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Édition du 15 mai au 1er juin 2025

Pacifique

Retour du grand chef Ataï parmi les siens

Après 136 ans passés en France, le crâne du grand chef kanak Ataï, décapité le 1er septembre 1878 en Nouvelle-Calédonie, a été officiellement restitué à ses descendants par Georges Pau-Langevin, ministre des Outre-mer, jeudi 28 août. Jean-Marc Ayrault en avait pris l’engagement il y a un an au nom de la France, tout en rendant hommage aux accords de Nouméa (1998).

L’histoire d’Ataï, figure du combat indépendantiste, débute en 1878, vingt-cinq ans après la prise de possession de l’archipel par la France. Le grand chef avait pris la tête d’une révolte dans la région de La Foa pour protester contre les spoliations foncières de l’administration coloniale. La répression a fait plus d’un millier de morts chez les Kanak.

La restitution qui vient de se dérouler est importante : les accords de Matignon signés le 26 juin 1988, qui organisaient la redistribution des pouvoirs entre caldoches et Kanak, stipulaient que la tête devait être rendue à son peuple.

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la France va-t-elle rendre justice à Pouvanaa a Oopa ?

On l’appelait Te Metua ! « Le Père » ou « Le Sage » en Tahitien ! Pouvanaa a Oopa a incarné le rêve de l’émancipation tahitienne. Ancien combattant de la Grande Guerre, Pouvanaa a choisi d’emblée la France Libre dès 1940. Parlementaire puis dirigeant de ce “Territoire d’Outre-Mer”, ses aspirations à l’autonomie et même à l’indépendance de son pays se sont brisées contre la raison d’État… Et surtout contre la volonté française de faire de la Polynésie un champ d’expérimentation de ses armes nucléaires.

Victime d’un procès douteux, Pouvanaa a été chassé de chez lui, emprisonné en France avant de revenir triomphalement en Polynésie à l’orée des années 70… Sans toutefois obtenir ni réparation, ni réhabilitation… Ce que réclament toujours ses partisans et sa famille.

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La LDH de Nouvelle-Calédonie dénonce l’inexistence du “tableau annexe”

La Ligue des droits de l’Homme s’invite dans le débat sur le corps électoral de Nouvelle-Calédonie, avec une question : où est le fameux “tableau annexe” qui devait servir de base officielle, dès 1998, à l’élaboration de la liste électorale spéciale pour le scrutin décisif du 11 mai prochain?

Dans un long communiqué la LDH de Nouvelle-Calédonie dénonce l’inexistence du « tableau annexe » du 8 novembre 1998 et demande une déclaration officielle sur ce sujet. Les autorités, et en particulier l’Etat, auraient totalement « oublié » cette liste officielle d’électeurs prévue par l’Accord de Nouméa et qui aurait du être tenue à jour depuis 1998.

Une situation incompréhensible pour la LDH, car toutes les personnes susceptibles de remplir les conditions pour voter aux élections provinciales de 2014 auraient du être inscrites sur cette liste officielle. Sans cet « oubli » l’affaire des recours du FLNKS et ses conséquences politiques, juridiques et humaines n’existeraient pas aujourd’hui…

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Ataï, chef de la grande insurrection kanak.
Kanaky/Nouvelle-Calédonie

le retour annoncé du crâne du grand chef Ataï

Il dormait dans les réserves du Musée de l’Homme à Paris depuis la fin du XIXe siècle. Retrouvé en 2011, le crâne d’Ataï, chef de l’insurrection de 1878 contre les colons français, tué et décapité – lire Cannibale par Didier Daeninck –, va être restitué au peuple kanak.

Ataï, chef de la grande insurrection kanak.
Ataï, chef de la grande insurrection kanak.

Tel est l’engagement pris par le premier ministre Jean-Marc Ayrault en visite en Nouvelle-Calédonie, le 26 juillet 2013. L’occasion de rappeler que les restes mortuaires de résistants algériens à la colonisation française morts en 1849 ont été récemment retrouvés dans un musée parisien – le problème de leur rapatriement ne semble pas avoir encore trouvé de solution (voir cette page).

[Mis en ligne le 31 juillet 2013, mis à jour le 11 août]

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Polynésie

l’ONU inscrit la Polynésie française sur la liste des territoires à décoloniser

L’Assemblée générale de l’ONU a adopté le 17 mai 2013 une résolution qui place la Polynésie française sur la liste des territoires à décoloniser. La France a boycotté l’examen de la résolution et affirmé que «le droit à l’autodétermination ne peut s’exercer contre la volonté des populations concernées», se référant à la défaite des indépendantistes aux élections territoriales début mai.

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La Nouvelle-Calédonie et ses provinces.
Kanaky/Nouvelle-Calédonie

Nouvelle-Calédonie : deux peuples, une nation ?

Collectivité spéciale de la République, la Nouvelle-Calédonie est engagée sur la voie de la décolonisation. Autonomie de gestion ou indépendance ? Le débat politique se poursuit, sur fond d’inégalités sociales et de fossé culturel persistant.

Une présentation de Jean-Paul Caillard, citoyen calédonien, publiée dans Hommes & Libertés, revue de la Ligue des droits de l’Homme, N° 155, juillet-août-septembre 2011.

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Kanaky/Nouvelle-Calédonie

“l’ordre et la morale”, film de Mathieu Kassovitz sur le drame d’Ouvéa

Le 22 avril 1988, deux jours avant le premier tour de l’élection présidentielle qui a vu l’affrontement du président sortant, François Mitterrand, avec son premier ministre, Jacques Chirac, un commando de militants indépendantistes du FLNKS (Front de libération nationale kanak socialiste), conduit par Alphonse Dianou, avait attaqué la gendarmerie de Fayaoué, dans l’île d’Ouvéa. Quatre gendarmes sont tués et seize autres emmenés en otages dans la grotte de Gossanah.

Le 5 mai, quelques jours avant le second tour de l’élection présidentielle, l’armée et le GIGN (Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale) donnent l’assaut à la grotte. Deux militaires trouvent la mort et 19 Kanak sont tués, suscitant une vive controverse sur les conditions de leurs décès.

Aujourd’hui, la sortie en salle du film L’ordre et la morale de Mathieu Kassovitz relance la polémique. «Il y a eu une loi d’amnistie dans le mois qui a suivi. Je trouve cela aberrant», déclare l’ex-capitaine Philippe Legorjus. Celui qui était alors commandant du GIGN affirme que des indépendantistes ont été exécutés en 1988.

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Mais … le film pourra-t-il être vu en Nouvelle Calédonie ?

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un film sur le massacre d’Ouvéa privé de sortie en Nouvelle-Calédonie

Un film évoquant le drame d’Ouvéa en 1988 risque de ne pas pouvoir être diffusé en Nouvelle Calédonie.

Michel Rocard, dont le gouvernement est à l’origine des accords de Matignon, en 1988, s’est exprimé sur le refus du Cinécity de diffuser L’Ordre et la morale. « Je regrette profondément cette décision, a indiqué l’ancien Premier ministre. J’ai vu ce film. Il dit l’histoire et il la dit très correctement. Il est vrai que ce message est douloureux, mais il est vrai aussi qu’aucun peuple ayant été tragiquement divisé ne peut travailler à sa propre réconciliation sans assumer son histoire, et donc la connaître. » Michel Rocard a poursuivi en évoquant l’Afrique du Sud, qui « a su donner de cette conduite un exemple ». « Même en France il nous a fallu travailler sur Vichy, mieux connaître pour mieux comprendre », a rappelé l’ancien Premier ministre, pour qui « la société Hickson a choisi la régression culturelle ».1.

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(source : http://www.outre-mer.gouv.fr/?-polynesie-francaise-.html)
Polynésie

la Polynésie française veut sa réinscription comme territoire à décoloniser

L’Assemblée de la Polynésie française a voté, jeudi 18 août à Papeete, pour la réinscription de la collectivité sur la liste des territoires non autonomes à décoloniser. Cette liste établie par les Nations Unies comporte actuellement 16 territoires parmi lesquelles la Nouvelle Calédonie. La demande sera présentée par le président indépendantiste de l’archipel, Oscar Temaru, lors du forum des îles du Pacifique en septembre à Auckland.

Dans un entretien à la Dépêche de Tahiti en juillet, Nicolas Sarkozy avait déclaré : « tant que je serai président de la République, je protègerai les Polynésiens contre cette démagogie ».

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Kanaky/Nouvelle-Calédonie

Nouvelle Calédonie : «pas de paix civile sans justice sociale»

Après les violents incidents du début du mois, la situation est revenue progressivement au calme en Nouvelle Calédonie. Le 12 août une importante manifestation, constituée en majorité d’Européens, s’est déroulée à Nouméa pour exprimer le refus des violences.

De son côté, l’USTKE continue à réclamer la libération de son président et appelle à une journée de mobilisation le 22 août.

La Ligue des Droits de l’Homme et du citoyen de Nouvelle-Calédonie appelle les partis politiques, les syndicats, les associations et les citoyens à «tirer dans le même sens» dans le cadre de l’Accord de Nouméa afin de mener une véritable politique de réduction des inégalités sociales, de plus grand respect mutuel et de meilleur partage des richesses.

[Première mise en ligne le 10 août, mise à jour le 13 août 2009]

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vive tension en Nouvelle Calédonie

Des troubles se développent en Nouvelle-Calédonie depuis plus d’une semaine. Lundi 3 août, de violents affrontements ont fait une trentaine de blessés parmi les forces de l’ordre ; mercredi, six personnes, dont deux gendarmes, ont été blessées, l’un des deux gendarmes ayant été touché par une balle. Paris a décidé mercredi de dépêcher un escadron supplémentaire de gendarmes mobiles.

Le syndicat indépendantiste USTKE (l’Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités) multiplie les manifestations et les blocages d’entreprises pour protester contre l’incarcération fin juin de cinq de ses membres, dont le président, Gérard Jodar. L’USTKE bénéficie du soutien en France du syndicaliste et député européen José Bové et d’Olivier Besancenot du NPA. Reprochant au gouvernement d’avoir ignoré des « signaux d’alerte » visibles selon lui depuis des mois en Nouvelle-Calédonie, Olivier Besancenot a estimé qu’il était « grand temps que l’État français lâche la grappe […] au peuple kanak, qui a arraché de haute lutte le droit à l’autodétermination. »

Le statut de large autonomie de la Nouvelle-Calédonie avait été accordé à la fin des années 1980 après des affrontements sanglants entre indépendantistes et forces de l’ordre, qui ont fait 21 morts en 1998. Selon les accords conclus entre la France et les différentes forces politiques, l’archipel doit se prononcer entre 2014 et 2018 sur son indépendance, à l’occasion d’un référendum d’autodétermination. La situation sociale est marquée par de fortes inégalités sociales.

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