L’affaire de « l’Ange blond » a éclaté le 16 octobre en Grèce lorsqu’une petite fille à la peau et aux cheveux clairs et aux yeux bleus a « attiré l’attention de la police » alors qu’elle jouait dans un quartier Rom de Farsala, dans le centre du pays, avec « quatre autres enfants au teint mat ». Ce sont donc les caractéristiques physiques de l’enfant qui ont suscité les soupçons des policiers présents. Leur méfiance a été confortée lorsqu’ils ont appris que la femme et l’homme qui élevaient la fillette étaient bruns à la peau foncée. Quelques jours plus tard, deux enfants qui avaient été retirés de leurs familles par les autorités irlandaises, sous prétexte qu’ils n’avaient pas la même couleur de cheveux que leurs parents, gens du voyage, ont dû leur être rendus, après des tests ADN.
La plupart des médias ont insisté sur l’origine ethnique des familles auxquelles ces enfants avaient été retirés, ce qui contribue à perpétuer les vieux mythes des tsiganes noirs de peau et voleurs d’enfants.
À la suite de ces affaires, Nils Muižnieks, commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, alarmé de la présentation négative des minorités dans les médias, a lancé un vibrant appel à la responsabilité des journalistes.