Rechercher
Fermer ce champ de recherche.
Le sac de Béziers (1205)

Robert Ménard reconnaît les siens : l’extrême droite

Robert Ménard est né en 1953 à Oran dans une famille installée en Algérie depuis un siècle – on comprend le déchirement que représente toujours pour lui le départ brutal de son pays natal en 1962. Il est l'un des fondateurs en 1985 de l'organisation Reporters sans frontières dont il a été secrétaire général jusqu'en 2008. Depuis lors, son parcours est particulièrement tortueux. Il s'affiche partisan de la peine de mort 1 et légitime l'usage de la torture 2. En avril 2011, il fait paraître un opuscule intitulé Vive Le Pen !, dont il a justifié la publication par la défense de «la liberté d'expression». L'année suivante, c'est Vive l'Algérie française !, écrit en collaboration avec le président du Cercle algérianiste, un pamphlet censé mettre un terme à la lecture de l’histoire de la guerre d'Algérie «avec des lunettes idéologiques»3. Aujourd'hui Robert Ménard est candidat aux prochaines élections municipales à Béziers avec l'appui du FN, qui représente près de 20 % des voix dans cette commune de l'Hérault. Il a présenté sa liste le 4 mars 2014 : elle comporte notamment 6 FN, 1 Bleu marine, 3 DLR, 1 RPF, et 6 UMP ou ex-UMP... Par ailleurs, deux cadres du Bloc identitaire, Arnaud Naudin et Christophe Pacotte, seconderaient cette liste4. Ci-dessous quelques précisions sur l'itinéraire d'un individu en qui certains voient un poisson-pilote d’un projet de coalition FN-UMP5.
[Mis en ligne le 25 septembre 2013, mis à jour le 6 mars 2014]

Le sac de Béziers (1205)
Le sac de Béziers (1205)

Le sac de Béziers (1209)1

Robert Ménard, invité vedette de l’extrême… extrême droite

par Abel Mestre, Le Monde, le 28 Septembre 2011

Depuis quelques mois, Robert Ménard, ancien patron de Reporters sans frontières, n’a de cesse d’envoyer des signaux à l’extrême droite. En mars, sur RTL, il faisait l’éloge de Marine Le Pen :  » Elle appelle un chat, un chat. (…) Elle piétine une classe politique qui est dans l’incapacité totale de résoudre les problèmes qu’il y a. (…) Elle incarne une autre réponse. Vous n’aimez pas cette réponse, les gens vont vous balayer. »

Le 21 avril, il publiait avec Emmanuelle Duverger un petit livre sobrement intitulé Vive Le Pen ! (Ed. Mordicus, 32 p., 4,90 euros). A l’occasion, il n’a eu de cesse de jurer qu’il ne votait pas FN et qu’il se contentait de défendre la liberté d’expression.

Le 15 octobre, Robert Ménard ira plus loin. Il interviendra dans le cadre des « 4es journées de la réinformation » de Polémia, le think tank d’extrême droite de Jean-Yves Le Gallou. Ce club, à sa création, annonçait la couleur : « Affirmer sans complexe la supériorité de la civilisation européenne » et donner aux « Euro-Français » des « armes de reconquête intellectuelle et politique ». Le thème de l’intervention de M. Ménard devant Polémia sera :  » Comment les blogs changent les médias dominants ?  » […]

_______________________________

« Vive l’Algérie française ! », le nouveau livre polémique de Robert Menard2

MagLor.fr, le 12 juillet 2012

Après « Vive le Pen ! », l’ancien président de Reporters sans frontière, Robert Ménard, en remet une couche avec « Vive l’Algérie française ! ».
Un livre pamphlet qui prétend vouloir attirer l’attention de l’opinion publique sur la nécessité d’établir une nouvelle lecture de la Guerre d’Algérie. Selon l’intéressé, la Guerre d’Algérie est toujours racontée selon un même scénario, selon un même vecteur idéologique. Avec d’un côté, les héros, les opprimés, c’est-à-dire les militants du FLN et de l’autre côté, les fautifs, les coupables, les pieds-noirs.

Robert Menard aurait-il oublié que se tiennent régulièrement des débats sur la Guerre d’Algérie sur les deux rives de la méditerranée ? Aurait-il également omis que les présidents français et algérien ont récemment appelé à une relecture objective de cette guerre ? Aurait-il enfin négligé le fait que le slogan « Vive l’Algérie française » était une des nombreuses formules de l’OAS (organisation de l’armée secrète) auteur de massacres et d’attentats inqualifiables ?

Alors que le 50e anniversaire de l’indépendance algérienne est une occasion inespérée pour renforcer les liens entre la France et l’Algérie, voilà que certains sont pris d’une surprenante nostalgie, une sanglante nostalgie. N’en déplaise à Robert Menard : vive l’Algérie algérienne !

_______________________________

Robert Ménard, passerelle locale entre le FN et Dupont-Aignan

par Laura Fernandez Rodriguez, Le Monde, le 7 septembre 2013

Robert Ménard affirme que la décision de se présenter à Béziers est « apolitique ». « Ce n’est pas un rapprochement », martèle Nicolas Dupont-Aignan. Le président de Debout la République (DLR) a officialisé, vendredi 6 septembre à Béziers (Hérault), son soutien à Robert Ménard pour les élections municipales de 2014. Il rejoint, dans le camp des supporters de M. Ménard, le Front national. Un comité hétéroclite pour le cofondateur de Reporters sans frontières, ancien militant d’extrême gauche qui a traversé tout l’échiquier politique, mettant le cap toujours plus à droite.

Le soutien de DLR faisait peu de doutes. « Dès l’automne, la campagne de Robert Ménard a été organisée localement par mon équipe », insiste M. Dupont-Aignan. Le soutien du FN, lui, a été officialisé à la fin du mois de mai. « Il était prévu que je le soutienne avant le FN », se justifie donc le président de DLR. Et de conclure, lapidaire : « Je refuse le terrorisme intellectuel qui consiste à toujours diviser la droite pour faire gagner la gauche. »

Pourtant, la formule est inédite. Le principal intéressé s’en régale. « C’est la première fois que le FN soutient un candidat qui n’est pas membre du parti ou du Rassemblement Bleu Marine (RBM). Et c’est la première fois que DLR soutient un candidat lui-même soutenu par le FN », énumère Robert Ménard, qui plaide pour la fin d’une « vision partisane » et « le rassemblement des partis ».

Valeurs communes

Elie Aboud, député UMP de la 6e circonscription et adversaire de M. Ménard dans la course à la mairie de Béziers, fustige la démarche. « Ménard est en train de faire un numéro d’illusionniste. Il n’a pas voulu se présenter de manière trop frontale, il a négocié le soutien du FN contre leur dédiabolisation », souligne-t-il. « Qu’un homme public comme Nicolas Dupont-Aignan le soutienne, je trouve ça un peu dommageable », poursuit M. Aboud. M. Ménard laisse entendre que d’autres personnes pourraient le rejoindre « dans les semaines qui viennent ».

Ces soutiens sortiront-ils indemnes de ces liaisons dangereuses ? Romain Vaudan avait été exclu de DLR, en mai 2012, après avoir apporté son soutien à une candidate FN. « Mais Robert Ménard n’est pas le FN, c’est un indépendant, soutenu par le FN », tranche M. Dupont-Aignan.

Aux yeux de Robert Ménard, les deux partis ne seraient pas si éloignés l’un de l’autre : « Nicolas Dupont-Aignan dit les choses différemment, moins brutalement que Marine Le Pen, mais sinon il n’y a pas de gouffre idéologique : leur attachement à un certain nombre de valeurs est le même ».

Municipales à Béziers : Robert Ménard dévoile sa liste

par Ludovic Trabuchet, Le Midi libre le 5 mars 2014

Robert Ménard, le candidat soutenu par le FN, DLR, le RPF et le MPF, a présenté, mardi, ses colistiers pour les élections municipales de Béziers (Hérault).

« Vous avez l’impression que cette équipe est un repère d’extrémistes, de terroristes, que ces gens menacent les libertés ? Ce n’est pas non plus un réceptacle de gens frustrés ou revanchards comme j’ai pu le lire ou l’entendre. Non, c’est juste une liste d’intérêt communal, qui réunit des Biterrois qui s’intéressent à leur ville et dont le seul socle commun, c’est Béziers ! »

Un nombre « significatif » de frontistes au sein de l’équipe

Robert Ménard n’y est pas allé par quatre chemins, mardi midi, à l’heure de présenter l’équipe qu’il dirigera les 23 et 30 mars prochains dans sa conquête de la mairie de Béziers. Tout en se défendant de répondre à ses adversaires et détracteurs – « Ces histoires de partis n’intéressent que le mundillo », a-t-il balayé -, le journaliste a très rapidement énuméré le nom des formations politiques représentées sur cette fameuse liste tant attendue.

Pour montrer qu’ils ne “gangrènent” pas sa démarche ? « Six militants du Front national, un du Rassemblement Bleu Marine, trois de Debout la République, un du Rassemblement pour la France et… six UMP ou ex-UMP, puisque deux d’entre eux (dont Annie Schmitt) ont été exclus où n’ont pas renouvelé leur adhésion », a résumé Robert Ménard, rappelant que l’accord passé avec Marine Le Pen prévoyait juste un nombre « significatif » de frontistes au sein de l’équipe. « Et tous ne sont pas en position éligible », a-t-il ajouté. Au total, un quart seulement des candidats serait donc encarté.

« Certains de la liste ont toujours voté à gauche »

« Et dire que personne ne me croyait quand j’ai déclaré que je rassemblerai de la gauche à la droite », poursuivait Robert Ménard, triomphant. Lors de son entrée en campagne en septembre 2012, pas encore soutenu par le FN, il avait en effet promis de réunir des personnalités de toute sensibilité. Alors, les gens de gauche ? « Certains m’ont dit qu’ils ont toujours voté à gauche. Mais aujourd’hui, ils se retrouvent sur notre programme, nos 165 propositions concrètes et crédibles pour la ville ». […]


  1. Dessin effectué à partir d’un document de la Bibliothèque Nationale « La Guerre des Albigeois », manuscrit du XIIIe siècle : http://www.cathares.org/beziers-intro.html.

    Première étape de la croisade contre les Albigeois, Béziers vit plusieurs milliers de ses habitants passés au fil de l’épée ou brûlés en 1209. L’abbé de Citeaux, Arnaud-Amaury, aurait dit, lorsqu’on lui aurait demandé comment reconnaître les hérétiques des bon croyants : «Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens …»

  2. Lire également le compte-rendu publié par El Watan le 7 juin 2012 : Vive l’Algérie française ! de Robert Ménard : un ouvrage pamphlétaire colonialement nostalgique.
Facebook
Twitter
Email