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Édition du 15 mai au 1er juin 2025

La reconnaissance de l’esclavage

La reconnaissance de l'esclavage

A Nantes, une exposition
pour décolonialiser notre regard

Le Musée d’histoire de Nantes présente au Château des ducs de Bretagne jusqu’au 12 novembre 2023, dans une troisième édition d’« Expression(s) décoloniale(s) », une exposition « pour déplacer notre regard en interrogeant nos certitudes, en questionnant nos imaginaires, sur notre histoire coloniale ». Une vingtaine d’œuvres de Barthélemy Toguo, artiste camerounais de renommée mondiale et des textes écrits par l’historien camerounais François Wassouni voisinent avec les collections historiques du musée relatives à l’histoire de l’esclavage et de la colonisation. On lira ci-dessous la présentation de l’évènement ainsi qu’un article de Clémentine Mercier dans Libération qui expose le point de vue de l’artiste Barthélémy Toguo.

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La reconnaissance de l'esclavage

Saint-Denis de La Réunion
« déboulonne » la statue d’un esclavagiste

Le 26 avril 2023, la maire de Saint-Denis de La Réunion (PS) et ancienne ministre des outre-mers, Ericka Bareigts, a annoncé que la statue monumentale de Mahé de La Bourdonnais installée sur l’espace public sera déplacée dans une caserne. Il fut gouverneur des Isles de France, île Maurice et de Bourbon (La Réunion), entre 1733 et 1746, période durant laquelle l’esclavage explosa dans ces îles. Revendiquant « un choix politique et militant », Ericka Bareigts, donne ainsi satisfaction au collectif Laproptaz Nout Péi (« balayons devant notre porte » en créole réunionnais), composé d’une quarantaine d’associations. Comme le montrent ci-dessous un article de Slate.fr et le film Les Statures de la discorde (2020), l’hostilité à la célébration dans l’espace public de figures esclavagistes et colonialistes est vive et ancienne à La Réunion comme aux Antilles. On lira également la prise de position de la politologue Françoise Vergès en soutien à cette initiative.

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La reconnaissance de l'esclavage

Hommage de la FME à Toussaint Louverture,
symbole universel du combat pour la liberté
des populations noires

Le 7 avril 2023, la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME) et la Région Ile-de-France ont organisé au Panthéon un hommage à Toussaint Louverture. Héros de l’abolition de l’esclavage à Saint-Domingue (aujourd’hui Haïti), il est mort le 7 avril 1803, au Fort-de-Joux dans le Doubs où Napoléon Bonaparte l’avait déporté sans procès. « Toussaint Louverture est aujourd’hui un symbole universel du combat pour la liberté et la dignité des populations noires », souligne la FME, dont nous reproduisons ici une biographie de cet ancien esclave qui ouvrit la voie à l’indépendance d’Haïti en 1804. Elle est complétée par une vidéo de la FME et un podcast de France Culture dans lesquels s’exprime l’historien britannique Sudhir Hazareesingh, auteur d’une biographie de Toussaint Louverture (Flammarion, 2020).

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La reconnaissance de l'esclavage

Des propos scandaleux
du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin
sur l’esclavage aux Antilles
provoquent des réactions

Lors d’une journée d’études organisée à Paris le 2 février 2023, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a réagi à l’adoption en Martinique d’un drapeau inspiré des mouvements indépendantistes en affirmant que « les Antilles ont été des colonies, mais pas de peuplement ; (…) contrairement à ce que l’on raconte, c’est la République française qui a aboli l’esclavage. La France a sans doute mis, dans des conditions extraordinairement difficiles, les populations colonisées dans des états désastreux, mais c’est la République qui a aboli l’esclavage. On leur demande d’aimer la République, pas toute l’histoire de France. » Ces propos ont provoqué la colère des députés ultramarins dont voici le communiqué. Interpellé à l’Assemblée par ces derniers, il a maintenu ses propos. La Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME) a tenu quant à elle à rappeler les faits historiques dans un communiqué que nous reproduisons également.

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La reconnaissance de l'esclavage

Le président de la
Fondation pour la mémoire de l’esclavage,
Jean-Marc Ayrault,
rend hommage à la révolution haïtienne

Une enquête du New York Times dont notre site a rendu compte a attiré l’attention sur l’indemnité que Charles X a obligé en 1825 la République d’Haïti à payer aux anciens colons français pour prix de son indépendance conquise en 1804 après une guerre meurtrière contre les troupes envoyées par Napoléon Bonaparte. 150 millions de francs-or, pour lesquels Haïti dû s’endetter auprès de banques françaises, une véritable rançon qui a pesé sur l’économie et la société haïtiennes jusqu’à aujourd’hui. Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME), revient sur l’importance de ces faits qui, s’ils n’étaient pas inconnus, sont encore trop ignorés en France et rend hommage à la révolution haïtienne qui a apporté une contribution essentielle à l’histoire universelle.

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La reconnaissance de l'esclavage

Le passé esclavagiste de Bordeaux
mis en lumière,
une étape dans le long combat pour
la mémoire de l’esclavage

Avec un important retard sur la ville de Nantes, cente-cinquante-trois ans après l’abolition de l’esclavage, Bordeaux cherche un moyen de renouer avec sa mémoire. Des chercheurs ont mis en ligne une base de données recensant les noms d’anciens esclavagistes et les indemnités, parfois considérables, auxquelles ils ont eu droit lors de l’abolition. On y retrouve les noms de familles bordelaises connues, comme Gradis, Balguerie ou Journu. L’équipe du maire envisage de créer un lieu de mémoire dont l’emplacement n’est pas encore défini, qui implique un long travail avec des historiens, des archivistes et des associations, et qui devrait voir le jour avant la fin de son mandat.

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La reconnaissance de l'esclavage

L’extension de la traite française
sous Napoléon et sous la Restauration

En dépit d’une annonce démagogique de Napoléon en 1815, durant les Cent-jours, qu’il n’avait pas les moyens d’appliquer, et d’une proclamation, peu après, du Congrès de Vienne, condamnation morale sans effets immédiats, les traites négrières européennes se sont développées. Elles ont atteint leur sommet en 1829 avec plus de 110 000 captifs transportés sur les navires négriers en une seule année. Dans son « Répertoire des expéditions françaises aux côtes d’Afrique sous la Première République et le Premier Empire », paru dans la revue Outre-Mers, l’historien Eric Saugera montre que la relance de la traite française s’est produite dès les « préliminaires de Londres » du 1er octobre 1801 qui préparaient le traité d’Amiens (mars 1802) et s’est accrue sous l’Empire. La seconde partie de ce travail qui documente utilement la continuité de cette traite dans les premières décennies du XIXème siècle paraîtra dans un prochain numéro de cette revue.

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Le rétablissement de l’esclavage
par Napoléon Bonaparte
et sa relance d’un projet colonial

En ce bicentenaire de la mort de Napoléon (le 5 mai 1821), les couvertures des magasines qui s’affichent dans les kiosques célèbrent ce personnage historique. Or, après la Révolution française qui a aboli l’esclavage et rejeté brièvement l’idée de conquêtes outre-mers, Bonaparte a renoué en Egypte avec l’expansion coloniale pratiquée sous la monarchie. Et, après son échec, il a refusé l’indépendance de la principale colonie française, Saint-Domingue, où une révolte émancipatrice, en 1793, avait aboli l’esclavage. Il l’a rétabli par la force en Guadeloupe et confirmé sa pratique dans toutes les colonies françaises où il a rétabli les lois de l’Ancien régime. Ci-dessous, Alain Ruscio et Marcel Dorigny reviennent sur ces faits qu’une certaine légende impériale, devenue un élément du « roman national » construit aux XIXè et XXè siècles et qui a encore ses défenseurs en haut lieu, a tendance à passer sous silence.

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Jean-Marc Ayrault :
La mémoire de l’esclavage et de la colonisation :
une nécessité

Alors qu’une offensive très organisée et bien relayée par certains médias se déploie en prenant pour cible une supposée hydre décoloniale qui menacerait la démocratie et gangrènerait l’université, cette tribune de Jean-Marc Ayrault est bienvenue. Publiée dans Le Monde du 16 mars 2021, ce texte du président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage (FME) explique avec force que construire et diffuser une mémoire documentée de l’esclavage et de la colonisation n’est pas un danger pour la République mais est pour elle une nécessité. Alors qu’un panégyrique de Napoléon envahit les couverture des magazines à l’approche du bicentenaire de sa mort, la FME a publié une mise au point opportune sur son rôle dans le rétablissement de l’esclavage aboli sous la Révolution française. Ci-dessous la présentation de cette Fondation et de ses ressources abondantes ainsi que son film manifeste.

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La reconnaissance de l'esclavage

Depuis 1861, un quartier de Biarritz porte le nom de « La Négresse »,
surnom d’une femme qui y a vécu,
il faut qu’il porte son nom

À Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), la zone qui englobe la gare SNCF, un quartier résidentiel et une zone artisanale s’appelle « La Négresse ». Depuis plusieurs années, un débat oppose ceux qui se sont attachés à ce toponyme, malgré sa connotation raciste, et ceux qui voudraient le voir disparaître. Jusqu’ici, la municipalité a toujours opposé une fin de non-recevoir aux critiques de cette dénomination. Lors du sommet du G7 qui s’est tenu à Biarritz, en août 2019, le militant associatif Karfa Diallo, de l’association Mémoires et Partages, avait organisé une action de sensibilisation devant la gare de Biarritz pour réclamer que le quartier soit débaptisé. Il doit être jugé, le 3 décembre 2020, pour une « rébellion » qu’il conteste, lors de son interpellation ce à ce moment.

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La traite négrière, passé occulté par les entreprises françaises

Axa, la Banque de France, la Caisse des dépôts, Marie Brizard, Cognac Hennessy, toutes ces sociétés ont bénéficié plus ou moins directement du commerce des esclaves. En Grande-Bretagne, les entreprises qui sont dans ce cas ont été amenées à le reconnaître et à s’engager en faveur de la connaissance de cette page d’histoire et de la prise en compte de la diversité de la société britannique d’aujourd’hui. En revanche, le silence ou le déni prévalent en France. Ces sociétés tardent à se pencher sur leur passé esclavagiste. Un article et un éditorial du quotidien Le Monde se demandent pourquoi, à l’heure où elles acceptent leur responsabilité sociale et environnementale, elles n’assument pas leur responsabilité historique. Elle implique la notion de réparation, qui doit être avant tout une réparation de la connaissance.

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L’Élysée, le bâtiment qui témoigne à Paris
du passé esclavagiste de la France

Trois siècles après sa construction au XVIIIe siècle par un homme qui a fait fortune grâce à l’esclavage, l’Élysée est le principal témoignage à Paris des richesses engendrées par la traite négrière. Les autres bâtiments parisiens occupés par des esclavagistes ou par des institutions qui les ont soutenus, tel l’hôtel de Massiac, ont disparu. Comme l’explique Benoît Grossin sur le site de France culture, un travail de mémoire reste à accomplir. La construction d’un mémorial de l’esclavage à Paris, qui serait un lieu à vocation pédagogique, avec des expositions, des reproductions d’œuvres et une médiathèque, est proposée par l’historien Marcel Dorigny, membre du comité scientifique de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage bientôt installée place de la Concorde. Son siège sera à l’Hôtel de la Marine, ancien ministère de la Marine et des colonies, qui a été au cœur de l’histoire de la traite et de la colonisation.

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