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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Nicolas Sarkozy et l’histoire coloniale

France-Afrique : ces sottises qui divisent, par Achille Mbembe

Il y a quelques jours, et en réponse au discours controversé prononcé par Nicolas Sarkozy, chef d’état français, à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal), nous publiions un texte d’Achille Mbembe, « L’Afrique de Nicolas Sarkozy ». Ce texte a été très largement diffusé en Afrique francophone et en Europe. Repris par plusieurs organes de presse et dans les médias alternatifs, il a suscité de vigoureux débats sur plusieurs sites internet. Il a également donné lieu à de nombreuses réactions et nouvelles interrogations qui obligent son auteur à préciser sa pensée – ce qu’il a aimablement accepté de faire dans la note qui suit1. Entretemps, l’on apprend que le discours de Dakar fera bientôt l’objet d’une publication.

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Gaston Kelman et Benjamin Stora se penchent sur le cas Sarkozy

L’écrivain Gaston Kelman, originaire du Cameroun, veut, depuis son premier ouvrage Je suis noir mais je n’aime pas le manioc (Max Milo 2004), « rompre avec l’avilissante rente de la repentance que les aînés ne cessent de réclamer au Blanc ». Benjamin Stora est professeur d’histoire contemporaine à l’INALCO (langues orientales, Paris) ; son dernier ouvrage, écrit avec Emile Temime, est Immigrances, Histoire de l’immigration en France au XXe siècle (Hachette 2007). Ils analysent pour Marianne-en-ligne le discours prononcé par Nicolas Sarkozy à Dakar le 26 juillet, dans le cadre de sa première tournée africaine2.

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Sarkozy gaffe à Dakar

Voici le texte de El Hadj Hamidou Diallo, publié le 28 juillet dans le quotidien sénégalais Wal Fadjri, en réponse au discours que Nicolas Sarkozy avait prononcé l’avant-veille à l’Université de Dakar.

Il est suivi du commentaire publié dans Courrier international.

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Surpris ! de Henri Rousseau (détail)
Nicolas Sarkozy et l'histoire coloniale

Nicolas Sarkozy et la réhabilitation du colonialisme

La volonté de réhabilitation du colonialisme manifestée par Nicolas Sarkozy dans ses discours s’inscrit dans le droit fil de la loi du 23 février 2005 — et de la tentative avortée pour imposer l’enseignement du rôle “positif” de la colonisation.

Le recours à quelques artifices (la disqualification de tout regard critique sur la colonisation au nom du refus de la “repentance”, l’accumulation de bons sentiments pour noyer la réflexion, etc. ) ne peut masquer un fait : la vision qu’a Nicolas Sarkozy de l’Afrique et de “l’Africain” reste structurée par les poncifs de l’époque coloniale.

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l’Afrique de Nicolas Sarkozy, par Achille Mbembe

Lors de sa récente visite de travail en Afrique sub-saharienne, le président de la République française, Nicolas Sarkozy, a prononcé à Dakar un discours adressé à « l’élite de la jeunesse africaine ». Ce discours a profondément choqué une grande partie de ceux à qui il était destiné, ainsi que les milieux professionnels et l’intelligentsia africaine francophone. Viendrait-il à être traduit en anglais qu’il ne manquerait pas de causer des controverses bien plus soutenues compte tenu des traditions de nationalisme, de panafricanisme et d’afrocentrisme plus ancrées chez les Africains anglophones que chez les francophones. Achille Mbembe, professeur de sciences politiques et d’histoire à l’Université de Witvatersrand de Johannesburg, en fait, ici, une critique argumentée.

[Le texte d’Achille Mbembe a été publié sur ce site le 1er août 20074.

Il a été complété le 5 août 2007 par un codicille de Catherine Coquery–Vidrovitch.]
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Discours de Dakar 2007

le discours de Nicolas Sarkozy à Dakar, le 26 juillet 2007

L’allocution du chef de l’Etat français est mal passée au Sénégal : «Les jeunes Sénégalais attendaient tout autre chose qu’un cours magistral sur la colonisation et le malheur africain», a déploré une journaliste d’une radio dakaroise.

Dans un discours historico-philosophique rédigé par son conseiller spécial Henri Guaino, Nicolas Sarkozy s’est employé à reconnaître les «torts» de la colonisation pour mieux inviter les Africains à se tourner vers l’avenir. Sa réflexion, parsemée de jugements péremptoires sur «l’Africain» qui « jamais ne s’élance vers l’avenir», a surpris et heurté les sensibilités à Dakar. Pour de nombreux Sénégalais, Nicolas Sarkozy, qui affirme rejeter un «paternalisme […] qui a fait beaucoup de tort à la relation entre la France et l’Afrique», a donné l’impression inverse : celle du «grand chef blanc» venu asséner ses vérités aux «petits frères» africains.5

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