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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

L’OAS et ses nostalgiques

Gilles Manceron : Hélie Denoix de Saint-Marc est-il un « héros français » ?

Robert Ménard, maire de Béziers soutenu par le Front national, va changer le nom de la « Rue du 19 mars 1962 » en « Rue du Commandant Denoix de Saint-Marc. Héros français ». Pourtant, son rôle dans la justification de la torture pratiquée en 1957 lors de la Bataille d’Alger puis dans le putsch d’avril 1961 contre la République n’autorise en aucun cas ce terme, comme le montre l’historien Gilles Manceron.

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Au cimetière de Béziers, une stèle glorifiant des membres de l'OAS (photo Pascal Guyot)
Condamnations

Annulation de la cérémonie de Polop (Espagne)

D’après un article publié par le quotidien El Periódico, dans son édition du 31 mai 2014, la commune de Polop (Alicante) annule la cérémonie organisée par l’ADIMAD le 7 juin prochain : elle aurait été un hommage à peine voilé aux terroristes de l’OAS qui se sont opposés à l’indépendance de l’Algérie.

Vous trouverez ci-dessous la version originale de cet article d’El Periódico, – précédée d’une traduction artisanale améliorable
et suivie d’un article paru dans l’Humanité du 2 juin qui évoque les enjeux de cette affaire tout en confirmant la décision du maire de renoncer à l’hommage organisé par l’Adimad.

Voir également le dossier particulièrement bien documenté d’Anne Guérin-Castell : http://blogs.mediapart.fr/blog/anne-guerin-castell/300514/cinquante-trois-ans-apres-l-oas-l-honneur-en-espagne

[Mis en ligne le 1er juin 2014, mis à jour le 2]

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Franchissant les Pyrénées, les nostalgiques de l’OAS rappellent ses racines franquistes

L’OAS a été créée à Madrid au début de 1961 et ses liens avec le franquisme sont connus. La nouvelle initiative de l’Adimad – Association pour la défense des intérêts moraux et matériels des anciens détenus de l’Algérie française – nous les rappelle en annonçant l’inauguration le 7 juin prochain, dans un cimetière proche d’Alicante, d’une nouvelle stèle en hommage à ceux qui ont pris les armes contre la République.

Ci-desous, l’annonce sur le site du Cercle algérianiste, suivie d’une brève publiée par le quotidien algérien El Watan.

[Ajouté le 31 mai 2014] – Pour en savoir plus, lire l’article d’Anne Guérin-Castell, “cinquante trois ans après, l’OAS à l’honneur en Espagne”.

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Décès de Hélie Denoix de Saint-Marc, résistant puis putschiste

Hélie Denoix de Saint-Marc s’est éteint ce lundi matin, 26 août 2013, à l’âge de 91 ans. Entré dans la Résistance en février 1941, il a été déporté en 1943 au camp de Buchenwald.

Son nom reste attaché aux guerres d’Indochine et d’Algérie. Il a notamment été chef de cabinet, chargé des relations avec la presse, du général Massu, pendant la bataille d’Alger en 1957. Lors du putsch d’Alger d’avril 1961, il était commandant par intérim du 1er régiment étranger de parachutistes (REP, Légion étrangère) qui a été le fer de lance du putsch manqué. Condamné le 5 juin 1961 à dix ans de détention criminelle, il a été gracié en décembre 1966. C’est Nicolas Sarkozy qui l’a pleinement réhabilité en le nommant Grand’Croix de la Légion d’honneur en novembre 2011.

Vous trouverez sur ce site un article datant de 2007, « Hélie Denoix de Saint-Marc ou la fabrication d’un mythe », où Gilles Manceron pose la question de son rôle exact au moment du putsch et met en évidence son attitude ambiguë vis-à-vis de l’OAS.

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Le Conseil d'État a tranché
Jean-François Collin

Jean-François Collin définitivement privé de Légion d’honneur

Le Conseil d’État vient de valider le décret du 2 janvier 2013 par lequel le Président de la République avait exclu Jean-François Collin de l’Ordre de la Légion d’honneur. Ce décret avait fait l’objet d’une demande d’annulation dont le rejet rend définitive l’exclusion du responsable de l’ADIMAD.

Ci-après, précédée d’un bref commentaire de Jean-François Gavoury, la décision de rejet, minutieusement circonstanciée, que le Conseil d’État a prise il y a un mois, le 25 juillet, à la suite du recours engagé par cet ancien criminel de l’OAS contre le décret l’excluant de la Légion d’honneur. On ne peut que se féliciter que le Conseil d’État rappelle une nouvelle fois les valeurs fondamentales de la République.

[Mis en ligne le 24 août 2013, mis à jour le 25]

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Non, les anciens de l’OAS ne regrettent rien (4 émissions de « Là-bas si j’y suis », juin 2013)..

Ce sont des papys qui prennent le frais, bien tranquilles, sur la côte. Au menu de leurs journées : soleil, pastis et rigolades. Sauf que. Sauf que ces gentils papys ont du sang sur les mains. Attentats et violences politiques, ils se voient comme des héros, des résistants. Non, décidément, les anciens de l’OAS ne regrettent rien…

Du mercredi 12 juin 2013 au lundi 17 juin, l’émission Là-bas si j’y suis de Daniel Mermet a diffusé une série de Charlotte Perry en quatre volets que vous pouvez [ré]écouter (voir ci-dessous).

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Anciens de l’OAS et «Manif pour tous»

Le blog Droites extrêmes, d’Abel Mestre et Caroline Monnot, publie à la date du 19 avril 2013 des informations sur le soutien apporté aux manifestants opposés au Mariage pour tous par le Secours de France — une association, créée en 1961 pour venir en aide aux militants de l’OAS emprisonnés, qui continue à défendre les thèses de l’Algérie française1.

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Un ancien membre de l’OAS privé définitivement de sa Légion d’honneur

Jean-François Collin, responsable de l’ADIMAD, vient de se voir privé de sa décoration de chevalier de la Légion d’honneur qui lui avait été décernée par un décret du Président de la République en date du 5 mai 2011 – voir cette page.

Plusieurs associations s’étaient indignées de cette nomination et des conditions dans lesquelles elle avait été officiellement remise le 1er novembre 2011, lors d’une cérémonie devant la stèle des fusillés de l’OAS au cimetière Saint-Laurent-Imbert de Marignane.

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Ces ex-terroristes décorés et indemnisés par l’Etat

Un article bienvenu du Canard nous rafraîchit la mémoire à propos des honneurs récemment rendus à un certain nombre de ceux qui ont pris les armes contre la République.

Et il nous rappelle opportunément qu’en dehors de l’article 4 qui demandait aux programmes scolaires de reconnaître «le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord», la loi du 23 février 2005 comporte un autre article qui n’a pas été abrogé. En effet son article 13 prévoit l’indemnisation de civils de l’OAS qui ont fui à l’étranger et qui sont rentrés en France après les lois d’amnistie… l’un des membres de la commission d’indemnisation étant un ancien activiste de l’OAS !

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Le détournement du mémorial du quai Branly

Marc Laffineur, secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense et des Anciens combattants, a présidé, le 28 février 2012, la cérémonie d’installation d’une liste supplémentaire de 1 585 noms de victimes civiles disparues pendant la guerre d’Algérie sur le Mémorial national du quai Branly à Paris. Deux associations, l’Arac et la Fnaca, représentant plus de la moitié des appelés en Algérie, se sont insurgées contre ce nouveau détournement du sens du Mémorial.

Au cours de son allocution 2, Marc Laffineur a déploré que « la concurrence des mémoires continue, hélas, de raviver les souffrances, les rancœurs et parfois les haines. Nous ne pouvons pas tolérer que la mémoire divise. La mémoire est le socle de notre Nation, elle doit au contraire rassembler, unifier autour de valeurs et d’aspirations communes.»

Mais comment comprendre l’engagement pris par Christian Frémont, directeur de cabinet du président de la République, devant un groupe de représentants de nostalgiques de l’Algérie coloniale, que l’État ne sera pas représenté, le 19 mars 2012, lors des cérémonies commémoratives de l’entrée en vigueur des Accords d’Évian – une circulaire devant d’ailleurs être adressée en ce sens aux membres du corps préfectoral ? N’est-ce pas là une façon de diviser le pays en privilégiant une demande émanant de mouvements extrémistes, alors que, si l’on en croit les sondages, la très grande majorité de nos compatriotes estiment que le 19 mars 2012 devrait être commémoré en présence du président de la République ?

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L’hommage contestable rendu au commandant Hélie de Saint Marc

Le commandant Hélie Denoix de Saint Marc, 89 ans, a été élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d’honneur par un décret du Président de la République paru samedi 26 novembre 2011 au Journal officiel3. Les insignes de la plus haute distinction française lui seront remis lundi 28 novembre en fin de matinée par Nicolas Sarkozy dans la cour d’honneur de l’Hôtel national des Invalides.

Entré dans la Résistance en février 1941, puis déporté en 1943 au camp de Buchenwald, Hélie Denoix de Saint Marc commandait par intérim le 1er régiment étranger de parachutistes (REP, Légion étrangère) qui a été le fer de lance du putsch manqué d’avril 1961. Le 1er REP ayant été dissous le 30 avril 1961, une partie de l’effectif déserte et rejoint l’OAS. Denoix de Saint Marc qui s’était constitué prisonnier, a été condamné le 5 juin 1961 à dix ans de détention criminelle – voir sa déclaration devant le Haut tribunal militaire. Libéré en décembre 1965, il avait été ensuite réintégré dans son grade de chef de bataillon (commandant) par l’amnistie de 19684. Il avait été élevé à la dignité de grand officier de la Légion d’honneur le 29 mars 20035.

Nous reprenons ci-dessous un large extrait de l’allocution prononcée le 29 mars 2003 par le général Michel Guignon, lors de son élévation à la dignité de grand officier. Sa lecture permet de comprendre le sens qu’il faut attribuer à cette nouvelle élévation : « aujourd’hui nous pouvons dire avec la plus grande conviction [que] votre récompense, c’est aussi notre récompense […] car elle vous a été attribuée au titre de la guerre d’Algérie. » Pendant la bataille d’Alger, en 1957, Hélie Denoix de Saint Marc était chef de cabinet du général Massu, chargé à partir de mai 1957 des relations avec la presse ; il était donc parfaitement au courant des pratiques mises en oeuvre durant la Bataille d’Alger – voir l’article de Gilles Manceron « Hélie Denoix de Saint-Marc ou la fabrication d’un mythe».

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