
Un roman graphique sur Mehdi Ben Barka, par Sylvie Braibant
Aux films, fictions et documentaires qui ont été consacrés au porte-parole du Tiers-monde assassiné en 1965 s’ajoute désormais un roman graphique.
Aux films, fictions et documentaires qui ont été consacrés au porte-parole du Tiers-monde assassiné en 1965 s’ajoute désormais un roman graphique.
Le 29 octobre 1965, Mehdi Ben Barka, condamné à mort par contumace dans son pays pour s’être opposé au roi Hassan II, personnalité importante des Etats du Tiers-monde nouvellement indépendants
La mort de la veuve de Ben Barka a été suivie de nombreux hommages et demandes de reconnaissance des complicités du ministre Roger Frey et du préfet Maurice Papon.
Le 29 octobre 2019, cinquante-quatre ans après l’enlèvement et la disparition de Mehdi Ben Barka, des rassemblements ont eu lieu à Paris et à Rabat pour demander que les circonstances de sa mort soient enfin élucidées. Au Maroc comme en France, la raison d’Etat continue à faire obstacle à la vérité. Dans un appel publié notamment par Mediapart, des personnalités des deux pays ont demandé aux États d’assumer leurs responsabilités. Sur le lieu de son enlèvement par des policiers français, boulevard Saint-Germain, a eu lieu un rassemblement auquel a participé Ghita Ben Barka, la veuve de Mehdi Ben Barka, au cours duquel Bachir Ben Barka est intervenu au nom de l’Institut Mehdi Ben Barka-Mémoire vivante.
54 ans après, les circonstances de la mort de Mehdi Ben Barka ne sont toujours pas élucidées. Aussi bien du côté marocain que du côté français, l’obstacle principal à l’établissement de toute la lumière reste dans les deux pays la raison d’Etat érigée en principe intangible. En France et au Maroc, des personnalités demandent aux États d’assumer leurs responsabilités afin que la vérité soit enfin établie et appellent à un rassemblement le 29 octobre 2019, sur le lieu de son enlèvement par des policiers français.
Le 29 Octobre 1965, Mehdi Ben Barka a été attiré dans un piège à Paris alors qu’il y était venu pour préparer un film sur la conférence tricontinentale de La Havane et qu’il devait y rencontrer le général de Gaulle, président de la République. Un complot préparé au sommet de l’Etat marocain, avec de hautes complicités au ministère de l’Intérieur français et à la préfecture de police de Paris, a conduit à son enlèvement par des policiers français, puis à son assassinat. Les raisons d’Etats continueront-elles encore longtemps à entraver l’action de la justice ?
Pour le 53ème anniversaire de l’enlèvement et la disparition de Mehdi Ben Barka, un rassemblement a eu lieu le 29 octobre 2018 devant la brasserie Lipp, boulevard Saint-Germain, à Paris. Cet assassinat politique organisé en 1965 par les plus hautes autorités du royaume du Maroc a été rendu possible par d’importantes complicités françaises au sein du ministère de l’Intérieur et de la Préfecture de police de Paris. La vérité doit être dite sur les responsabilités dans ce crime. Nous publions l’intervention de Bachir Ben Barka et l’appel à ce rassemblement.
Lors du rassemblement du 29 octobre 2017 à Paris pour la mémoire, la vérité et la justice dans l’enlèvement et l’assassinat de Mehdi Ben Barka il y a soixante-deux ans, son fils Bachir Ben Barka est intervenu au nom de sa famille. Il a remercié les nombreuses personnes présentes, en particulier les membres du Comité pour la vérité et les représentants des organisations qui ont appelé à ce rassemblement. Après avoir excusé l’absence de Louis Joinet, président du Comité pour la vérité, et de Maurice Buttin, l’avocat de la famille, il a prononcé l’allocution qu’avec son accord nous publions ci-dessous.
Depuis plus d’un demi-siècle, en France comme au Maroc, la « raison d’Etat » empêche que la vérité soit dite sur l’enlèvement par des policiers français en plein Paris, puis l’assassinat, de Mehdi Ben Barka. Depuis 1965, dix juges d’instruction se sont heurtés au refus des deux Etats de les laisser procéder aux auditions et accéder aux documents. En France, le « secret Défense » n’est pas levé sur les pièces essentielles. Serait-ce parce que ceux qui ont permis cet enlèvement et cet assassinat n’étaient pas « subalternes » ? Seule une interpellation forte des deux côtés de la Méditerranée peut permettre de connaître enfin la vérité.
Depuis plus d’un demi-siècle, en France comme au Maroc, la « raison d’Etat » empêche que la vérité soit dite sur l’enlèvement par des policiers français en plein Paris, puis l’assassinat, de Mehdi Ben Barka. Depuis 1965, dix juges d’instruction se sont heurtés au refus des deux Etats de les laisser procéder aux auditions et accéder aux documents. En France, le « secret Défense » n’est pas levé sur les pièces essentielles. Serait-ce parce que ceux qui ont permis cet enlèvement et cet assassinat n’étaient pas « subalternes » ? Seule une interpellation forte des deux côtés de la Méditerranée peut permettre de connaître enfin la vérité.
Il y a exactement 50 ans, le 29 octobre 1965, l’homme politique marocain et leader tiers-mondiste Mehdi Ben Barka disparaissait en plein jour à Paris. Il n’est jamais réapparu depuis.
Mehdi Ben Barka avait été condamné à mort par contumace dans son pays pour s’être opposé au roi Hassan 2. Tout laisse à penser qu’il a été assassiné après son enlèvement. Mais des obstacles mis en place des deux côtés de la Méditerranée ont jusqu’à présent empêché la justice française de faire la lumière sur cette disparition.
Dans un texte paru initialement sur Mediapart et repris ci-dessous, l’historien Gilles Manceron fait le point sur cette affaire.
Un appel en faveur de l’avocat de la famille Ben Barka, Me Maurice Buttin, qui sera jugé le 18 février à Lille pour « violation du secret professionnel », après une plainte déposée par Miloud Tounzi, membre présumé du commando qui a enlevé l’opposant marocain en 1965.