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Édition du 15 mars au 1er avril 2025

Les harkis et autres rapatriés coloniaux

Enrôlement d'un jeune Algérien (DR).
Harkis

nouvelles approches sur l’histoire des harkis dans la colonisation et ses suites

L’association Harkis et droits de l’Homme (AHDH) a organisé à Paris du 10 au 31 octobre un ensemble de rencontres destinées à débattre des idées reçues concernant l’histoire franco-algérienne en général et plus particulièrement celle des anciens harkis et de leurs descendants.

Les objectifs de «Français et Algériens : art, mémoires et histoire» étaient de susciter une réflexion sur les multiples facettes de cette histoire, sur les perceptions de chacun ; porter un regard critique sur l’histoire officielle, de l’Algérie comme de la France ; partager la connaissance transmise par des scientifiques, historiens, sociologues, ethnologues, anthropologues, didacticiens, psychiatres, psychologues ; identifier les enjeux permettant de s’approprier des lectures communes du passé pour mieux construire un avenir commun.

Dans le cadre de cet évènement ont eu lieu à l’Hôtel de Ville de Paris un colloque international et une journée d’étude destinée aux enseignants.
A la suite de leurs programmes, nous reprenons l’article d’El Watan qui rend compte de ces rencontres.

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Indochinois

rapatriés d’Indochine : plus de cinquante ans d’oubli

La première arrivée massive de rapatriés des colonies de l’histoire de la France s’est déroulée en 1956. Venant du Vietnam, ils ont été parqués, à Noyant, dans l’Allier, et à Sainte-Livrade, dans le Lot-et-Garonne, puis oubliés, au point que certains d’entre eux y vivent toujours.

Un article récent rappelle l’existence de ces victimes oubliées de l’Empire français. Dans un texte de juin 2006 que nous reprenons à la suite, l’historien Gilles Manceron rappelle que leur sort est révélateur de la manière dont le drame colonial s’est prolongé pendant un demi-siècle en plein cœur de la France1.

[Cette page, dont la première mise en ligne date d’août 2006,

a été complétée le 26 juin 2008]
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rivesaltes.jpg
Harkis

les mémoires de Rivesaltes

«On sait qu’il s’est passé des choses ici, mais les questions restaient sans réponses il y a encore quelques années. C’est un passé qu’on n’aime pas trop évoquer.» Plus de quatre-vingt mille personnes ont été internées au camp de Rivesaltes, beaucoup y sont mortes de froid et de faim. «La plupart n’étaient pas retenues pour ce qu’elles avaient fait, mais en vertu du danger potentiel qu’elles représentaient pour la société, aux yeux de l’Etat.»

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Au camp de Rivesaltes en 1962.
Harkis

les harkis au camp de Rivesaltes

Le « centre d’hébergement » de Rivesaltes est un « haut lieu » de la mémoire des harkis. Après avoir servi successivement entre 1939 et 1942 de camp d’internement de Républicains espagnols, de Tsiganes et de juifs de toutes nationalités2, à partir de juin 1962 il a accueilli des tirailleurs algériens démobilisés, avant de jouer, jusqu’en décembre 1964, le rôle de plaque tournante dans la redistribution des harkis vers d’autres lieux.

Actuellement, il subsiste des vestiges de cet espace fermé où, de l’été 1962 à la fin de 1964, des « Français musulmans rapatriés » ont été regroupés, surveillés et dominés par des institutions dont ils dépendaient totalement. Le conseil général des Pyrénées-Orientales a acheté une partie des terrains militaires abandonnés pour y installer le futur Musée-Mémorial de Rivesaltes qui évoquera le souvenir des différentes populations qui y ont été internées ou «hébergées».

[Page mise en ligne le 10 octobre 2005, revue le 15 février 2008]
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Le centre de rétention administrative de Rivesaltes (P-O).
Harkis

Torremila, nouveau centre de rétention administrative de Perpignan

Jusqu’à mi-décembre 2007, le centre de rétention administrative (CRA) des Pyrénées-Orientales se trouvait à Rivesaltes. Il avait été construit en 1984 à l’intérieur du sinistre camp Joffre où ont été internés, de 1939 à 1942, des Républicains espagnols, des Tsiganes et des juifs de toute nationalité, avant de devenir un centre d’hébergement particulièrement rude pour les harkis de 1962 à 1964. Aujourd’hui, trois stèles honorent les Républicains espagnols, les juifs et les harkis qui sont passés dans ce camp, et une quatrième est prévue pour rappeler le souvenir des Tsiganes. Prochainement, un mémorial y sera construit.

Le CRA se trouve maintenant dans le voisinage immédiat de l’aéroport de Perpignan. Indépendamment des plus grandes facilités de transport, les autorités ont sans doute tenu à éviter les rapprochements avec un passé qui n’est pas très loin de nous. D’autant que le recours croissant à la chasse aux “étrangers sans-papiers” est de plus en plus contesté, comme en témoigne l’organisation de manifestations en Europe le 19 janvier 2008.

[Première mise en ligne le 9 janv. 2008, complétée le 26 janv. 2008]
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Réception à l'Elysée, le 5 décembre 2007 à 18 h (Service photo Elysée - M. Klein)
Harkis

harkis : le président a oublié la promesse du candidat

A son retour d’Algérie, le 5 décembre 2007, le président Sarkozy a reçu 150 représentants d’anciens combattants d’Afrique du Nord, de rapatriés et de harkis.

Il a rendu hommage à leur douleur et les a invités à tourner la page en nouant des relations nouvelles avec l’Algérie. Il a évoqué le sort des harkis qui ont cru en la parole de la France mais qu’elle a mal reçus, et les réparations qu’elle leur doit, ainsi qu’à leurs
enfants. La demande pour les harkis et leur famille de la liberté d’aller en Algérie qu’il a formulée au président Bouteflika a été aussi évoquée.

Mais le candidat Sarkozy avait promis, le 31 mars dernier, en recevant une centaine de représentants de harkis : « Si je suis élu président de la République, je veux reconnaître officiellement la responsabilité de la France dans l’abandon et le massacre de harkis ». De cette reconnaissance officielle, il n’a pas été question dans l’allocution prononcée par le président.

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Fatima Besnaci-Lancou et Abdelkader Chebaiki : colère et consternation des harkis

Toujours dans l’attente de la reconnaissance officielle de la responsabilité de la France dans l’abandon et le massacre de harkis, les deux présidents d’associations de harkis demandent quel est le sens de l’hommage national du 25 septembre alors même que le président de la région Languedoc-Roussillon, Georges Frêche, poursuivi en justice pour avoir traité des harkis de «sous-hommes», vient d’être relaxé en appel. Et pourquoi le parquet ne s’est-il pas pourvu en cassation ? cela résulte-t-il d’un
choix au plus haut niveau de l’Etat ?

Une réponse au discours prononcé par François Fillon lors de l’hommage solennel, le 25 septembre 2007 — vous pourrez en prendre connaissance ci-dessous.

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consternation des harkis après la relaxe de Frêche en appel

Le président de la région Languedoc-Roussillon avait été condamné pour avoir traité, en février 2006, des harkis de “sous-hommes” (voir notre article), mais il vient d’être relaxé en appel.

En effet, la Cour d’appel, présidée par Claude Arrighi, a reconnu que «les expressions “vous n’avez rien. Vous êtes des sous-hommes” qui nient même l’appartenance à la nature humaine et renvoient aux expressions utilisées par les doctrines raciales nazies» peuvent être qualifiées d’injures, et qu’elles «s’adressent bien à l’ensemble de la communauté harkie et non aux seuls harkis qui ont participé à la réunion de Palavas.» Mais au terme d’une analyse juridique de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, le tribunal a relaxé Georges Frêche.

Comme en témoigne la déclaration de l’association Harkis et droits de l’Homme, ce jugement a semé la consternation au sein de la communauté harkie. De son côté, la Ligue des droits de l’Homme a décidé de porter l’affaire en cassation.

[Première publication le 13 sept. 07, modifiée et complétée le 17 sept. 07]

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1960 - Pierre Messmer, ministre des Armées, arme un harki d'un village d'autodéfense.
Harkis

« la France, en quittant le sol algérien, n’a pas su empêcher » le massacre de harkis

«Il était, il est du devoir le plus élémentaire » du gouvernement français «de protéger les hommes qu’il a engagés» écrivait Pierre Vidal-Naquet en novembre 1962. «Il semble bien que ce n’est pas par hasard si les harkis sont si peu nombreux à s’être réfugiés en France, poursuivait-il, des ordres ont été donnés pour éviter un afflux massif que l’économie française est pourtant en état de supporter ; en Algérie même, la protection des harkis semble laissée à l’initiative individuelle. Il y a là la continuation de la vieille attitude raciste et coloniale.»3

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Harkis

en appel, le parquet demande confirmation de la condamnation de Georges Frêche pour ses propos envers des harkis

Le président ex-socialiste de la région Languedoc-Roussillon — exclu du PS le 26 janvier 2007 pour ses propos sur la composition ethnique de l’équipe de France de football — avait fait appel de sa condamnation en première instance à une amende de 15 000 € — prononcée le 25 janvier 2007 — pour avoir traité de “sous-hommes” des représentants de harkis, le 11 février 2006.

[Première mise en ligne le 25 janv. 07, mise à jour le 23 juin 2007]
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