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Édition du 15 mai au 1er juin 2025

Kanaky/Nouvelle-Calédonie

Ataï, chef de la grande insurrection kanak.
Kanaky/Nouvelle-Calédonie

le retour annoncé du crâne du grand chef Ataï

Il dormait dans les réserves du Musée de l’Homme à Paris depuis la fin du XIXe siècle. Retrouvé en 2011, le crâne d’Ataï, chef de l’insurrection de 1878 contre les colons français, tué et décapité – lire Cannibale par Didier Daeninck –, va être restitué au peuple kanak.

Ataï, chef de la grande insurrection kanak.
Ataï, chef de la grande insurrection kanak.

Tel est l’engagement pris par le premier ministre Jean-Marc Ayrault en visite en Nouvelle-Calédonie, le 26 juillet 2013. L’occasion de rappeler que les restes mortuaires de résistants algériens à la colonisation française morts en 1849 ont été récemment retrouvés dans un musée parisien – le problème de leur rapatriement ne semble pas avoir encore trouvé de solution (voir cette page).

[Mis en ligne le 31 juillet 2013, mis à jour le 11 août]

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La Nouvelle-Calédonie et ses provinces.
Kanaky/Nouvelle-Calédonie

Nouvelle-Calédonie : deux peuples, une nation ?

Collectivité spéciale de la République, la Nouvelle-Calédonie est engagée sur la voie de la décolonisation. Autonomie de gestion ou indépendance ? Le débat politique se poursuit, sur fond d’inégalités sociales et de fossé culturel persistant.

Une présentation de Jean-Paul Caillard, citoyen calédonien, publiée dans Hommes & Libertés, revue de la Ligue des droits de l’Homme, N° 155, juillet-août-septembre 2011.

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Kanaky/Nouvelle-Calédonie

“l’ordre et la morale”, film de Mathieu Kassovitz sur le drame d’Ouvéa

Le 22 avril 1988, deux jours avant le premier tour de l’élection présidentielle qui a vu l’affrontement du président sortant, François Mitterrand, avec son premier ministre, Jacques Chirac, un commando de militants indépendantistes du FLNKS (Front de libération nationale kanak socialiste), conduit par Alphonse Dianou, avait attaqué la gendarmerie de Fayaoué, dans l’île d’Ouvéa. Quatre gendarmes sont tués et seize autres emmenés en otages dans la grotte de Gossanah.

Le 5 mai, quelques jours avant le second tour de l’élection présidentielle, l’armée et le GIGN (Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale) donnent l’assaut à la grotte. Deux militaires trouvent la mort et 19 Kanak sont tués, suscitant une vive controverse sur les conditions de leurs décès.

Aujourd’hui, la sortie en salle du film L’ordre et la morale de Mathieu Kassovitz relance la polémique. «Il y a eu une loi d’amnistie dans le mois qui a suivi. Je trouve cela aberrant», déclare l’ex-capitaine Philippe Legorjus. Celui qui était alors commandant du GIGN affirme que des indépendantistes ont été exécutés en 1988.

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Mais … le film pourra-t-il être vu en Nouvelle Calédonie ?

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un film sur le massacre d’Ouvéa privé de sortie en Nouvelle-Calédonie

Un film évoquant le drame d’Ouvéa en 1988 risque de ne pas pouvoir être diffusé en Nouvelle Calédonie.

Michel Rocard, dont le gouvernement est à l’origine des accords de Matignon, en 1988, s’est exprimé sur le refus du Cinécity de diffuser L’Ordre et la morale. « Je regrette profondément cette décision, a indiqué l’ancien Premier ministre. J’ai vu ce film. Il dit l’histoire et il la dit très correctement. Il est vrai que ce message est douloureux, mais il est vrai aussi qu’aucun peuple ayant été tragiquement divisé ne peut travailler à sa propre réconciliation sans assumer son histoire, et donc la connaître. » Michel Rocard a poursuivi en évoquant l’Afrique du Sud, qui « a su donner de cette conduite un exemple ». « Même en France il nous a fallu travailler sur Vichy, mieux connaître pour mieux comprendre », a rappelé l’ancien Premier ministre, pour qui « la société Hickson a choisi la régression culturelle ».1.

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Kanaky/Nouvelle-Calédonie

Nouvelle Calédonie : «pas de paix civile sans justice sociale»

Après les violents incidents du début du mois, la situation est revenue progressivement au calme en Nouvelle Calédonie. Le 12 août une importante manifestation, constituée en majorité d’Européens, s’est déroulée à Nouméa pour exprimer le refus des violences.

De son côté, l’USTKE continue à réclamer la libération de son président et appelle à une journée de mobilisation le 22 août.

La Ligue des Droits de l’Homme et du citoyen de Nouvelle-Calédonie appelle les partis politiques, les syndicats, les associations et les citoyens à «tirer dans le même sens» dans le cadre de l’Accord de Nouméa afin de mener une véritable politique de réduction des inégalités sociales, de plus grand respect mutuel et de meilleur partage des richesses.

[Première mise en ligne le 10 août, mise à jour le 13 août 2009]

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vive tension en Nouvelle Calédonie

Des troubles se développent en Nouvelle-Calédonie depuis plus d’une semaine. Lundi 3 août, de violents affrontements ont fait une trentaine de blessés parmi les forces de l’ordre ; mercredi, six personnes, dont deux gendarmes, ont été blessées, l’un des deux gendarmes ayant été touché par une balle. Paris a décidé mercredi de dépêcher un escadron supplémentaire de gendarmes mobiles.

Le syndicat indépendantiste USTKE (l’Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités) multiplie les manifestations et les blocages d’entreprises pour protester contre l’incarcération fin juin de cinq de ses membres, dont le président, Gérard Jodar. L’USTKE bénéficie du soutien en France du syndicaliste et député européen José Bové et d’Olivier Besancenot du NPA. Reprochant au gouvernement d’avoir ignoré des « signaux d’alerte » visibles selon lui depuis des mois en Nouvelle-Calédonie, Olivier Besancenot a estimé qu’il était « grand temps que l’État français lâche la grappe […] au peuple kanak, qui a arraché de haute lutte le droit à l’autodétermination. »

Le statut de large autonomie de la Nouvelle-Calédonie avait été accordé à la fin des années 1980 après des affrontements sanglants entre indépendantistes et forces de l’ordre, qui ont fait 21 morts en 1998. Selon les accords conclus entre la France et les différentes forces politiques, l’archipel doit se prononcer entre 2014 et 2018 sur son indépendance, à l’occasion d’un référendum d’autodétermination. La situation sociale est marquée par de fortes inégalités sociales.

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Kanaky/Nouvelle-Calédonie

Recensement «ethnique» en Nouvelle-Calédonie

« Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a émis un avis favorable au projet de décret fixant la date et les modalités d’organisation d’un recensement général de la population de Nouvelle-Calédonie en 2009. Le recensement se déroulera en juillet et août 2009 et contrairement à celui de 2004 comprendra des questions relatives à l’appartenance à une communauté.»3

La question devrait être : « à quelle(s) communauté(s) estimez vous appartenir ? », à laquelle on pourra répondre en cochant une ou plusieurs des neuf cases proposées (Européenne, Indonésienne, Mélanésienne, Vanuatuaise, Tahitienne, Vietnamienne, Wallisienne-Futunienne, Autre Asiatique et Autre tout court).

Cette façon de procéder, dans un pays où « le climat [reste] tendu »4, est-elle un signe que l’on est décidé à entendre ceux qui disent : « Ne pensez plus pour nous. Laissez-nous venir à notre façon dans l’histoire du monde. Avec notre propre conscience de la terre, notre conception de la vie et du bonheur, de la place de l’homme parmi ses frères et du mode de satisfaction de ses véritables besoins. Laissez-nous poser notre pierre personnelle à l’édifice d’un pays multiracial. 5 » ?

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Kanaky/Nouvelle-Calédonie

il y a vingt ans, le massacre d’Ouvéa

Le 22 avril 1988, deux jours avant le premier tour de l’élection présidentielle qui vit l’affrontement du président sortant, François Mitterrand, et de son premier ministre, Jacques Chirac, la gendarmerie de Fayaoué, dans l’île d’Ouvéa, était attaquée par un groupe de militants indépendantistes. Quatre gendarmes sont tués, dont deux de sang froid dans des conditions peu acceptables ; les autres sont pris en otage.

Comme Gilles Perrault l’a écrit dans sa préface au rapport de la LDH, «une gestion intelligente de cette affreuse péripétie [aurait] permis de rétablir l’ordre et de récupérer les otages sans coup férir. Au lieu de quoi une poignée d’hommes politiques et de militaires choisirent de faire d’Ouvéa une Algérie de jadis en réduction. […] Une élection présidentielle était en cours et les victimes d’Ouvéa, gendarmes et ravisseurs mêlés, furent réduits au rôle d’agents électoraux involontaires. »

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Kanaky/Nouvelle-Calédonie

“cannibale” de Didier Daeninckx, au Festival d’Avignon 2008

[Première mise en ligne le 17 juin 2008, mise à jour le 15 juillet 2008]
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20 ans après les accords de Matignon et 10 ans après ceux de Nouméa…

La Nouvelle-Calédonie a fêté le 25 juin 2008 un double anniversaire : les 20 ans des accords de Matignon qui avaient mis fin à des années de violences meurtrières entre les communautés caldoches et kanak, et les 10 ans des accords de Nouméa qui ont organisé la décolonisation progressive de l’archipel, avant un référendum d’autodétermination prévu entre 2014 et 2018. Cet accord, qui vise à instaurer une communauté de destin entre les Calédoniens, stipule que « des signes identitaires du pays devront être recherchés en commun pour exprimer l’identité kanak et le futur partagé entre tous ».

A cette occasion, le gouvernement collégial a adopté lors d’une séance spéciale un avant-projet de loi entérinant le choix d’un hymne et d’une devise ainsi que le nouveau graphisme des billets de banque.

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un communiqué commun LDH et LDH-NC à propos de la situation en Nouvelle-Calédonie

Dernière minute – Le président de l’USTKE condamné à 6 mois de prison ferme.

[AFP – 22.04.2008] – Gérard Jodar, président du syndicat indépendantiste kanak USTKE, a été condamné lundi 21 avril, à 12 mois de prison dont 6 mois ferme, à la suite de violences avec les forces de l’ordre le 17 janvier, dans le cadre d’un conflit à la société de transport, Carsud. Le tribunal correctionnel de Nouméa a condamné M. Jodar pour provocation directe à attroupement armé. Vingt-deux autres militants de l’USTKE, ont également été jugés.

[Information ajoutée le 23 avril à la page publiée le 21 avril]
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