Lors de la seconde guerre mondiale, les prisonniers de guerre coloniaux ont été détenus en France, car Hitler n’en voulait pas sur le territoire allemand (à partir de 1943, ils seront gardés par des Français… ). L’un de ces camps se trouvait à Quimper, où une stèle a été inaugurée le 18 mai 2010 pour rendre hommage aux milliers de prisonniers qui sont passés par l’ancien “Frontstalag 135” de Lanniron.
L’historienne Armelle Mabon, auteure du livre Prisonniers de guerre “indigènes” – Visages oubliés de la France occupée qu’elle a consacré à cet épisode peu connu de la seconde guerre mondiale, s’est réjouie de cet hommage rendu à des milliers d’anonymes.
Mais elle se bat maintenant pour obtenir que soit corrigé le texte de la stèle qui évalue à 7 746 le nombre de «soldats issus des colonies françaises d’Afrique et d’Asie» qui ont été détenus dans ce camp. Une évaluation qui, d’après l’historienne, n’a aucune valeur et qui est certainement inférieure à la réalité. C’est pourquoi elle est intervenue auprès du maire de Quimper et du préfet du Finistère, et elle a pris contact avec le cabinet d’Hubert Falco, secrétaire d’Etat aux Anciens combattants, en demandant que l’inscription figurant sur la stèle soit modifiée.
On ne peut imaginer que sa demande ne soit pas entendue, car
« Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur des hommes. »
Albert Camus