Torture : et les politiques ?
Un entretien avec Madeleine Rebérioux, historienne et présidente d’honneur de la LDH, réalisé par Lucien Degoy, paru dans l’Humanité, le 3 juillet 2001
Un entretien avec Madeleine Rebérioux, historienne et présidente d’honneur de la LDH, réalisé par Lucien Degoy, paru dans l’Humanité, le 3 juillet 2001
Parmi les méthodes, il en était une, secrète, inavouée, mais en réalité assez connue pour terroriser l’adversaire, «la corvée de bois». L’armée française l’a pratiquée en notre nom à tous,
« Avant de s’indigner des atrocités commises en Algérie, il faut se demander pourquoi nous avons fait la guerre au peuple algérien et pourquoi nous avons laissé faire des choses qui n’avaient pas de raison d’être. »
Propos recueillis par Antoine Spire,
publiés dans Le Monde le 28 mai 2001.
Le général Paul Aussaresses, quatre-vingt-deux ans, personnage-clé de la bataille d’Alger, se prononce contre la repentance de la France à l’égard de la torture lors de la guerre d’Algérie.
Le général Paul Aussaresses, quatre-vingt-deux ans, a été l’un des personnages-clés de la bataille d’Alger en 1957. En janvier de cette année-là, le général Massu appelle à ses côtés ce commandant, chef de bataillon parachutiste, ancien d’Indochine, ancien du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (Sdece), fondateur du 11e Choc (bras armé de la division action des services spéciaux), pour coordonner les renseignements à
Alger. L’objectif est de démanteler les réseaux FLN et de mettre fin à la vague d’attentats qui ensanglantent le secteur.
La figure du général Aussaresses apparaît dans de nombreux récits parus ces dernières années. Dans La Guerre d’Algérie , Yves Courrières le présente sous l’appellation « commandant O ». Pierre Vidal-Naquet, dans La Torture dans la République, parle de lui comme étant le chef de file « de ce qu’il faut bien appeler une équipe de tueurs
professionnels » et souligne que son nom « ne figurera guère que dans un seul dossier publié, celui de l’affaire Audin. ». Dans Les Centurions de Jean Lartéguy, le général Aussaresses est présenté sous le nom de Boisfeuras. Il est enfin « le barbu » dans le roman de Robert Escarpit, Meurtre dans le pignadar.
L’appel paru dans l’Humanité le 31 octobre 2000.