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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Histoire de France et rejets identitaires

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Histoire de France et rejets identitaires

pour la LDH, ce n’est pas le rôle de la justice d’écrire l’histoire

A la suite de la condamnation du Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane par la cour d’appel de Limoges pour avoir injustement associé le constructeur Louis Renault aux crimes perpétrés par les nazis, la Ligue des droits de l’Homme rappelle dans un communiqué que la justice n’a pas à imposer des choix aux responsables d’une exposition historique.

Nous reprenons ci-dessous l’article publié sur ce sujet le 15 janvier 2011 dans Le Populaire. Le site Mediapart comporte une importante étude d’Annie Lacroix-Riz, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Paris VII-Denis Diderot, consacrée à «Louis Renault et “la fabrication de chars pour la Wehrmacht”»1.

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L'Hôtel de la Marine, place de la Concorde, à Paris (crédits : Mer et Marine - Vincent Groizeleau)
Une Maison de l'histoire de France ?

l’Hôtel de la Marine, lieu d’histoire et de mémoire nationale, ne peut être privatisé

«Il n’est pas question que l’Etat vende l’hôtel de la Marine, l’aliène, il n’en est pas question» a assuré Nicolas Sarkozy en présentant ses voeux au monde de l’éducation et de la culture, au Grand Palais mercredi 18 janvier. Il a annoncé qu’une commission indépendante se réunira dès la semaine prochaine pour déterminer la «meilleure utilisation» du prestigieux hôtel de la Place de la Concorde.

La décision du gouvernement de confier à des investisseurs et exploitants privés l’utilisation du bâtiment, que l’état-major de la marine nationale quittera fin 2014 pour s’installer dans le futur “Pentagone à la française” du quartier Balard (15e), a suscité l’émoi de nombreux défenseurs du patrimoine.

Le ministère de la défense, en quête d’argent pour financer son déménagement, avait décidé de le vendre. Devant le tollé général, il a ensuite opté pour une location de quatre-vingts ans. La privatisation et la transformation de cet hôtel particulier du XVIIIe siècle en un ensemble de commerces et de suites de très grand luxe a provoqué de nombreuses protestations.

Le célèbre bâtiment de la place de la Concorde, construit sur ordre de Louis XV, raconte deux siècles de notre histoire. La condamnation à l’échafaud de Louis XVI y fut signée ainsi que l’abolition de l’esclavage. Il est classé monument historique depuis 1862. Les idées sur sa future destination ne manquent pas : certains, dans un appel publié le 11 janvier, proposent d’y installer la Maison de l’histoire de France, d’autres, dans un texte publié le 19, demandent qu’un Musée de l’esclavage, de la colonisation et de l’outre-mer, y soit créé – une proposition que l’on comprend d’autant mieux qu’il n’existe actuellement aucun musée sur notre passé colonial.

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Les Archives nationales
Une Maison de l'histoire de France ?

la “Maison de l’histoire de France” se met en place

Deux ans après l’annonce par Nicolas Sarkozy de la création controversée d’une Maison de l’histoire de France, Frédéric Mitterrand a installé son comité d’orientation scientifique au ministère de la Culture et de la Communication, le 13 janvier 2011. Ce comité, présidé par l’historien Jean-Pierre Rioux, comporte 20 membres dont vous trouverez la liste ci-dessous.

En septembre dernier Nicolas Sarkozy avait retenu le site parisien des Archives nationales pour loger ce musée, une décision qui a suscité une vive opposition de la part des personnels des Archives. La première réunion du comité d’orientation de la Maison a eu lieu au ministère de la Culture. La prochaine est prévue pour fin janvier, mais le lieu n’a pas encore été fixé car une partie des locaux des Archives nationales est occupée.

Nous reprenons ci-dessous un article de Sophie Wahnich consacré à la critique de ce projet. Pour l’historienne, en effet, cette “maison” est un élément de la vaste entreprise d’instrumentalisation de l’histoire à laquelle se livre Nicolas Sarkozy. Son but : être la grande réalisation « culturelle » de sa présidence. Son rôle : dire aux Français « l’identité de la France ».

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Une Maison de l'histoire de France ?

“maison de l’histoire de France” : un projet dangereux

La décision de Nicolas Sarkozy, d’installer en 2012 la “Maison de l’histoire de France” sur le site parisien des Archives nationales est critiquée par de nombreux universitaires et chercheurs qui dénoncent un projet dangereux reposant sur une vision étriquée et rétrograde inacceptable. Ils condamnent cette «vitrine historique de la supposée identité nationale» et dénoncent «une histoire centrée avant tout sur l’État-nation et les grands hommes». Ils appellent en conséquence à la suspension du projet où Vincent Duclert voit un avant-poste de la présidentielle…

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Histoire de France et rejets identitaires

la croisade des partisans d’un apprentissage passéiste de l’Histoire de France

Les nouveaux programmes d’histoire au collège sont mis en cause par un collectif intitulé «Notre histoire forge notre avenir». A lire leur pétition, Napoléon, Clovis et Louis XIV seraient réduits à la portion congrue au profit de l’étude d’empires africains comme Songhaï ou Monomotapa, de l’empire chinois des Han ou de l’Inde des Gupta. En réalité, selon le ministère de l’Éducation nationale, Louis XIV et Napoléon figurent toujours dans les programmes, et l’histoire des civilisations africaines ou indiennes ne concerne quant à elle que 10% du programme.

Trois historiens, membres du Comité de vigilance face aux usages publics de l’histoire – Cvuh – regrettent la complaisance dont bénéficient auprès des médias ceux qu’ils qualifient de « partisans réactionnaires d’un apprentissage passéiste de l’Histoire de France ».

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Pancho (Le Canard enchaîné, 15 septembre 2002)
Une Maison de l'histoire de France ?

la Maison de l’histoire de France ira aux Archives

Vingt mois après avoir annoncé officiellement, à Nîmes, sa décision de créer une Maison de l’histoire de France, Nicolas Sarkozy a décidé de son implantation : ce musée s’installera sur le site parisien des Archives nationales et fonctionnera en réseau avec d’autres musées historiques.

A l’issue d’une visite en famille de la grotte de Lascaux, le président de la République a déclaré, dans un discours prononcé le 12 septembre aux Eyzies-de-Tayac (Dordogne) : «Nous avons décidé de retenir comme siège de cette nouvelle institution le site des Archives nationales, grand quadrilatère regroupant au coeur de Paris les hôtels de Soubise et de Rohan autour de grands jardins».

Nous reprenons ci-dessous, avec sa permission, l’article que Gaspard Gantzer, Maître de conférence à Sciences-po, a consacré à cette information dans son blog sur Mediapart.

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Nicolas Sarkozy à Nîmes le 13 janvier 2009 (J.-P. Pelissier/Reuters)
Une Maison de l'histoire de France ?

“maison de l’histoire de France” ou promotion de “l’identité française” ?

Le 13 janvier 2009, Nicolas Sarkozy était à Nîmes pour présenter ses vœux aux “acteurs de la culture”. C’est ce jour-là qu’il a annoncé dans son discours du Carré d’Art3 sa décision de créer un musée permettant de « questionner l’histoire de France dans son ensemble».

On ne connaît toujours pas le lieu symbolique où se situera cette Maison de l’histoire de France. En revanche la lecture du rapport4 de Hervé Lemoine5 qui est à l’origine du projet permet d’en saisir un des objectifs. Après avoir affirmé que «la France souffre de son histoire, donc de son identité», il s’agirait de revenir «d’une histoire plurielle […] à une histoire singulière»?6

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La même photo après camouflage du képi.
Histoire de France et rejets identitaires

un maire censure une ancienne déportée

Par souci de ne pas stigmatiser «une catégorie professionnelle qui, dans ces temps troubles, avait obéi aux ordres de l’autorité légitime», le maire de Parthenay (Deux-Sèvres) censure le témoignage d’une ancienne déportée.

Il y a quelques mois, on apprenait que le portrait de Pétain figurait toujours parmi les portraits officiels dans la salle des mariages de la mairie de Gonneville-sur-Mer (Calvados). Affirmant que, n’étant pas historien, il n’avait pas à «prendre parti», le maire refusait de le décrocher et déclarait qu’il ne le retirerait que si la justice le lui demandait7.

Il a fallu 41 ans pour démasquer le képi français du gardien du camp de détention de Pithiviers
8. Mais l’agitation qui se manifeste aujourd’hui à propos de la prochaine sortie du film Hors la loi montre que les tentatives de réécriture de l’Histoire ne sont pas terminées.

[Mise en ligne le 29 avril 2010, mise à jour le 30]

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Histoire de France et rejets identitaires

l’hommage de Hubert Falco à Monseigneur Saliège

Le 19 juillet 2009, à l’occasion de la commémoration de la rafle du Vel d’Hiv, Hubert Falco, secrétaire d’Etat aux Anciens combattants et maire de Toulon, a rendu hommage aux Justes de France, ainsi qu’au cardinal Saliège.

Hubert Falco a cité un extrait de la lettre pastorale que Monseigneur Saliège, alors archevêque de Toulouse, fit lire en août 1942 dans toutes les paroisses de son diocèse – ce même extrait que les Toulonnais qui participent aux cercles de silence reprennent depuis un an – voyez par exemple notre tract de juin 2009.

Cette lettre pastorale est disponible dans son intégralité sur ce site, accompagnée de divers compléments.

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Godefroi de Bouillon, Raymond, comte de Toulouse, Bohémond I et son neveu Tancrède, lors de la première croisade.
Une Maison de l'histoire de France ?

un musée officiel de l’“identité nationale” ?

Le 13 janvier 2009, à l’occasion de la présentation de ses voeux au «monde culturel», Nicolas Sarkozy a annoncé la création d’un musée de l’histoire de France. Cette décision s’appuyait sur un rapport Hervé Lemoine intitulé « La maison de l’histoire de France »9 où le conservateur du patrimoine proposait la réalisation d’un «centre de recherche et de collections permanentes dédié à l’histoire civile et militaire de la France».

Un grand nombre d’historiens, notamment les membres du Comité de vigilance face aux usages publics de l’histoire (CVUH), y ont vu une légitimation du repli identitaire que Nicolas Sarkozy tente d’imposer, avec le retour à une «histoire civile et militaire de la France» reposant sur de grands hommes – Louis XIV, Napoléon … – et des événements – la bataille de Poitiers, la première croisade et la révocation de l’édit de Nantes – considérés comme fondateurs de ce qui constituerait la nation française.

La présentation des voeux de Nicolas Sarkozy, et l’annonce de ce projet, se sont déroulées à Nîmes, dans le quartier de la Maison Carrée bouclé pour cause de manifestations : «pas âme qui vive dans un rayon de 600 mètres, commerces fermés à 9 heures alors qu’il arrivait à 11 h 30, personnes âgées interdites d’accès à leur domicile jusqu’à 14 heures»10.

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