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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Les Indochinois immigrés de force (1939-1952)

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Les Indochinois immigrés de force (1939-1952)

les travailleurs indochinois de la seconde guerre mondiale : immigrés de force

En septembre 1939, la France fit venir 20 000 paysans vietnamiens en métropole. Recrutés la plupart de force, ils furent d’abord utilisés comme ouvriers dans les usines d’armement. La ville d’Arles a été la première à rendre hommage à ces immigrés de force, bientôt suivie par la commune de Sorgues.

Un Mémorial national sera inauguré au Salin-de-Giraud (Bouches du Rhône), dimanche 5 octobre 2014 — voir le détail de la manifestation prévue pour cet événement.

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Deux vétérans et des dizaines de descendants, à Sorgues le 6 septembre 2012.
Les Indochinois immigrés de force (1939-1952)

Sorgues : hommage aux travailleurs indochinois immigrés de force

Après Arles en décembre 2009, la ville de Sorgues (Vaucluse) a rendu hommage le 6 septembre 2012 aux milliers de Vietnamiens qui y avaient été employés à partir de 1939 dans une poudrerie pour un salaire dérisoire et logés dans des camps particulièrement rudes.

Le recours à des travailleurs et tirailleurs coloniaux pour participer à l’effort de guerre à partir de 1939 fait partie des événements longtemps occultés de notre mémoire nationale : en septembre 1939, 27 000 Indochinois ont été requis, la plupart de force, et envoyés en France – 7 000 tirailleurs et 20 000 travailleurs. Après la défaite, 5 000 d’entre eux ont été rapatriés mais les autres sont restés bloqués en France. 1

Deux anciens travailleurs indochinois nonagénaires et de nombreux descendants de ces hommes étaient présents lors de la cérémonie de Sorgues.

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vers une reconnaissance et une indemnisation des travailleurs forcés indochinois en France ?

Après 70 ans de silence, l’État français pourrait enfin reconnaitre le sort subi par les 20 000 paysans vietnamiens qui ont été envoyés en France en 1939. Ils furent emmenés, le plus souvent de force, en fond de cales de bateaux, parqués dans des camps, utilisés comme main d’œuvre dans des ateliers d’armement, puis dans tous les secteurs de l’économie française, sans que jamais aucun salaire ne leur soit versé. Ce scandale a duré jusqu’en 1948, et même au-delà pour certains. Les derniers d’entre eux ne purent revoir leur pays qu’en 1952, après 13 années d’exil forcé. Un millier restèrent en France, et y fondèrent une famille.

La publication en 2009 du livre Immigrés de force, les travailleurs indochinois en France (1939-1952) de Pierre Daum2 a provoqué une prise de conscience, notamment dans le midi méditerranéen, devant le sort de ces anciennes victimes du colonialisme. Des parlementaires de tout l’éventail politique ont déposé des questions écrites au gouvernement « lui demandant quelles mesures il compte prendre afin que la France reconnaisse officiellement sa responsabilité dans ce drame inhumain enduré par les travailleurs forcés d’Indochine et s’il compte procéder à une juste indemnisation des familles. »

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Fabrice, Claude et Richard Trinh, fils d'un travailleur indochinois loué dans le cadre de l'exploitation du sel. (Photo Nicolas Vallauri)
Les Indochinois immigrés de force (1939-1952)

Arles rend hommage aux travailleurs indochinois immigrés de force lors de la seconde guerre mondiale

Pour la première fois après 70 ans de silence, un élu de la République va rendre hommage aux travailleurs indochinois immigrés de force en France pendant la Seconde guerre mondiale.
Jeudi 10 décembre à 11 heures, le maire d’Arles, Hervé Schiavetti, recevra dans la salle des honneurs de sa mairie les derniers travailleurs indochinois encore en vie ainsi que leurs familles. Sur les 20 000 travailleurs indochinois recrutés en 1939, 1 500 environ se retrouvèrent en Camargue, les uns pour y planter du riz, les autres pour travailler dans les salines de Salin de Giraud.

Une commémoration dont on peut espérer qu’elle sera la première d’une longue liste en France, et qui aidera notre pays à regarder son passé en face3.

La veille, mercredi 9 décembre à 18 heures, une conférence débat, organisée par les éditions Actes Sud et la Ligue des droits de l’Homme d’Arles, se tiendra dans la Chapelle Méjan autour du livre de Pierre Daum, Immigrés de force, les travailleurs indochinois en France (1939-1952)4, avec la participation de Gilles Manceron, historien spécialiste de la colonisation et vice-président de la LDH.

[Mise en ligne le 21 novembre 2009, mise à jour le 6 décembre 2009]

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Les Indochinois immigrés de force (1939-1952)

“immigrés de force, les travailleurs indochinois en France 1939-1952”, par Pierre Daum

Après soixante-dix années de silence, voici révélée une page enfouie de l’histoire coloniale française en Indochine : l’utilisation, dans des conditions parfois proches de l’esclavage, d’une main-d’oeuvre « indigène » en métropole. Pierre Daum est parti à la recherche d’acteurs encore vivants de cet épisode si peu «positif» de notre passé colonial, afin de recueillir leurs témoignages. Il nous livre le résultat de quatre années de recherche dans l’ouvrage Immigrés de force. Les travailleurs indochinois en France (1939 – 1952) publié aux éditions Solin/Actes Sud, avec une préface de Gilles Manceron5.

En 2006, le film Indigènes, de Rachid Bouchareb, avait déjà révélé un aspect peu connu de l’usage des peuples colonisés comme tirailleurs lors de la Seconde Guerre mondiale. Or, à cette époque, la France n’avait pas seulement besoin de soldats, mais aussi d’ouvriers, afin de remplacer dans les usines d’armements les travailleurs français mobilisés.

Pour les travaux les plus pénibles, ceux du maniement des poudres, la France fit venir en 1939 vingt mille Indochinois de sa lointaine colonie d’Extrême-Orient. Recrutés pour la plupart de force (à la différence des tirailleurs), débarqués à la prison des Baumettes à Marseille, ces hommes furent répartis à travers la France dans les entreprises relevant de la Défense nationale. Bloqués en métropole pendant toute la durée de l’occupation allemande, logés dans des camps à la discipline très sévère, leur force de travail fut louée pendant plusieurs années par l’État français à des sociétés publiques ou privées – on leur doit le riz de Camargue –, sans qu’aucun salaire réel ne leur soit versé.

Ce scandale se prolongea bien après la Libération. Renvoyés vers le Vietnam au compte-goutte à partir de 1946, ce n’est qu’en 1952 que les derniers de ces hommes purent enfin revoir leur patrie. Un millier fit le choix de rester en France.

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Travailleurs forcés originaires d'Indochine (Cnhi).
Les Indochinois immigrés de force (1939-1952)

un camp de travailleurs coloniaux forcés à Toulon

Par le plus grand des hasards, Alexandre Briano met la main, en 2006, sur le plan d’un campement de travailleurs coloniaux de 1940 situé au Mourillon. Après deux années de longues recherches, il en résultera un ouvrage, «Les travailleurs coloniaux. Les oubliés de l’Histoire », où Alexandre Briano évoque ce camp de travailleurs forcés qui a fonctionné au coeur de Toulon jusqu’à la fin 19426.

Une histoire que les Français ont oubliée, celle des travailleurs coloniaux, arrachés par milliers à leurs familles, réquisitionnés, en 1914, puis en 1940, pour participer à l’effort de guerre, et que l’on a parqués dans des camps, un peu partout en France, dont un se trouvait à Toulon, au Mourillon.

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