Plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés à Alger, samedi 12 février autour de la place du 1er Mai, pour manifester contre le pouvoir algérien à l’appel de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), qui rassemble des partis d’opposition, des représentants de la société civile et des syndicats non officiels. Le rassemblement, interdit par les autorités, s’est cantonné à la place, sous la surveillance d’un impressionnant dispositif policier – les autorités ayant déployé près de 30 000 policiers dans le centre de la capitale algérienne. La foule a été dispersée aux alentours de 16 heures.
De nombreuses interpellations, certaines particulièrement musclées, ont eu lieu : outre des manifestants, dont près de 400 ont été interpellés selon la Ligue algérienne des droits de l’Homme, plusieurs députés du RCD ont été temporairement arrêtés, dont Othmane Maazouz, Mohsen Belabes, Aider Arezki, Tahar Besbes. Fodil Boumala, co-fondateur de la CNCD a également été arrêté.
Des rassemblements se sont déroulés dans d’autres villes du pays, notamment à Oran, Constantine, Annaba, Tizi Ouzou et Bejaia. A Oran entre 400 et 500 manifestants étaient présents place du 1er-Novembre ; le rassemblement, vite dispersé, s’est achevé par une trentaine d’arrestations. Le chef local de la CNCD, le professeur d’université Kadour Chouicha et son fils, et deux journalistes, Djaafar Bensaleh du quotidien arabophone El-Khabar et Kamel Daoud du Quotidien d’Oran, ont été brièvement interpellés, selon des témoins.