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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Le racisme postcolonial

Lilian Thuram devant une affiche de l'exposition montrant des
Le racisme postcolonial

“Exhibitions, l’invention du sauvage” par Lilian Thuram

Après sa carrière de footballeur dans l’équipe de France, Lilian Thuram s’est lancé dans la lutte contre le racisme. Aujourd’hui, il est l’organisateur de l’exposition « Exhibitions, l’invention du sauvage » qui retrace l’histoire de l’invention du racisme. L’exposition est visible jusqu’au 3 juin 2012, au musée du quai Branly, à Paris.

Le racisme est le fait de croire que certaines races sont supérieures à d’autres. Selon les personnes racistes, les races sont les différentes catégories d’êtres humains classés selon leurs origines. Or, cette classification n’a aucun sens car il n’existe qu’une seule race, la race humaine, dont la couleur de peau est définie par la mélanine (un pigment de couleur contenu dans notre corps).

Cette exposition met en scène l’histoire de femmes, d’hommes et d’enfants, venus d’Afrique, d’Asie, d’Océanie ou d’Amérique, exhibés en Occident à l’occasion de numéros de cirque, de représentations de théâtre, de revues de cabaret, dans des foires, des zoos, des défilés, des villages reconstitués ou dans le cadre des expositions universelles et coloniales. Un processus qui commence au 16e siècle dans les cours royales et va croître jusqu’au milieu du 20e siècle en Europe, en Amérique et au Japon.

A l’époque de ces exhibitions, plus de 1 milliard de personnes ont assisté à ces sinistres spectacles.

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Policiers effectuant un contrôle d’identité et palpation d’un jeune à Paris, le 6 juin 2011 (© 2011 Ludovic/Rea/Redux)
Contrôle au faciès

La base de l’humiliation

L’organisation Human Rights Watch (HRW) publie le 26 janvier 2012 un rapport de 64 pages sur les contrôles d’identité abusifs en France, dont nous reprenons ci-dessous le résumé et les recommandations clés.

Le rapport confirme que les jeunes issus des minorités, dont des enfants n’ayant pas plus de 13 ans, font fréquemment l’objet de contrôles comprenant des interrogatoires prolongés, des palpations portant atteinte à leur intimité, ainsi que des fouilles d’objets personnels. Human Rights Watch a constaté que ces contrôles arbitraires peuvent avoir lieu même en l’absence d’un signe quelconque d’infraction. Les propos insultants, voire racistes, ne sont pas rares, et certains contrôles donnent lieu à un usage excessif de la force par la police.

Ce problème fait l’objet d’une proposition de loi « relative aux contrôles d’identité et à la lutte contre les contrôles au faciès», déposée par le groupe sénatorial EELV1.

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Un Noir a six fois plus de chances d'être contrôlé par la police qu'un Blanc. (© Collectif contre le contrôle au faciès)
Contrôle au faciès

Des SMS contre les contrôles au faciès

Contre les contrôles d’identité abusifs menés par la police, le collectif Contre le contrôle au faciès lance une opération textos, pour nourrir une base de données.

Reprise d’un article de la journaliste Souâd Belhaddad, publié le 21 novembre 2011 sur Rue89.

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Contrôle au faciès

Des 600 personnes quittant le train, la seule contrôlée par la police était de type africain

Pour Me Jérôme Karsenti, avocat au barreau du Val-de-Marne, «les contrôles au faciès participent au sentiment de rejet, d’exclusion, de marginalisation»2». Le rapport publié en 2009 par l’Open Society Justice Initiative avait révélé qu’un individu noir ou arabe avait respectivement 6 fois et 7,8 fois plus de chance d’être contrôlé par un policier qu’un blanc.

L’article 78-2 du code de procédure pénale encouragerait cette pratique : «les quatre alinéas de l’article 78-2 permettent actuellement de contrôler toute personne pour lesquelles il y aurait des “raisons plausibles” de commettre une infraction», observe Me Karsenti. Modifié en mai 2003, l’article permet donc au policier d’invoquer des raisons subjectives au contrôle, alors qu’un “indice grave et concordant” était auparavant nécessaire.

Sauf situation exceptionnelle, comme cela a été le cas récemment pour le chanteur britannique d’origine nigériane Keziah Jones – seul des 600 voyageurs quittant un train à avoir été repérée par la police –, la personne ne peut prouver qu’elle a été contrôlée. «La personne qui a été suspectée devrait avoir droit à un recours effectif. Mais la plupart des contrôles n’étant pas suivis d’une procédure, elle ne peut prouver qu’elle a été contrôlée.»

Pourquoi ne pas mettre en application la méthode prônée par des associations qui proposent qu’à chaque contrôle, les forces de l’ordre remettent aux personnes contrôlées une « attestation » justifiant l’existence de ce dernier ? Certains pays – Angleterre et Pays de Galle, Espagne, Illinois – ont adopté cette procédure ; le Sénat a publié le 25 juin une note téléchargeable consacrée à ces systèmes d’attestation des contrôles d’identité.

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Des policiers arrêtent un homme à l'arrivée d'un Paris-Nice, le 11 avril 2011 (Hugo Domenach/Rue89).
Contrôle au faciès

Paris-Nice : contrôles au faciès

Fin mars dernier, notre amie Isabelle nous a adressé le courrier suivant. D’autres témoignages confirment le sien ; nous en avons retenu un, du 11 avril. Aux dires de Toulonnais qui prennent quotidiennement le train pour Marseille, ces scènes sont fréquentes.

Témoigner de ce qui se passe sous nos yeux, c’est refuser de participer au lent naufrage de nos libertés.

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QPC sur les contrôles d’identité

Une cinquantaine d’avocats vont déposer, à partir de lundi 23 mai, des questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) sur les contrôles d’identité devant les juridictions de six villes françaises. Pendant deux semaines, à Paris, Lyon, Marseille, Lille, Nanterre et Créteil, ils devraient soulever une QPC pour chaque dossier traité par la justice dans lequel il est fait état d’un contrôle d’identité reposant sur un délit de faciès.

Selon le cabinet de l’avocat William Bourdon, qui participe à cette action, « il y a déjà quelque chose d’anticonstitutionel [dans les contrôles d’identité] puisque chaque contrôle est une atteinte à la liberté et qu’il convient donc à un juge de statuer ». Ces QPC sur les contrôles d’identité visent également à attirer l’attention sur les « contrôles au faciès » qui, selon certaines études, « touchent beaucoup plus les Noirs et les Arabes ». Le cabinet dénonce le fait que « des personnes qui ont été contrôlées dans les cités et qui ne sont pas ensuite passées devant un juge, n’ont aucun moyen de démontrer qu’elles ont pu être contrôlées jusqu’à trois fois dans la même journée ».

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Le racisme postcolonial

Etienne Balibar : “la condition d’étranger se définit moins par le passeport que par le statut précaire”

Alors que les immigrés sont partout stigmatisés, le philosophe Etienne Balibar
3 s’interroge sur la notion d’étranger. Une image totalement brouillée par la crise économique. Dans un article publié dans Télérama N°3197 le 20 avril 2011 et repris ci-dessous, le philosophe tente de répondre aux questions : qui est « notre » étranger ? a-t-il changé au cours du temps ? pourquoi est-il de plus en plus considéré comme un ennemi ?

Le hors-série Télérama Horizons N°4, Etrangers, une obsession européenne, disponible en kiosque, donne la parole sur ce thème à des historiens, philosophes, sociologues et écrivains.

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Marseille 4/5 juin 2010 : la France et l’Algérie, le poids de l’histoire pour comprendre le présent

L’histoire qui lie l’Algérie et la France apparaît parfois comme «l’impossible histoire», toujours en cours d’écriture, souvent conflictuelle.
À l’occasion de son 70e anniversaire, la Cimade ouvre le débat en partant de la mémoire de son propre engagement auprès du peuple algérien.
Pendant la guerre, alors qu’en métropole des équipiers de la Cimade étaient engagés auprès des immigrés algériens et dans les camps d’assignation à résidence, d’autres agissaient en Algérie, auprès des familles déplacées et regroupées sous autorité militaire.

Aujourd’hui, l’association agit auprès des migrants, dont beaucoup sont issus des anciennes colonies.

Les 4 et 5 juin, la Cimade invite à deux journées d’étude à Marseille pour interroger l’histoire et mieux comprendre les blocages du présent.
Le racisme et les conflits identitaires vécus aujourd’hui ne proviennent-ils pas de l’absence d’une histoire coloniale écrite à deux voix? Après un détour par l’engagement de la Cimade auprès des militants des colonies portugaises pour l’indépendance, l’histoire particulière de l’Algérie et de la France sera abordée pour tenter de comprendre pourquoi, malgré l’indépendance, des incompréhensions et des blocages persistent ici et là-bas.
Et au-delà de l’Algérie, quels sont les obstacles aujourd’hui à l’accès des anciennes colonies à une véritable souveraineté?

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En finir avec les contrôles au faciès

Le ministre de l’Immigration Eric Besson a reconnu ce matin [mercredi 9 décembre 2009] sur RTL que les «contrôles au faciès» des jeunes étaient une «réalité» en France, soulignant cependant le «républicanisme» de la majorité des policiers, gendarmes et forces de sécurité.

La prise de position d’Eric Besson survient au lendemain d’un colloque organisé par le collectif «Police + Citoyens» au cours duquel le témoignage d’un étudiant qui déclare avoir été victime d’injures racistes de la part de policiers le 18 novembre dernier a été évoqué – confirmant « la discrimination au faciès que subissent quotidiennement des milliers de Français ou de présumés étrangers, lors des contrôles de police». Le collectif demande au gouvernement d’«agir pour en finir» avec ces contrôles en instituant des attestations de contrôles policiers, et il lance une campagne en ce sens.

En juin 2009, une étude sur les contrôles d’identité policiers à Paris, financée par l’Open Society Institute, avait montré que ces opérations se fondent principalement sur «le profilage ethnique» pour identifier des personnes suspectes, et non sur un comportement suspect. Un fondement non seulement discriminatoire, mais inefficace et contre-productif, selon de nombreux rapports.

[Mise en ligne le 9 décembre 2009, complétée le 10 décembre]

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Contrôle au faciès

Scènes de chasse à l’Arabe sur les Champs-Elysées

Anyss Arbib, Français d’origine marocaine demeurant à Bondy (93), est étudiant en quatrième année de Sciences-Po Paris. Il raconte ce qu’il a vécu sur les Champs-Elysées, mercredi 18 novembre, soir de la qualification de l’Algérie pour la Coupe du monde de football : des «violences policières aveugles» à l’encontre de personnes “issues de l’immigration”.
Un témoignage sur une «guerre franco-française» à verser au dossier du débat lancé par les pouvoirs publics sur la notion d’“identité nationale”.

Ces discriminations au faciès que subissent quotidiennement des milliers de Français ou de présumés étrangers, lors des contrôles de police, ne peuvent être tolérées au pays qui a «inventé les droits de l’Homme» (Nicolas Sarkozy4).

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Contrôle d'identité d'un jeune (Sipa)
Contrôle au faciès

Une attestation pour lutter contre les contrôles d’identité au faciès

Une étude du CNRS, rendue publique en juillet dernier, a confirmé que les contrôles de police se fondent beaucoup plus sur l’apparence des gens – sexe, âge, habillement et couleur de peau – que sur un comportement suspect. En particulier, on contrôle surtout les hommes, les jeunes, des styles comme « hip hop » ou « gothique », et on contrôle davantage les Noirs et les Maghrébins.

Une situation inacceptable dénoncée par de nombreuses associations qui proposent une initiative intéressante pour sensibiliser à cette question : à chaque contrôle, les forces de l’ordre remettraient aux individus contrôlés une sorte d’« attestation » justifiant l’existence de ce dernier. Une mesure qui permettrait d’évaluer la portée réelle du « profilage racial » des contrôles, et offrirait une preuve matérielle aux personnes affirmant en être victimes. Ce projet est défendu par le Conseil représentatif des associations noires de France (Cran) et par la Ligue des Droits de l’Homme (LDH).

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Contrôle d’identité à Paris - Photo Jean-Michel Sicot
Contrôle au faciès

Contrôles policiers au faciès : une enquête confirme une dérive qui est de notoriété publique

Une équipe de chercheurs dirigée par Fabien Jobard et René Lévy (CNRS-CESDIP) met en évidence l’existence de contrôles au faciès discriminatoires dans la police nationale française.
L’étude s’est déroulée à Paris, sur des sites très fréquentés et où la présence policière est forte.5

Les résultats confirment que les contrôles de police se fondent principalement sur l’apparence des gens – sexe, âge, habillement et couleur de peau – et non sur un comportement suspect : on contrôle surtout les hommes, les jeunes, des styles comme « hip hop » ou « gothique », et on contrôle davantage les Noirs et les Maghrébins.

Concernant ce dernier point, les résultats sont sans appel : le fait d’avoir la peau noire entraîne un risque d’être contrôlé 3 à 11 fois supérieur selon les sites, et le fait d’avoir le type Maghrébin un risque 2 à 15 fois supérieur selon les sites étudiés !

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