«Irréductible opposant à la dictature de Ben Ali, Moncef Marzouki a été élu, le 12 décembre, président de la République tunisienne. Souhaitant terminer l’année 2011 en rendant hommage aux révolutions démocratiques arabes inaugurées par le peuple tunisien, Mediapart lui a proposé d’adresser ses vœux au peuple français, parmi lequel il vivait encore aux premiers jours de l’année 2011 dans l’exil forcé auquel il était contraint.» Se souvenant des vœux de résistance de Stéphane Hessel, fin 2010, le premier président de la Tunisie libre a rapidement accepté la proposition de Mediapart.
«Ces vœux d’espoir et de fraternité du président tunisien ont été enregistrés par Mediapart, mardi 27 décembre 2011. Ils ont été recueillis dans le bureau présidentiel qui fut celui de Habib Bourguiba, mais qui avait été délaissé par Zine el-Abidine Ben Ali. Derrière le président Marzouki sont posées trois photographies qu’il a symboliquement choisies. Ce sont les portraits de trois martyrs de la lutte du peuple tunisien pour la liberté et la justice. De gauche à droite: Mohamed Bouazizi, dont l’immolation à Sidi Bouzid le 17 décembre 2010 a déclenché les premières émeutes révolutionnaires; Farhat Hached, l’un des principaux dirigeants du mouvement national et le fondateur de la centrale syndicale, l’UGTT, assassiné en 1952 par des officines françaises; Mohamed Daghbagi, leader paysan et résistant à la colonisation française, pendu en 1924.»