«Il n’est pas question que l’Etat vende l’hôtel de la Marine, l’aliène, il n’en est pas question» a assuré Nicolas Sarkozy en présentant ses voeux au monde de l’éducation et de la culture, au Grand Palais mercredi 18 janvier. Il a annoncé qu’une commission indépendante se réunira dès la semaine prochaine pour déterminer la «meilleure utilisation» du prestigieux hôtel de la Place de la Concorde.
La décision du gouvernement de confier à des investisseurs et exploitants privés l’utilisation du bâtiment, que l’état-major de la marine nationale quittera fin 2014 pour s’installer dans le futur “Pentagone à la française” du quartier Balard (15e), a suscité l’émoi de nombreux défenseurs du patrimoine.
Le ministère de la défense, en quête d’argent pour financer son déménagement, avait décidé de le vendre. Devant le tollé général, il a ensuite opté pour une location de quatre-vingts ans. La privatisation et la transformation de cet hôtel particulier du XVIIIe siècle en un ensemble de commerces et de suites de très grand luxe a provoqué de nombreuses protestations.
Le célèbre bâtiment de la place de la Concorde, construit sur ordre de Louis XV, raconte deux siècles de notre histoire. La condamnation à l’échafaud de Louis XVI y fut signée ainsi que l’abolition de l’esclavage. Il est classé monument historique depuis 1862. Les idées sur sa future destination ne manquent pas : certains, dans un appel publié le 11 janvier, proposent d’y installer la Maison de l’histoire de France, d’autres, dans un texte publié le 19, demandent qu’un Musée de l’esclavage, de la colonisation et de l’outre-mer, y soit créé – une proposition que l’on comprend d’autant mieux qu’il n’existe actuellement aucun musée sur notre passé colonial.