Tchad : Françafrique pas morte
Vue de Paris, la crise tchadienne, c’est finalement assez simple. De féroces rebelles, armés par une dictature islamiste étrangère, tentent de renverser un pouvoir élu. Des soldats français défendent nos compatriotes, sans prendre part aux combats, et contribuent au retour de la paix. Happy end : les rebelles fuient, la force européenne va pouvoir s’installer et protéger les réfugiés dans l’Est tchadien, les zozos de l’Arche de Zoé seront bientôt graciés, et le président Déby peut compter sur l’«amitié» (sic) du président Sarkozy.
Bilan : Idriss Déby poursuit son règne. Il rêve d’une présidence à vie. L’économie – désormais pétrolière – est toujours classée 173e sur 177, selon l’ONU. L’illettrisme reste massif et l’espérance de vie inférieure à 45 ans. Sarkozy a bien raison de dénoncer la « Françafrique » et le fatalisme de l’Africain «qui jamais ne s’élance vers l’avenir ».
Après cette synthèse inspirée d’un commentaire du Canard enchaîné, voici trois articles du Monde, tous publiés le 13 février 2008.