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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Albert Camus et l’Algérie

“Albert Camus parle des Arabes”, par Agnès Spiquel

Professeur de littérature à Valenciennes et présidente de la Société des études camusiennes, Agnès Spiquel a collaboré à l’édition des oeuvres complètes de Camus dans “La Pléiade” (Gallimard) et elle codirige actuellement, avec Raymond Gay-Crosier, un Cahier de l’Herne consacré à l’écrivain, à paraître courant 2013.

Elle a récemment participé à un ouvrage collectif, Les Ecrivains français et le monde arabe, Ralph Heyndels éd., publié sous la direction de Madeleine Bertaud par l’ADIREL – Association pour la diffusion de la recherche littéraire (éd. Droz, 2010, ISBN : 978-2-9518403-8-6).

Nous remercions Agnès Spiquel et les éditeurs de cet ouvrage de nous avoir autorisés à reprendre sa contribution où elle répond de manière nuancée à l’affirmation rebattue selon laquelle les Arabes seraient “absents de l’oeuvre de Camus”.

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“Albert Camus, ou l’inconscient colonial”, par Edward Saïd

Dans son livre Culture et impérialisme, ( Fayard-Le Monde diplomatique, Paris, 2000), Edward W. Said montre que, dans leurs œuvres, de grands créateurs occidentaux – Joseph Conrad, Rudyard Kipling, Giuseppe Verdi, Charles Dickens, Honoré de Balzac, … – n’échappent pas à la mentalité de leur temps : ils évoquent et admettent calmement l’aventure coloniale, cette formidable entreprise de domination conduite par l’ « homme blanc ». Ci-dessous de larges extraits de Culture et impérialisme consacrés à Albert Camus1.

Intellectuel palestinien né à Jérusalem, Edward W. Said (1935-2003) était professeur de littérature comparée à l’université Columbia (Etats-Unis). Parmi ses autres œuvres : L’Orientalisme. L’Orient créé par l’Occident (Le Seuil, rééd. 2003).

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Albert Camus et l'Algérie

Albert Camus et l’Algérie, par Agnès Spiquel

Le souhait présidentiel de faire entrer Albert Camus au Panthéon n’est évidemment pas dénué d’arrière-pensées2. Rappelons seulement que, en recevant le Prix Nobel de littérature en 1957, Camus avait déclaré que l’écrivain «ne peut se mettre aujourd’hui au service de ceux qui font l’histoire: il est au service de ceux qui la subissent».

Albert Camus est mort en janvier 1960. On ne peut présumer de ce qu’aurait été sa réaction devant la façon dont la guerre d’Algérie s’est terminée deux ans et demi plus tard. Mais il faut rappeler son humanité et sa lucidité face à un conflit qui le déchirait, et la haine que ses prises de position avaient suscitée chez les partisans de l’Algérie française.

Nous remercions Agnès Spiquel, professeur de Littérature française à l’université du Hainaut-Cambrésis et présidente de la Société des études camusiennes, d’avoir accepté de retracer les positions d’Albert Camus avant, puis pendant, la guerre d’Algérie3, dans un exposé que nous faisons suivre de quelques liens vers des pages complémentaires.

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Albert Camus en Algérie : la “trêve civile” de janvier 1956

Des associations de nostalgiques de l’Algérie coloniale tentent aujourd’hui de récupérer Albert Camus. Par exemple, sur un « Mur des disparus »4 érigé à Perpignan par le Cercle algérianiste, il est envisagé de graver une citation du Prix Nobel de Littérature.

Cette appropriation de l’écrivain né en Algérie par ceux qui défendent les bienfaits de la colonisation, est une réécriture de l’histoire car elle fait silence sur les choix de Camus pendant la guerre d’indépendance de l’Algérie et la haine qu’ils ont suscitée chez les partisans de l’Algérie coloniale.

Cette détestation s’est exprimée avec violence lors de la venue du futur Nobel à Alger, fin janvier 1956, pour proposer une « trêve civile » dans le but d’épargner les vies innocentes. Cet épisode mérite d’être rappelé pour illustrer l’incompatibilité entre la lucidité et l’humanité de Camus et l’aveuglement obstiné des tenants de l’Algérie française.

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Albert Camus : l’Algérie en mai 1945

Albert Camus est mort en janvier 1960, au moment où l’option de la négociation avec le FLN pour préparer l’indépendance de l’Algérie commençait à être envisagée par le général de Gaulle. On ne sait pas comment il aurait réagi s’il avait vécu en 1960, 1961 et 1962, à un moment où chacun a eu à choisir entre cette acceptation de l’indépendance et l’option du putsch et de l’OAS. Le fait est que, jusqu’à sa mort, il a refusé l’idée d’indépendance de l’Algérie, en considérant que cela signifierait le départ des Européens d’Algérie et donc la mort de « son » Algérie5. Après s’être engagé en janvier 1956 en faveur de l’arrêt des violences contre les civils des deux camps6 ce qui l’a exposé à la haine des extrémistes européens qui l’ont empêché de parvenir à son objectif, il s’est réfugié jusqu’à sa mort dans un silence presque total sur ce sujet. Aurait-il suivi, s’il avait vécu, l’évolution d’amis comme l’écrivain Emmanuel Roblès ou le peintre Jean de Maisonseul en faveur de l’indépendance, ou bien une autre direction ? rien ne permet de l’affirmer.

Quoi qu’il en soit, les textes qu’il a écrits en mai 1945 pour le journal Combat7, montrent son estime et sa grande attention aux populations arabes déshéritées, ainsi que sa conviction qu’il s’agit « de faire jouer à leur propos les principes démocratiques que nous réclamons pour nous-mêmes ». Voici des extraits de ces textes8.

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Albert Camus et l'Algérie

il y a cinquante ans, le prix Nobel de littérature était attribué à Albert Camus

Conférence donnée par Benjamin Stora9 au Musée de la Méditerranée de Stockholm, le 6 octobre 2007.

Vous pourrez également lire sur ce site un de ses articles datant de 1939 sur la misère de la Kabylie, son point de vue sur les événements de Sétif, et un article consacré à Albert Camus et Joseph Duval publié récemment dans un quotidien algérien.

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Monseigneur Duval et Albert Camus, deux hommes dans la tourmente

Les événements tragiques qui ont accompagné le déclenchement de la guerre algérienne de Libération ont mis Monseigneur Duval et l’écrivain Albert Camus devant un choix qu’ils ne pouvaient faire.

A l’occasion du dixième anniversaire de la mort du cardinal Léon-Etienne Duval, El Watan publie un dossier de A. Benchabane qui lui est consacré 10.

[Mise en ligne, le 15 mai 2006,

mise à jour, le 14 janvier 2007]
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