Un ancien habitant d’un bidonville de Bezons – il avait 8 ans en 1961 – a écrit son témoignage dont voici un large extrait :
«Le 17 octobre 1961, les Algériens ont voulu exprimer pacifiquement pour dire halte aux discriminations, aux rafles, aux ratonnades, mais aussi à la misère subie.
«50 ans après, je n’arrive pas à comprendre pourquoi la France et l’Algérie n’arrivent toujours pas à se réconcilier et à construire un avenir commun, sans pour autant oublier ce qui s’est passé. Après d’énormes déchirures, d’autres peuples ont réussi à marcher ensemble, alors pourquoi ne pas y parvenir nous aussi ?
«Pour moi, il y a des points communs entre le 17 octobre 1961 et la Journée mondiale du refus de la misère. En effet, il s’agit de deux combats pour la liberté, le bien-être, la volonté de vivre décemment et le refus de la violence subie. La misère génère aussi une violence. Par exemple quand après une vie de travail, on se retrouve sans emploi et pas assez d’argent pour manger, payer son loyer et faire vivre sa famille.
«Par ailleurs, le 17 octobre 1961 et la Journée mondiale du refus de la misère sont deux manifestations pacifiques, mais il n’empêche que tout en étant pacifiques, elles portent en elles une forme de violence car en exprimant son refus, quelque part, cela est perçu comme une provocation par les personnes qui nous contraignent à vivre dans de telles conditions.»
Voila pourquoi la section de Toulon de la Ligue des droits de l’Homme s’est associée au Comité du refus de la misère pour commémorer ensemble les massacres du 17 octobre 1961, et voici le texte de son intervention, le 17 octobre 2011, sur le parvis des droits de l’Homme à Toulon.
[Mis en ligne le 17 octobre 2011, mis à jour le 19]