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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Les massacres de mai-juin 1945 en Algérie (Constantinois)

Gilles Manceron : dire l’histoire

Le 8 mai 1945, les milliers d’Algériens qui manifestèrent pacifiquement leur volonté d’indépendance subirent, à Sétif, Guelma et Kherrata, une répression aveugle et massive conduite par l’armée française soutenue par des milices européennes armées.

L’historien Gilles Manceron, revient, dans cet entretien accordé à l’APS, sur cette page tragique qui a marqué un tournant dans l’histoire de la lutte nationaliste, ainsi que sur le déni par la France de ses crimes coloniaux1.

Pour Gilles Manceron, «le besoin de justice est intact et de plus en plus pressant, mais, […] aujourd’hui, il incombe aux hommes politiques et aux historiens, et non pas à des juges, de le satisfaire». «C’est aux autorités politiques françaises de s’exprimer très clairement sur ce[s] sujet[s]». C’est aux historiens qu’il revient d’«établir les faits», et, pour cela, il faut «permettre l’accès aux archives».

La demande d’un réel accès aux archives est exprimée également par l’historien algérien Daho Djerbal dont le quotidien algérien Liberté rapporte les propos dans un article publié le même jour. Après avoir évoqué les difficultés auxquelles se heurtent en Algérie pour accéder aux archives les chercheurs qui travaillent sur l’histoire du mouvement national, il proclame que “l’accès aux archives doit être libre”.

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Miliciens armés dans les rues de Guelma, en mai 1945.
Les massacres de mai-juin 1945 en Algérie (Constantinois)

Gilles Manceron à Guelma : les autorités françaises doivent faire un “travail de reconnaissance”

Le Xe colloque international sur les massacres du 8 mai 1945 s’est déroulé les 7 et 8 mai 2012 à l’Université de Guelma. Lors de son intervention, le premier jour, Gilles Manceron, ancien vice-président de la Ligue des droits de l’Homme, a mis l’accent sur la nécessité de voir un jour les institutions officielles de la France reconnaître les crimes coloniaux.

Nous reprenons ci-dessous les extraits de son intervention que l’historien nous a communiqués.

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Les massacres de mai-juin 1945 en Algérie (Constantinois)

l’autre 8 mai 1945 : Sétif, Guelma, Kherrata…

Il y a 67 ans : les massacres du 8 mai 1945 dans le Nord-Constantinois.

Kateb Yacine, collégien à l’époque, est témoin oculaire à Sétif : «Je témoigne que la manifestation du 8 mai était pacifique. En organisant une manifestation qui se voulait pacifique, on a été pris par surprise. Les dirigeants n’avaient pas prévu de réactions. Cela s’est terminé par des dizaines de milliers de victimes.» (lire la suite)

À Guelma, les milices préfigurent l’OAS – voir l’article de Jean-Pierre Peyroulou.

À Marseille un colloque, le 12 mai 2012, commémorera les événements.

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La section de Toulon de la LDH était présente ( de gauche à droite : Martine, Soraya, François, Mounir et Hakim)
Les massacres de mai-juin 1945 en Algérie (Constantinois)

troisième commémoration à Marseille de l’“autre 8 mai”

Pour la troisième année consécutive, l’Espace Franco-Algérien PACA a commémoré, avec ses amis, les massacres du 8 mai 1945 en Algérie.

Répondant à l’appel de l’association, une petite centaine de personnes se sont rassemblées aux Mobiles (en haut de la Canebière) pour déposer une gerbe en mémoire des milliers de victimes de Sétif, Guelma et Kherrata, en mai 1945. Plusieurs membres de la section de Toulon de la LDH étaient venus participer à cette cérémonie d’hommage ainsi qu’aux tables-rondes qui l’ont suivie au cours de l’après-midi.

Chaque année des cérémonies officielles commémorent la victoire sur l’Allemagne nazi. Souhaitons que, les années prochaines, les commémorations y associent le souvenir des massacres commis par la France dans le Constantinois en mai 1945.

[Mis en ligne le 6 mai 2011, mis à jour le 11]

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Les massacres de mai-juin 1945 en Algérie (Constantinois)

Gilles Manceron à Guelma, le 8 mai 2011 : «regarder la vérité en face»

Il faut « regarder la vérité en face et cesser de s’en tenir aux clichés et aux préjugés qui étaient ceux des colons et de l’administration coloniale », a déclaré dimanche, à Guelma, Gilles Manceron, vice-président de la Ligue des droits de l’Homme. L’historien français était venu participer au 9e colloque international de Guelma sur les massacres du 8 mai 1945, intitulé Les massacres de mai 1945 et d’août 1955 par l’armée française : reconnaître les crimes et écrire l’histoire.

Alors que ce colloque était organisé par l’université de Guelma pour faire avancer la connaissance historique de cet évènement et de ses conséquences, le ministre des Moudjahiddine s’est invité à l’ouverture, et en a profité pour relancer l’idée d’une proposition de loi visant à « criminaliser le colonialisme français », une proposition qui avait été enterrée par l’Assemblée algérienne en 2010.

[Mis en ligne le 9 mai 2011, mis à jour le 10]

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Dilem, Liberté, 8 mai 2011
Les massacres de mai-juin 1945 en Algérie (Constantinois)

 8 mai 1945 – 8 mai 2011, par Dilem

Pour la reconnaissance du passé, relire l’appel France-Algérie du 30 novembre 2007. En ce qui concerne les visas permettant de franchir légalement la Méditerranée …

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la reconnaissance des crimes du passé : Sétif, 8 mai 1945

Après avoir reconnu que « le système colonial ne pouvait être vécu autrement que comme une entreprise d’asservissement et d’exploitation », Nicolas Sarkozy, en visite officielle présidentielle en Algérie, a déclaré le 5 décembre 2007, à l’université Mentouri de Constantine : « les fautes et les crimes du passé furent impardonnables » (réf.).

Mais il avait fallu attendre soixante ans pour que la France reconnaisse les massacres de mai 1945 dans l’Est algérien : le 26 février 2005, l’Ambassadeur de France en Algérie les avait qualifiés de « tragédie inexcusable » (réf.).

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il y a 64 ans, l’autre 8 mai en Algérie

A Marseille, un rassemblement en hommage aux victimes des massacres du 8 mai 1945 aura lieu vendredi 8 mai à 11h sur le Vieux Port où se feront une distribution de bougies et une minute de silence.

Samedi 9 mai à 14h30 le film de Yasmina Adi, « L’autre 8 mai 1945, aux origines de la guerre d’Algérie » sera projeté au CRDP de Marseille, 31 boulevard d’Athènes. Une projection qui sera suivie d’une conférence-débat en présence de la réalisatrice Yasmina Adi, avec la participation de l’historien Jean-Louis Planche et l’enseignant-chercheur Mohamed Bensalah.

Le film de Yasmina Adi bénéficiera de plusieurs diffusions à la télévision : voir cette page.

Un colloque international aura lieu samedi à Guelma : «Les massacres du 8 Mai 1945 et le droit international».

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Fillon à Alger alors qu’une “pesante mémoire commune” continue d’affleurer

François Fillon est à Alger les 21 et 22 juin 2008 afin de poursuivre le développement d’une relation franco-algérienne pragmatique et dépassionnée.

Certes, les antagonismes liés au passé colonial continuent à peser sur les relations entre les deux pays, mais l’historien Benjamin Stora, dont nous reprenons deux interviews, voit les signes d’une détente sur le front mémoriel franco-algérien et n’exclut pas une avancée vers des mémoires apaisées à défaut d’être réconciliées.

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A Guelma, le 27 avril 2008, l'ambassadeur de France à Alger, Bernard Bajolet, salue Saci Benhamla, ancien militant du PPA. (Ph. ambassade de France)
Les massacres de mai-juin 1945 en Algérie (Constantinois)

colloque à l’université de Guelma sur le 8 mai 1945 : intervention de Gilles Manceron

Le sixième colloque international sur les massacres du 8 mai 1945 à Guelma s’est tenu les 6 et 7 mai 2008 dans la salle de conférences de la bibliothèque centrale de l’université 8 mai 45 de Guelma.

Vous trouverez ci-dessous un résumé de quelques articles de la presse algérienne qui en rendent compte, suivie de l’intervention consacrée à la société française devant les massacres de mai-juin 1945 en Algérie, prononcée à l’ouverture du colloque par Gilles Manceron.

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