
Un beau film-enquête sur les paroles perdues de militantes algériennes en 1962
Fabrice Riceputi a vu « Les mots qu’elles eurent un jour », film de Raphaël Pillosio sur les combats des femmes algériennes pour l’égalité. En salles en juin 2025.
Fabrice Riceputi a vu « Les mots qu’elles eurent un jour », film de Raphaël Pillosio sur les combats des femmes algériennes pour l’égalité. En salles en juin 2025.
Pierre Daum compare la qualification des harkis par le pouvoir algérien et celle par le pouvoir vietnamien des travailleurs recrutés par les autorités françaises et des Vietnamiens qui ont fui leur pays en 1956.
Dans une tribune collective publiée par Le Monde à l’occasion du 60e anniversaire du cessez-le-feu en Algérie, diverses personnalités, dont des historien.ne.s, soulignent les limites des initiatives mémorielles d’Emmanuel Macron et lui demandent « un discours de reconnaissance et de clarification de notre rapport moral et politique à la colonisation ». Ils soulignent aussi que « le travail mémoriel ne doit pas se substituer à une transformation du réel », alors que « la lutte contre le racisme est au point mort, si ce n’est suspecte ». Par ailleurs, l’historienne Sylvie Thénault et le politiste Paul Max Morin débattent des mêmes questions dans une émission vidéo de Mediapart.
A l’Hôtel-de-ville de Paris, à l’occasion de son assemblée générale, l’Association Josette et Maurice Audin organise un débat sur le thème de la commémoration des soixante ans de l’indépendance de l’Algérie, avec Benjamin Stora et l’historien algérien Amar Mohand-Amer. Ci-dessous les liens pour le suivre sur internet car les conditions sanitaires font que la jauge de la salle est strictement limitée. L’Association Josette et Maurice Audin tiendra ensuite son assemblée interne réservée à ses seuls adhérents (possibilité d’adhésions en ligne), mais que ceux-ci pourront suivre aussi à distance. Nous présentons également ci-dessous la BD sur Maurice Audin qui vient de paraître en Algérie.
En choisissant d’assister aux commémorations du 19-Mars, date du cessez-le-feu en Algérie scellé par les accords d’Évian en 1962, et de rendre hommage aux victimes de cette guerre, le président François Hollande s’est attiré les foudres de la droite.
Cette date, devenue Journée nationale de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc, est l’occasion de donner la parole à ceux qui tentent de lancer des passerelles au-dessus de la Méditerranée.
La tendance OAS, qui n’a jamais baissé les bras, pleure aujourd’hui les drames humains de 1962 qu’elle a elle-même causés.
Le quotidien algérien El Watan commente la tribune de Mohammed Harbi et Gilles Manceron et les points de vue de Benjamin Stora et Pascal Blanchard.
Les discours favorables à l’Algérie française sont de retour. Les groupes de mémoire communautarisés se sont multipliés ; d’où la crainte exprimée par Benjamin Stora d’une « guerre des mémoires ». Il rejoint un autre historien, Gilles Manceron, pour qui un réveil de l’idéologie coloniale a accompagné la libération de la parole sur la guerre d’Algérie.
Le 19 mars 1962, l’entrée en vigueur du cessez-le-feu en Algérie, est une date importante : la veille, le 18 mars, les accords d’Evian étaient signés entre la France et le FLN. Ce jour n’a pas marqué la fin des combats et des massacres de populations civiles, dont beaucoup étaient dûs à la folie meurtrière de l’OAS, mais dans la mémoire collective française, le 19 mars est l’anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie. D’où la décision du président de la République François Hollande de rendre hommage le 19 mars aux victimes de cette guerre.
Le 18 mars 2016, l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, a publié une tribune dans Le Figaro pour contester cette décision : l’ancien chef de l’Etat critique la date choisie par François Hollande pour commémorer la fin de la guerre d’Algérie, au prétexte que cette date ne marquerait pas la fin des combats – voyez la prise de position électoraliste de Christian Estrosi. En réalité on peut voir dans cette prise de position du leader des Républicains une manifestation de la “guerre des mémoires” dont l’objectif premier est de s’approprier le soi-disant vote pieds-noir.
Ci-dessous deux liens pour prendre connaissance du discours de François Hollande, suivis d’un communiqué de la FNACA réagissant, le 18 mars, à l’article de Nicolas Sarkozy.
Le refus de Nicolas Sarkozy d’accepter que le 19 mars soit la Journée nationale du souvenir des victimes civiles et militaires de cette guerre est révélateur de la difficulté encore actuelle de la France de regarder en face la page coloniale de son passé.
Ci-dessous, un entretien donné par Benjamin Stora et publié le 14 mars 2016 dans le quotidien algérien Liberté sous le titre «Il faut dépasser le discours abstrait de dénonciation du colonialisme».
Pour ce spécialiste reconnu de l’histoire coloniale, les demandes de repentance sont improductives. Selon lui, l’État algérien doit entrer en mouvement en réclamant à la France des réponses sur des faits précis et des compensations pour les victimes de toutes les exactions.
L’interview est suivie de deux vidéos d’entretien de Benjamin Stora avec Jean-Pierre Elkabbach.
Président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et maire Les Républicains de Nice, Christian Estrosi refuse de participer aux cérémonies organisées le 19 mars, en commémoration des accords de 1962. Il refuse même d’y être représenté.
Le 19 mars est officiellement « journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc ». Mais cette date est contestée par des politiques et des associations, notamment de harkis et de pieds-noirs. Pour la première fois, cette année, le président de la République, François Hollande, participera aux célébrations.
Ci-dessous le communiqué de protestation publié par le comité régional PACA de la LDH.
Extrait des Mémoires dangereuses (Ed Albin Michel, 2016), début du dialogue entre Alexis Jenni, écrivain, auteur de « L’Art français de la guerre » (Ed Gallimard), Prix Goncourt, 2011, et Benjamin Stora historien. 1