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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2025

Cameroun

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Cameroun

“Kamerun ! une guerre cachée aux origines de la Françafrique, 1948-1971”

De 1955 à 1962, la France a livré une guerre totale aux indépendantistes camerounais. Une véritable guerre qui a fait des dizaines de milliers de morts, à 5 000 km de la métropole, loin des regards d’une opinion fascinée par les événements d’Algérie. Une guerre qui s’inscrit dans la lignée des pires conflits coloniaux1.

Aujourd’hui encore, peu de Français savent que leur armée fut engagée pendant sept ans au Cameroun, pour éradiquer l’UPC, un mouvement rebelle. Une guerre que les autorités françaises persistent à nier, envers et contre tout. En visite à Yaoundé le 22 mai 2009, François Fillon, interrogé sur cette guerre, avait même osé affirmer : « Je dénie absolument que des forces françaises aient participé en quoi que ce soit à des assassinats au Cameroun, tout cela c’est de la pure invention »2. En 750 pages, les trois auteurs mettent en pièce ce déni d’histoire. Le site associé au livre publiera progressivement des documents d’archives inédits, des extraits d’interviews de témoins et de responsables, politiques et militaires, camerounais et français, de cette guerre.

A la suite de la présentation du livre, vous trouverez ci-dessous deux des sept parties constituant l’introduction : «Aux origines du système néocolonial français en Afrique» et «La France contre le
Kamerun».

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Cameroun

13 septembre 1958, Ruben Um Nyobè assassiné

Les Français ignorent souvent les circonstances dans lesquelles le Cameroun est devenu indépendant en 1960.

Dans les années 1950, l’UPC (Union des populations du Cameroun), dirigée par Ruben Um Nyobé, bénéficiait d’un fort soutien populaire. Um Nyobé ira jusqu’à la tribune des Nations unies exprimer l’aspiration à l’indépendance de son pays. Mais la France dissout son parti en 1955 et en pourchasse les militants. En 1958, il est assassiné. La répression contre l’UPC est d’une extrême violence : torture, assassinats, exposition des têtes coupées des victimes, bombardements.

Le 1er janvier 1960, le pays accède à l’indépendance sous la férule du président Ahmadou Ahidjo (1960-1982). Malgré les persécutions, l’UPC poursuit son combat — contre le régime Ahidjo. Epaulées par l’armée française, les forces camerounaises appliquent ses méthodes. Dix années de terreur et des dizaines de milliers de victimes seront nécessaires pour venir à bout de l’opposition. Depuis 1982, un autre dictateur, Paul Biya, règne sur le Cameroun… avec le soutien de la France.

Deux journalistes, Thomas Deltombe et Fanny Pigeaud, évoquent ce « trou de mémoire » de la décolonisation, devenu un véritable enjeu de mémoire pour les Camerounais.

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Pierre Messmer
Cameroun

Pierre Messmer grand commis de la République coloniale

Avant de devenir un homme politique de premier plan, Pierre Messmer avait été acteur et témoin d’un chapitre de l’empire colonial français en Afrique. Une brillante carrière d’administrateur colonial lui avait permis d’être le dernier Haut-Commissaire en Afrique occidentale française de juillet 1958 à décembre 1959. David Servenay le rappelle dans un article que nous reprenons partiellement ci-dessous.

Mais au Cameroun, c’est la “pacification” du pays, à l’époque où Pierre Messmer était Haut-Commissaire — du 17 avril 1956 au 29 janvier 1958 — qui est restée présente dans la mémoire des Camerounais. Une page sanglante et souvent méconnue de l’histoire coloniale qu’entend exhumer l’Association des vétérans du Cameroun.

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