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Édition du 15 mars au 1er avril 2025

Les mouvements nationalistes

Décembre 1960 : Alger manifeste pour l’indépendance

C’est un épisode important de la guerre d’indépendance algérienne mais il est rarement évoqué dans les médias. Le 11 décembre 1960, alors que les maquis nationalistes sont en grande partie décimés par les opérations militaires du général Challe, des milliers d’Algériens investissent les quartiers européens d’Alger, arborant le drapeau vert, blanc et rouge, et scandant des slogans favorables au FLN et au Gouvernement provisoire de la république algérienne (GPRA).

Ces manifestations vont s’étendre et embraser l’ensemble du territoire algérien. Réprimées dans le sang par l’armée et la police françaises, elles montrent que la population “indigène” reste en majorité favorable au combat et aux idées des indépendantistes.

Deux historiens, Daho Djerbal et Gilles Manceron reviennent sur ces événements.

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La place de la Bastille et la grande poste d'Oran.
Les mouvements nationalistes

Oran, avril 1949 : hold-up à la grande poste, par Benjamin Stora & Renaud de Rochebrune

Dans leur ouvrage consacré à La guerre d’Algérie vue par les Algériens1, Benjamin Stora et Renaud de Rochebrune font figurer en bonne place l’attaque de la grande poste d’Oran en avril 1949 : il s’agissait pour de jeunes nationalistes de trouver de l’argent afin de pouvoir financer les activités à venir de l’organisation spéciale (OS), bras armé du PPA-MTLD.

Ci-dessous l’extrait du premier chapitre de ce livre, où les deux auteurs narrent cet épisode peu connu de l’histoire du mouvement national algérien.

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Mohammed Harbi : les violences de la guerre d’indépendance algérienne

Un service de renseignement français écrivait dans son bulletin de novembre-décembre 1954 que les «fellagas» avaient reçu les «conseils pratiques» suivants : «interdire viols, massacres de femmes, enfants, vieillards, ne pas profaner les lieux à caractère religieux. Un homme désarmé ne doit pas mourir mais être fait prisonnier, respecter les étrangers…»2

Mais le FLN n’a pas su encadrer et organiser l’insurrection algérienne afin d’éviter qu’elle soit marquée par des violences incontrôlées, comme le souligne l’historien algérien Mohammed Harbi dans un entretien (datant de 2002) avec Gilles Manceron que
nous reprenons ci-dessous. Ancien responsable du FLN lors de la guerre de libération algérienne qu’il persiste à penser inévitable, Mohammed Harbi a été de ceux qui ont tenté d’y promouvoir d’autres formes de lutte que la seule action militaire et qui ont posé la question des objectifs politiques et des cibles de la violence. Emprisonné après le coup d’État de Boumediene, il est l’auteur de travaux décisifs sur l’histoire du FLN.

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