Le Monde.

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La reconnaissance de l'esclavage

Hommage de la FME à Toussaint Louverture,
symbole universel du combat pour la liberté
des populations noires

Le 7 avril 2023, la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME) et la Région Ile-de-France ont organisé au Panthéon un hommage à Toussaint Louverture. Héros de l’abolition de l’esclavage à Saint-Domingue (aujourd’hui Haïti), il est mort le 7 avril 1803, au Fort-de-Joux dans le Doubs où Napoléon Bonaparte l’avait déporté sans procès. « Toussaint Louverture est aujourd’hui un symbole universel du combat pour la liberté et la dignité des populations noires », souligne la FME, dont nous reproduisons ici une biographie de cet ancien esclave qui ouvrit la voie à l’indépendance d’Haïti en 1804. Elle est complétée par une vidéo de la FME et un podcast de France Culture dans lesquels s’exprime l’historien britannique Sudhir Hazareesingh, auteur d’une biographie de Toussaint Louverture (Flammarion, 2020).

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La reconnaissance de l'esclavage

Des propos scandaleux
du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin
sur l’esclavage aux Antilles
provoquent des réactions

Lors d’une journée d’études organisée à Paris le 2 février 2023, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a réagi à l’adoption en Martinique d’un drapeau inspiré des mouvements indépendantistes en affirmant que « les Antilles ont été des colonies, mais pas de peuplement ; (…) contrairement à ce que l’on raconte, c’est la République française qui a aboli l’esclavage. La France a sans doute mis, dans des conditions extraordinairement difficiles, les populations colonisées dans des états désastreux, mais c’est la République qui a aboli l’esclavage. On leur demande d’aimer la République, pas toute l’histoire de France. » Ces propos ont provoqué la colère des députés ultramarins dont voici le communiqué. Interpellé à l’Assemblée par ces derniers, il a maintenu ses propos. La Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME) a tenu quant à elle à rappeler les faits historiques dans un communiqué que nous reproduisons également.

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La reconnaissance de l'esclavage

Le président de la
Fondation pour la mémoire de l’esclavage,
Jean-Marc Ayrault,
rend hommage à la révolution haïtienne

Une enquête du New York Times dont notre site a rendu compte a attiré l’attention sur l’indemnité que Charles X a obligé en 1825 la République d’Haïti à payer aux anciens colons français pour prix de son indépendance conquise en 1804 après une guerre meurtrière contre les troupes envoyées par Napoléon Bonaparte. 150 millions de francs-or, pour lesquels Haïti dû s’endetter auprès de banques françaises, une véritable rançon qui a pesé sur l’économie et la société haïtiennes jusqu’à aujourd’hui. Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME), revient sur l’importance de ces faits qui, s’ils n’étaient pas inconnus, sont encore trop ignorés en France et rend hommage à la révolution haïtienne qui a apporté une contribution essentielle à l’histoire universelle.

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Madagascar et océan Indien

La longue persistance
de l’esclavage
à l’île de la Réunion

Malgré la première abolition de l’esclavage en 1794 par la première République et le décret de 1848 publié par la Deuxième, l’esclavage a longtemps persisté à la Réunion et dans les colonies françaises de l’Océan indien. Le système esclavagiste y a évolué. L’article ci-dessous du chercheur réunionnais Ho Hai Quang présente les principales transformations qui l’ont affecté entre son apparition dans la deuxième moitié du 17ème siècle et sa disparition tardive à la fin du 19ème. Il en a résulté des traces profondes dans la perception des différentes populations de l’île. Certains Réunionnais n’hésitent pas à dire qu’il a fallu attendre les lendemains de Mai 1968 pour que les séquelles de l’esclavagisme disparaissent véritablement dans la vie sociale de l’île.

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La reconnaissance du passé colonial

Le 10 mai,
la Fondation pour la mémoire de l’esclavage
a commémoré l’esclavage et ses abolitions

Le 10 mai 2022, une commémoration a été organisée par la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME) dans le jardin du Luxembourg à Paris, autour du monument « Le Cri, l’Écrit », une sculpture de Fabrice Hyber qui symbolise l’esclavage et ses abolitions. Elle a été placée sous le signe de la jeunesse et de la résistance des femmes, plusieurs groupes de jeunes venant d’établissements scolaires de l’Hexagone et de la Réunion ont donné lecture de leurs travaux ainsi que de poèmes et de textes littéraires. La chanteuse réunionnaise Christine Salem a interprété deux chansons de maloya, un genre musical né dans cette île de la résistance à l’esclavage. L’exposition « #Cestnotrehistoire – Esclavage et abolitions : une histoire de France » a été présentée, composée de treize panneaux, augmentée d’un sur Solitude, un sur Mayotte et un sur la Guadeloupe.

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Ecrire et enseigner l'histoire coloniale

Hommage à Marcel Dorigny
(1948-2021)

Le grand historien du XVIIIe siècle et de la Révolution française, Marcel Dorigny nous a quittés le 23 septembre 2021. Il a travaillé particulièrement sur la première phase de la colonisation, marquée par l’esclavage européen dans l’Atlantique et l’océan Indien, et sur les réactions qu’elle a provoquées en Europe au siècle des Lumières, notamment parmi les encyclopédistes et dans la Société des amis des noirs. Ami de l’historien Yves Benot et continuateur de ses travaux, il a pris sa suite à la présidence de l’Association pour la connaissance de la colonisation européenne (1750-1850). Il faisait partie de l’équipe de rédaction de notre site et était membre du conseil scientifique de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, qui nous a autorisé à reproduire l’hommage qu’elle a publié sur son site.

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La reconnaissance de l'esclavage

L’extension de la traite française
sous Napoléon et sous la Restauration

En dépit d’une annonce démagogique de Napoléon en 1815, durant les Cent-jours, qu’il n’avait pas les moyens d’appliquer, et d’une proclamation, peu après, du Congrès de Vienne, condamnation morale sans effets immédiats, les traites négrières européennes se sont développées. Elles ont atteint leur sommet en 1829 avec plus de 110 000 captifs transportés sur les navires négriers en une seule année. Dans son « Répertoire des expéditions françaises aux côtes d’Afrique sous la Première République et le Premier Empire », paru dans la revue Outre-Mers, l’historien Eric Saugera montre que la relance de la traite française s’est produite dès les « préliminaires de Londres » du 1er octobre 1801 qui préparaient le traité d’Amiens (mars 1802) et s’est accrue sous l’Empire. La seconde partie de ce travail qui documente utilement la continuité de cette traite dans les premières décennies du XIXème siècle paraîtra dans un prochain numéro de cette revue.

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L'enseignement

Enseigner les traites, les esclavages,
les abolitions et leurs héritages
Un regard sur les pratiques scolaires
dans le monde

L’histoire des traites, esclavages, abolitions et de leurs héritages est trop mal connue. La demande sociale est pourtant forte et de grandes enquêtes scientifiques éclairent les questions d’aujourd’hui autour de la construction des identités politiques et des discriminations. Mais beaucoup reste à faire car les avancées de l’histoire scolaire ne sont jamais acquises. Enseigner les traites, les esclavages, les abolitions et leurs héritages, publié en janvier 2021 aux éditions Karthala, offre un tour d’horizon international sur les programmes scolaires et les pratiques pédagogiques de l’école élémentaire au lycée, en Afrique, en Amériques et en Europe. De nombreux retours d’expérience et des propositions pédagogiques pluridisciplinaires enracinées dans la recherche sont présentées. Un livre qui s’adresse aux spécialistes de l’école ainsi qu’à un large public intéressé par le croisement des regards sur les représentations de l’esclavage dans le monde. Ci-dessous l’introduction et la table des matières.

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