Quand la paix s’installe enfin, comment vivre ?
Les traumatismes individuels ou collectifs sont souvent soignés par le silence, l’amnistie ou l’amnésie. Pourtant, rien n’est réglé quand les cadavres pourrissent dans les placards. Pourrissent insidieusement le quotidien des survivants et de leurs héritiers.
En France, après la guerre d’Algérie, la hiérarchie militaire a fait prévaloir le déni ou le silence . Il a fallu attendre presque cinquante ans pour que des anciens appelés, hommes de troupe, se rassemblent dans une association, les 4 ACG, pour refuser la complicité du silence et imaginer de nouvelles solidarités. Pour eux, pas question de commémorations patriotiques autour du drapeau, pas de célébration du devoir accompli : ces hommes se sont réunis pour faire entendre leur condamnation de la guerre. En France et en Algérie où ils se rendent, ils dénoncent les violences dont ils ont été les acteurs ou les témoins. Sur les lieux du conflit, ils investissent leur pension d’ancien combattant dans des projets de paix.
Ils proposent aux générations futures un héritage d’espoir et de fraternité.
Un article paru dans le quotidien Libération sous le titre-choc « Mon père, ce tortionnaire » s’attache au traumatisme vécu par des enfants de tortionnaire en Argentine. Ils souligne les nouvelles solidarités qu’ils construisent.
A la suite d’une décision de la cour suprême conduisant à la libération des criminels de la dictature, des enfants de criminels se rassemblent, se mobilisent et protestent aux côtés des victimes et de ceux qui les soutiennent.
Claire Mauss-Copeaux
, le 1er juilllet 2017