
Marseille : l’affaire Audin au tribunal
Devant le TGI de Marseille, mardi 22 septembre 2015, le général Maurice Schmitt a poursuivi en diffamation Henri Pouillot, ancien combattant en Algérie devenu militant anticolonialiste, pour diffamation à propos de « l’affaire Maurice Audin ». Celui-ci avait remis le 5 septembre 2014 une lettre au général Pierre De Villiers, chef d’état-major des armées, lettre dans laquelle était dit :
« Le Général Maurice Schmitt (qui occupa les mêmes fonctions que vous actuellement, il y a quelques années) était capitaine à l’époque des faits, dans les fonctions d’officier de renseignements. Il rencontrait donc quotidiennement au QG de l’Etat Major d’Alger tous les autres officiers de renseignements du secteur ? Ils se retrouvaient pour faire le point sur leurs « résultats ». Le cas de Maurice Audin (comme celui de Henri Alleg) a donc été obligatoirement commenté très largement étant donné l’importance de tels « détenus ». »
Cette démarche faisait suite à la lettre du 18 juin 2014 du Président de la République à Josette Audin déclarant :
« Mais les documents et les témoignages dont nous disposons aujourd’hui sont suffisamment nombreux et concordants pour infirmer la thèse de l’évasion qui avait été avancée à l’époque. M. Audin ne s’est pas évadé. Il est mort durant sa détention. »
L’ANPNPA –Association des pieds noirs progressistes et leur amis — avait appelé à un rassemblement devant le tribunal : l’audience était l’occasion de demander enfin la vérité sur cet assassinat, sur ce qu’est devenu son corps, pour permettre à sa femme Josette et ses enfants Pierre et Michèle de faire enfin leur deuil. Le délibéré est prévu le 3 novembre.
Ci-dessous les liens vers des articles de ce site évoquant le rôle du général Schmitt et le recours à la torture pendant la guerre d’Algérie (cliquer sur les liens), ainsi que deux articles sur cette audience et le résumé d’un témoignage d’historien entendu par le tribunal.