Les « nomades », désignés de nos jours par l’expression « gens du voyage », ont longtemps été l’objet de discriminations administratives. En particulier, la loi du 16 juillet 1912 prescrivait l’obligation de détenir un carnet anthropométrique d’identité qu’ils devaient faire viser régulièrement par les autorités municipales ou policières – cette obligation n’a été levée qu’en 1969 !
Le 6 avril 1940, un décret interdit la circulation des nomades sur l’ensemble du territoire : les nomades doivent se déclarer à la gendarmerie ou au commissariat et sont astreints à résidence dans des communes du département choisies par le préfet. La création en zone sud du camp d’internement de Saliers réservé aux nomades est décidée le 25 mars 1942, à l’occasion d’une réunion interministérielle.
Aujourd’hui, il ne reste rien de ce qui a été le seul camp d’internement réservé aux nomades créé par le gouvernement de Vichy. Et il a fallu attendre 2001 pour que l’on découvre, à travers la remarquable exposition des archives départementales des Bouches-du-Rhône, que des milliers de Tsiganes avaient été enfermés de 1942 à 1944 dans ce camp, à quelques kilomètres d’Arles.
Il faut saluer la volonté d’installer en ce lieu une présentation pédagogique du passé de Saliers.
[Mis en ligne le 20 mai 2015, mis à jour le 24]