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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Rapports franco-algériens

Benjamin Stora à propos du film “Hors la loi”

Dans un entretien publié dans le quotidien algérien El Watan, l’historien Benjamin Stora évoque les polémiques qui ont entouré la présentation à Cannes du film Hors-la-loi de Rachid Bouchareb. Il revient sur les rapports entre la France et l’Algérie, qui restent obérés par l’occultation partielle en France de l’histoire du passé colonial.

Une situation qui devrait perdurer dans la mesure où Nicolas Sarkozy se montre «réceptif et sensible à cette partie de l’opinion publique française qui entretient une mémoire sélective de la guerre d’Algérie» (Nadjia Bouzeghrane).

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Mohammed Harbi : “le pari des accords d’Evian n’a pas été tenu”

Il y a 48 ans, le 18 mars 1962, étaient signés les accords d’Évian. Ils comprennent deux parties :
un accord de cessez-le-feu, dont l’application était fixée au lendemain, le 19 mars 1962 à midi, et des déclarations portant notamment sur la période de transition1.

Le cessez-le-feu officiel ne marqua malheureusement pas la fin des combats, et cette guerre devait faire encore de très nombreuses victimes civiles ou militaires au cours des mois qui ont suivi. L’indépendance de l’Algérie sera proclamée le 5 juillet, après 132 ans de “présence” française.

Dans un entretien publié dans le quotidien algérien El Watan, l’historien Mohammed Harbi tente d’expliquer pourquoi les Etats français et algérien ne parviennent toujours pas à dialoguer sereinement de leur passé commun.

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Benjamin Stora décrypte le projet de loi algérien criminalisant la colonisation

Le dépôt d’une proposition de loi criminalisant le colonialisme français a été annoncé début février par un député FLN, Moussa Abdi, professeur d’histoire à Chlef. Ce texte aurait été remanié à plusieurs reprises ces dernières semaines et on ne sait toujours pas si le gouvernement algérien a décidé de l’inscrire au programme de l’Assemblée.

Pierre Puchot en publie une version sur le site Mediapart ainsi qu’une analyse par Benjamin Stora pour qui ce texte marque un durcissement
dans les rapports entre Paris et Alger2.

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Au cimetière de Tazla.
De 2007 à 2012

L’Etat français doit assumer son héritage colonial

Quarante-huit ans après l’indépendance, l’instrumentalisation des souffrances de la guerre d’Algérie continue à entretenir la “guerre des mémoires”. Dans une tribune récemment publiée dans Le Monde, Georges Morin, président du Réseau des villes françaises partenaires de villes algériennes, rappelle que le peuple algérien garde, «au sein de chaque famille, les souvenirs amers de la conquête, de la colonisation et de la guerre de libération». Il demande « pourquoi l’Etat français, au plus haut niveau, ne pourrait-il reconnaître, avec des mots simples, forts et dignes, sa responsabilité historique dans les malheurs qu’a entraînés, pour le peuple algérien, l’occupation injustifiable, le système colonial inique et les répressions impitoyables qui ont jalonné les 132 ans de sa “présence” outre-Méditerranée ?»3

Georges Morin poursuit : «Ce n’est pas aux Français de 2010, qui ne sont “coupables” de rien, d’en porter le poids et d’exprimer une quelconque repentance. C’est encore moins aux Français d’Algérie de le faire, alors qu’ils sont des victimes évidentes de cette histoire tragique. C’est à l’Etat français d’assumer son héritage.» Et il rappelle que Jacques Chirac était sorti grandi de la reconnaissance en 1995 de la responsabilité de l’Etat dans la rafle du Vél’ d’hiv.

A la suite d’un article de Noureddine Saâdi, professeur de droit, qui appelle également la France à «[reconnaître] solennellement les crimes commis contre les peuples colonisés», nous reprenons ci-dessous un reportage sur le voyage récent en Algérie d’une délégation de l’Association des anciens appelés en Algérie contre la guerre4 qui depuis de nombreuses années contribue à la reconstruction de ce qui a été détruit, renouant ainsi des liens avec l’autre rive de la Méditerranée.

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Le projet de loi sur les crimes de la France en Algérie : un boomerang

Il y a cinq ans, les parlementaires français votaient la loi du 23 février 2005 « portant reconnaissance de la nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés », dont un article reconnaissait « le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord» – une disposition abrogée un an plus tard.

Une centaine de leurs homologues algériens ont déposé le 13 janvier une proposition de loi visant à «criminaliser» la colonisation française : «Nous envisageons de créer des tribunaux spéciaux pour juger les responsables de crimes coloniaux ou de les poursuivre devant les tribunaux internationaux», a expliqué un député algérien. Une initiative jugée «particulièrement inquiétante», «incompréhensible» et même «outrancière» par Hubert Falco, secrétaire d’Etat aux Anciens combattants.

La philosophe et politologue, Seloua Luste Boulbina, chercheuse associée à l’Université de Paris VII, analyse la polémique suscitée en France5.

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Hubert Falco, à l'Assemblée nationale, le 9 février 2010.
De 2007 à 2012

France-Algérie : des feux mal éteints ravivés par des incendiaires de la mémoire

Faute d’avoir jusqu’à présent accepté de l’assumer, la France se trouve maintenant violemment confrontée à son passé colonial en Algérie: un projet de loi visant à «juger les responsables de crimes coloniaux» a été récemment déposé au Parlement algérien – réplique tardive à l’article 4 de la loi française du 23 février 2005 qui décrétait «le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord».

La proximité des élections régionales explique sans doute l’émotion manifestée par Thierry Mariani, député UMP du Vaucluse et tête de liste de l’UMP pour les élections régionales en PACA, qui a refusé mardi matin 9 février de voter en faveur de la ratification d’une convention de partenariat avec l’Algérie signée il y a deux ans6. L’après-midi du même jour, à l’occasion d’une séance de questions au gouvernement, Hubert Falco, secrétaire d’Etat aux anciens combattants, répondait aux inquiétudes de Thierry Mariani, en célébrant une fois encore les vertus d’une Fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie …

[Mise en ligne le 9 février 2010, mise à jour le 10]

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Cimetière de Collo (Source de la photo)
De 2007 à 2012

Les cimetières chrétiens d’Algérie, lieux de mémoire et d’histoire, par Claire Mauss-Copeaux

Patrimoine d’une société, les cimetières participent à la mémoire et à l’histoire de l’humanité. Le respect des lieux construit le lien entre les groupes qui ont pu s’affronter et qui tiennent à léguer à leurs enfants un avenir partagé de paix et d’amitié.
L’historienne Claire Mauss-Copeaux rend compte de ses visites de plusieurs cimetières chrétiens en Algérie.

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De 1962 à 2006

Algérie, les années pieds-rouges, par Catherine Simon

Algérie, les années pieds-rouges. Des rêves de l’indépendance au désenchantement (1962-1969), un livre où Catherine Simon raconte l’aventure de ces Français – instituteurs, médecins, ingénieurs – qui ont traversé la Méditerranée pour bâtir la nouvelle Algérie indépendante.7

Grand reporter au quotidien Le Monde, où elle est entrée il y a plus de vingt ans, Catherine Simon en a été la dernière correspondante à Alger, au début des années 1990.
Nous reprenons ci-dessous l’introduction et la table des matières de ce livre.

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De 2007 à 2012

Kadhafi invite Nicolas Sarkozy à accorder des réparations à l’Algérie

Lors de la réunion du G8 à l’Aquila, le président libyen a demandé à la France d’indemniser son ancienne colonie, l’Algérie, en suivant l’exemple de l’Italie qui avait présenté, l’an dernier, ses excuses à la Libye et proposé une indemnisation. « Cela ferait de vous un grand président », a-t-il lancé à l’intention de Nicolas Sarkozy.8

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De 2007 à 2012

Les guerres sans fin, de Benjamin Stora

Guerre d’indépendance, conflits de mémoire et séquelles postcoloniales, guerre civile algérienne, luttes intestines… des deux côtés de la Méditerranée les effets des combats n’en finissent pas, comme les répliques des tremblements de terre. Les rapports entre l’Algérie et la France sont ensanglantés, passionnés et durablement marqués par une conflictuelle proximité.

Dans son dernier ouvrage9, Benjamin Stora, historien spécialiste de l’histoire du Maghreb, associe une analyse des rapports entre la France et l’Algérie à une réflexion sur l’écriture de l’histoire et l’engagement de l’historien. Dans l’extrait ci-dessous, il évoque «la responsabilité de l’historien entre écrire l’histoire, et éviter que [cette écriture] serve à fabriquer des vengeances».

[Mise en ligne le 24 septembre 2008, complétée le 21 juin 2009]

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 64 ans après les massacres de mai 1945 en Algérie, la reconnaissance des crimes coloniaux reste un préalable

La nécessité d’«une véritable reconnaissance des crimes coloniaux» a été à nouveau mise en évidence en mai 2009, à l’occasion de deux colloques consacrés aux massacres de Sétif, Guelma et Kherrata, qui se sont déroulés à Paris puis à Guelma. «On ne peut pas évoquer les droits de l’Homme au sujet du massacre des Arméniens en Turquie, et en même temps refuser de reconnaître les crimes dont on assume soi-même la responsabilité», a notamment déclaré l’historien Gilles Manceron.

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