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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Rejet des Roms et gens du voyage

Vincent Peillon contre la déscolarisation des enfants expulsés

«Il faut que tous les enfants soient accueillis scolairement et il ne doit pas y avoir de rupture scolaire. Donc quand il y a des déplacements qui peuvent être tout à fait nécessaires de camps de Roms, il faut avant qu’ils aient lieu s’assurer que les enfants ne vont pas avoir de rupture de leur scolarité», a déclaré à l’AFP le ministre de l’éducation nationale le 27 août. Il réagissait à l’expulsion d’un campement rom à Bobigny : 120 personnes jetées dehors dont des enfants parfaitement scolarisés.

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Roms : les idées reçues

Les Roms qui vivent en France ont des droits … souvent méconnus. Les discriminations 1 dont ils sont l’objet s’appuient sur des préjugés toujours vivaces, conséquences d’une information insuffisante et d’une stigmatisation de la part de certains élus.

Il faut saluer la publication par Romeurope d’un petit livret qui fait le point sur la situation des Roms dans les domaines du séjour, de l’habitat, du travail, de l’éducation et de la santé2. Pour contribuer à changer le regard porté sur ces ressortissants européens, nous reprenons ci-dessous l’essentiel de ce document.

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Hollande, Valls et les Roms

le Rom, inusable bouc émissaire

La Ligue des droits de l’Homme condamne avec la plus grande fermeté la stigmatisation des Roms à laquelle l’hebdomadaire Valeurs actuelles vient de se livrer dans son numéro du 22 août 2013.

Le sociologue Nicolas Bourgoin y voit le signe de l’extrême-droitisation de la politique française : le gouvernement PS, par la voix et l’action de son ministre de l’Intérieur se rapproche dangereusement de l’UMP, pendant que cette dernière jette des ponts vers le FN.

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la réforme du statut des gens du voyage

Les gens du voyage restent soumis en France à une réglementation discriminatoire. Un rapport a été déposé en juillet dernier par le préfet Hubert Derache préconisant une réforme profonde de leur statut3, et une proposition de loi en cours de mise au point devrait être prochainement soumise au parlement.

Mais, comme l’anthropologue Marc Bordigoni4 l’expose ci-dessous, si cette réforme importante est adoptée, ce ne sera pas sans mal, tant il sera difficile pour les députés et sénateurs qui cumulent actuellement leur mandat parlementaire avec des fonctions exécutives locales de privilégier l’intérêt national sur la défense de leurs responsabilités locales – poste de maire ou de président de conseil général, régional ou d’agglomération5.

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Roms : les “recommandations” de la CNCDH au gouvernement

Le 26 août 2012 une circulaire « relative à l’anticipation et à l’accompagnement des opérations d’évacuation des campements illicites » était signée par sept ministres. Cette circulaire interministérielle avait été saluée par les associations de défense des droits de l’homme dans la mesure où elle marquait un changement de discours de la part des autorités et témoignait de leur volonté d’apporter une réponse individualisée et territorialisée aux situations de grande précarité vécues par des citoyens européens.

Presqu’un an plus tard, la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme – CNCDH – publie le 2 août 2013 ses recommandations au gouvernement sur sa mise en œuvre et sur l’accès aux droits des populations dites «Roms ».
La CNCDH constate l’inégalité dans l’application de la circulaire. Face à la situation de grande précarité dans laquelle se trouvent les 20 000 personnes Roms vivant en squats ou en bidonvilles actuellement, la CNCDH formule des recommandations qui lui semblent devoir être mises en oeuvre le plus rapidement possible, afin que soient respectés les droits fondamentaux de ces citoyens européens vivant sur le territoire français : droit à l’hébergement, respect de la scolarisation des enfants, droit à la santé et accès au travail. Ses recommandations s’appuient sur les travaux menés sur le terrain par ses associations membres, sur les interventions du Défenseur des droits en la matière et elles reprennent pour une grande part des recommandations déjà formulées par la CNCDH dans un avis de mars 2012.

A cette occasion, la CNCDH fait part de sa grande inquiétude face au climat alarmant de tension qui règne autour de la question, envenimé ces dernières semaines par d’intolérables propos de haine véhiculés par des élus ou des responsables politiques.

Faut-il y voir une réponse du gouvernement ? … Le 2 août, plusieurs dizaines de familles de Roms qui avaient trouvé refuge dans une ancienne caserne de gendarmerie, boulevard de Plombières à Marseille, en ont été expulsées … aucune mesure de relogement n’état prévue, elles se sont rassemblées dans un square municipal.

[Mis en ligne le 2 août 2013, mis à jour le 3]

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Marzahn, premier camp d’internement du 3e Reich pour les Tsiganes – Landesarchiv Berlin
A-le génocide des tsiganes

le génocide tsigane en Europe

On ignore combien de Tsiganes ont été exterminés par les Nazis et leurs alliés au cours de la seconde guerre mondiale. Sans doute près d’un demi-million, environ la moitié de ceux qui vivaient alors en Europe. Le 16 mars 1997 le président allemand, Roman Herzog, a évoqué ce génocide «exécuté sur la base même du motif de la folie raciale avec la même intention et la même volonté d’extermination planifiée et définitive que pour les juifs. Ils ont été assassinés dans l’ensemble de l’aire d’influence du national-socialisme, systématiquement, par famille, du bébé au vieillard. ». Plus récemment la chancelière allemande a inauguré à Berlin un mémorial en hommage aux Tsiganes victimes du nazisme.

Nous reprenons ci-dessous une étude de Marie-Christine Hubert6 qui fait un bilan de ce génocide. Dans ce texte, le terme Tsigane englobe les Roms, les Manouches, les Gitans … 7

On notera la situation particulière de la France : de nombreux Tsiganes échappèrent à la déportation vers les camps d’extermination grâce au fait qu’ils avaient été internés dans des camps sous la responsabilité des autorités de Vichy, une situation évoquée par ailleurs par Marie-Christine Hubert.

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le député-maire de Cholet récidive

En 2010, la Ligue des droits de l’Homme avait déjà porté plainte contre Gilles Bourdouleix, député-maire UMP de Cholet, pour « provocation à la haine ou à la violence et à la discrimination raciales ». La plainte s’appuyait sur des déclarations concernant les gens du voyage, tenues lors d’une réunion de quartier : «On a la trouille de ces gens-là, ils ont tous les droits ! Je suis prêt à prendre un camion plein de m… pour le déverser au milieu de leurs caravanes !»

Dimanche dernier, 21 juillet 2013, le maire de Cholet aurait été beaucoup plus loin, puisque, évoquant l’extermination des gens du voyage par les nazis, il aurait déclaré : «Comme quoi, Hitler n’en a peut-être pas tué assez».

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Christian Estrosi veut «mater» les gens du voyage

Pour le site Memorial 98, Christian Estrosi, député UMP des Alpes-Maritimes et maire de Nice, symbolise les dirigeants de la droite dure du Midi qui recyclent massivement les thèmes de l’extrême droite.

Ses déclarations récentes où il affirme sa volonté de sélectionner les personnes autorisées à vivre sur le territoire de sa commune en constituent une bonne illustration : « Je souhaite que chacun sache que ceux qui ne respectent pas les lois de la République, que les Roms, les squatteurs et les étrangers en situation irrégulière ne sont pas les bienvenus sur le territoire de la ville de Nice et je prendrai toutes les mesures pour ne pas relâcher la pression.» 8.

Christian Estrosi faisait allusion à son conflit avec les gens du voyage. Mais la réalité n’est pas celle qu’il décrit : les tensions qui se manifestent à propos des gens du voyage ont pour origine le fait que les communes des Alpes-Maritimes – comme la plupart de celles du Var – ne respectent pas la loi Besson du 5 juillet 2000 qui prévoit la mise en place d’aires pour les accueillir. Et ce ne sont pas ses appels du pied aux électeurs du Front national qui parviendront à occulter cette réalité.9

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gens du voyage et roms : Estrosi court derrière Le Pen

Après les propos nauséeux de Jean-Marie Le Pen sur les Roms, dont il a qualifié la présence dans la ville de Nice d’«urticante» et d’«odorante», le maire de Nice, Christian Estrosi, coutumier du fait, a pris le relais en mettant en cause les gens du voyage10.

On apprend d’autre part – dans MarsActu – la mise en place à Marseille de caméras de vidéosurveillance ciblant Roms et gens du voyage. Nous vivons une époque véritablement stupéfiante !

[Mis en ligne le 12 juillet 2013, mis à jour le 17]

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toujours plus d’évacuations forcées de Roms

D’après les dernières statistiques publiées sur ce sujet11, le nombre de Roms étrangers évacués par la force de leurs lieux de vie a fortement augmenté – de 45 % – entre le premier et le second trimestre 2013.

La circulaire interministérielle du 26 août 2012 reste peu appliquée et
les autorités françaises continuent à violer impunément les lois européennes et plusieurs traités internationaux …

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Roms : quand l’État ne respecte pas ses propres circulaires

L’été dernier, ils croyaient au changement. La circulaire interministérielle du 26 août 2012 encadrait enfin les évacuations des campements illicites des populations roms. Toute expulsion devait s’accompagner «d’un diagnostic et de la recherche de solutions d’accompagnement» pour, entre autres, reloger les familles et permettre la scolarisation des enfants. Les associations, le collectif Romeurope en tête, étaient optimistes. «Nous avions un espoir avec cette circulaire que nous appelions de nos vœux», résumait mercredi Pascale Quivy, membre du collectif, lors de la présentation du rapport annuel.

Dix mois plus tard, le constat est abrupt. Rien n’a changé. «La circulaire n’est pas appliquée par les préfets, assure Laurent El Ghozi, membre fondateur du collectif. Il y a toujours autant d’expulsions, les diagnostics quand ils sont faits, sont bâclés en trois jours et on entend toujours des discours très stigmatisants envers les populations roms au plus haut sommet de l’Etat.» Bref, conclut-il, «la politique menée aujourd’hui est absurde, vaine, destructurante.»12

Un constat sévère détaillé dans le rapport annuel de Romeurope et confirmé par le bilan de l’application de cette circulaire établi par le Défenseur des droits.

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