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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Amériques

Antilles

Un hommage à Jean-Pierre Sainton
par Michelle Zancarini-Fournel

Après la mort de l’historien Jean-Pierre Sainton le 22 août 2023, l’historienne Michelle Zancarini-Fournel revient, dans un texte d’hommage qu’elle nous a confié, sur la biographie politique et intellectuelle de ce dernier. Elle évoque leur « amitié politique », faite d’échanges et de collaborations commencées en 2009 lors du mouvement social antillais contre la profitation. Elle précise aussi le rôle de Jean-Pierre Sainton dans la constitution d’une commission historique sur « les événements traumatiques des Antilles (décembre 1959, juin 1962, mai 1967) », qu’il n’avait pas voulu présider, qui a été présidée par Benjamin Stora et dont elle fut en charge du dossier sur le massacre de Mai 67. C’est aussi l’objet de la dernière publication de l’historien guadeloupéen aux éditions Libertalia dont notre site a rendu compte.

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Antilles

« Massacrer et laisser mourir »,
un livre sur le massacre de mai 1967
en Guadeloupe

Les éditions Libertalia ont publié en mai 2023 Massacrer et laisser mourir, un livre coordonné par Elsa Dorlin, avec les contributions de Jean-Pierre Sainton et Mathieu Rigouste. Il revient sur la sanglante répression par l’Etat français d’un mouvement de grève qui fit plusieurs dizaines de victimes, perpétrée sur ordre du préfet Pierre Bolotte. Ce pacificateur colonial était en 1957 l’un des responsables civils de la « bataille d’Alger », il sera plus tard préfet de la Seine-Saint-Denis, où il inventera la Brigade Anticriminalité (BAC), particulièrement mise en cause à l’été 2023 dans la violente répression des révoltes urbaines consécutives à la mort du jeune Nahel. On lira la présentation de l’éditeur ainsi qu’une recension de ce livre par Youness Bousenna dans Le Monde.

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Antilles

« Une écologie décoloniale »,
par Malcolm Ferdinand

Dans Une écologie décoloniale. Penser l’écologie depuis le monde caribéen, publié au Seuil en 2019 et en anglais par Polity press en 2022, le politiste martiniquais Malcolm Ferdinand avance que « l’environnementalisme a inventé un récit de la Terre et une manière de parler des changements climatiques et écosystémiques qui occultent totalement les destructions humaines et environnementales qui ont été causées par les colonisations, les impérialismes et les esclavages ». Depuis l’espace caribéen, fortement marqué par l’histoire coloniale et dont il est un spécialiste, évoquant notamment le scandale du pesticide chlordécone, il invite à « penser une écologie décoloniale ». Nous publions ici une recension de son livre par Laurie Gagnon-Bouchard dans La vie des idées, ainsi que deux entretiens avec l’auteur.

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Guyane

« Allons enfants de la Guyane »,
par Hélène Ferrarini

Journaliste à Guyaweb, Hélène Ferrarini publie, aux éditions Anacharsis, Allons enfants de la Guyane. Éduquer, évangéliser, coloniser les Amérindiens dans la République. Un livre qui, selon Mediapart, documente « grâce à de nombreuses archives et témoignages ce qui constitue l’un des plus grands traumatismes contemporains des familles amérindiennes de Guyane, mais qui demeure pourtant l’un des plus grands tabous de la société guyanaise, de l’État français et de l’Église catholique en France ». On trouvera ci-dessous l’article de Marion Briswalter, de Guyaweb, la critique de Zoé Courtois dans Le Monde et l’accès à des extraits et à l’introduction de ce livre.

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Antilles

A l’occasion d’un festival international du film,
de riches débats en Guadeloupe

Le Festival International du Film des Droits Humains de Guadeloupe – Monde En Vues -, soutenu notamment par la LDH de Guadeloupe, est l’occasion de riches débats sur ce moment important de la société française, les deux mois qui ont suivi l’assassinat de George Floyd. Comme le souligne Elisabeth Gustave, sa directrice : « Pour la première fois, la presse nationale est sortie de sa zone de confort et s’est aventurée à questionner le racisme à la française sur plusieurs jours d’affilée. Pendant huit semaines, le pays de la Déclaration des Droits de l’Homme a commencé à reconnaître que le racisme systémique n’était pas seulement le fait d’autrui en particulier des Etats-Unis. Pendant huit semaines la question raciale inondait le débat public ». Au moment où se produit dans l’hexagone une méchante contre-offensive pour combattre cette prise de conscience, c’est vers la Guadeloupe qu’il faut se tourner pour entendre des voix importantes.

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Guyane

Reconnaître l’autonomie avancée
de la Guyane
tient du bon sens

Dès le début du XVIe siècle, la Guyane a été l’objet de tentatives de colonisation qui se heurtèrent à la résistance acharnée de la tribu amérindienne des Arawak. En 1630, Louis XIII en ordonna la conquête et Cayenne fut fondée en 1637. Longtemps disputée entre Anglais, Hollandais, Français et Portugais, puis affranchie pendant la Révolution, la Guyane redevint colonie française et servit de lieu de déportation à la fin du XIXe siècle. Aujourd’hui, les Guyanais réclament un statut d’autonomie plus affirmée. Le juriste Blaise Tchikaya éclaire la légitimité de cette revendication, évoquée également par la section de Cayenne de Ligue des droits de l’Homme lors du mouvement social de 2017.

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Antilles

Guadeloupe : disparition de Pierre Sainton, figure emblématique de la lutte anticolonialiste

Le docteur Pierre Sainton est décédé en Guadeloupe le 9 décembre 2018 à l’âge de 94 ans. Il avait été arrêté lors de la répression de mai 1967 (Mé 67) sur l’instigation du préfet Pierre Bolotte, qui avait été préfet à Alger lors de la Grande répression de 1957. Pierre Sainton médecin généraliste à Capesterre, militant nationaliste à vie, était connu pour avoir fondé en juin 1963 à Paris avec d’autres Guadeloupéens, le GONG (Groupe d’organisation nationale de la Guadeloupe) qui se réclamait du tiers-mondisme et d’un marxisme-léninisme tendance maoïste. D’abord né dans la clandestinité après la dissolution du Front antillo-guyanais pour l’autonomie, le GONG est devenu légal quand il s’est installé en 1964 en Guadeloupe.

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Avis de la CNCDH sur la place des peuples autochtones dans les outre-mer

Au lendemain de l’adoption de la loi pour l’égalité réelle des outre-mer que la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) salue, la CNCDH souhaite apporter un éclairage sur la situation spécifique des peuples autochtones en outre-mer et appelle l’Etat français à clarifier sa position en faveur de la reconnaissance de ces peuples en tant que tels.
Dans un avis très étayé sur la place des deux peuples autochtones français, la CNCDH recommande notamment à l’Etat de reconnaître les Kanak de Nouvelle-Calédonie et les Amérindiens de Guyane comme des peuples autochtones à part entière. Cette reconnaissance est une condition essentielle pour que les membres de ces peuples puissent pleinement jouir de leurs droits et que les politiques des pouvoirs publics en leur faveur soient plus efficaces et acceptées.

L’avis de la CNCDH est téléchargeable (1 085 Ko). Sa publication a été accompagnée du communiqué de presse repris ci-dessous.

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intégrer ces moments tragiques dans notre histoire, par Benjamin Stora

Une commission indépendante de recherche historique, créée par arrêté ministériel en 2014 et installée depuis janvier 2015, est chargée d’éclairer trois événements troubles de l’histoire contemporaine des Antilles et de la Guyane : les manifestations sanglantes de décembre 1959 en Martinique et de mai 1967 (« Mé 67 ») en Guadeloupe, ainsi que le supposé sabotage d’un avion dans lequel ont péri en juin 1962, en Guadeloupe, le député guyanais autonomiste Justin Catayée et le poète autonomiste guadeloupéen Paul Niger. 1

[Mis en ligne le 31 mai 2015, mis à jour le 4 juin]

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Guyane et Martinique : de l’article 73 à l’article 74 ?

Les électeurs des deux départements-régions sont appelés à se prononcer par référendum : le 10 janvier 2010, ils diront s’ils souhaitent passer, de l’article 73 de la Constitution régissant les départements d’outre-mer, au 74 qui encadre les autres territoires d’outre-mer – la Nouvelle-Calédonie étant un cas à part.

Cet article 74 permet, dans le cadre de la République, des adaptations aux “intérêts propres” de chaque collectivité, et donc, éventuellement, plus d’autonomie.

En cas de NON, Guyanais et Martiniquais retourneraient aux urnes le 24 janvier pour décider ou non de la mise en place d’une collectivité unique exerçant les compétences départementales et régionales, tout en restant dans le cadre de l’article 73.

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