Marc Laffineur, secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense et des Anciens combattants, a présidé, le 28 février 2012, la cérémonie d’installation d’une liste supplémentaire de 1 585 noms de victimes civiles disparues pendant la guerre d’Algérie sur le Mémorial national du quai Branly à Paris. Deux associations, l’Arac et la Fnaca, représentant plus de la moitié des appelés en Algérie, se sont insurgées contre ce nouveau détournement du sens du Mémorial.
Au cours de son allocution , Marc Laffineur a déploré que « la concurrence des mémoires continue, hélas, de raviver les souffrances, les rancœurs et parfois les haines. Nous ne pouvons pas tolérer que la mémoire divise. La mémoire est le socle de notre Nation, elle doit au contraire rassembler, unifier autour de valeurs et d’aspirations communes.»
Mais comment comprendre l’engagement pris par Christian Frémont, directeur de cabinet du président de la République, devant un groupe de représentants de nostalgiques de l’Algérie coloniale, que l’État ne sera pas représenté, le 19 mars 2012, lors des cérémonies commémoratives de l’entrée en vigueur des Accords d’Évian – une circulaire devant d’ailleurs être adressée en ce sens aux membres du corps préfectoral ? N’est-ce pas là une façon de diviser le pays en privilégiant une demande émanant de mouvements extrémistes, alors que, si l’on en croit les sondages, la très grande majorité de nos compatriotes estiment que le 19 mars 2012 devrait être commémoré en présence du président de la République ?