Rencontre-débat le 11 décembre 2021,
au CICP, 21 ter, rue Voltaire, 75011 Paris, à 16h30
Les traces du passé colonial et les débats qu’il suscite
• eurocentrisme tardif
• approche intersectionnelle
• questions sur l’universalisme
avec Kaoutar Harchi et Michèle Riot-Sarcey
Face à une gauche qui s’est construite dans le paradigme universaliste hérité de la Déclaration des droits de l’Homme et face, aussi, à l’utilisation abusive de ce concept à l’époque coloniale, le courant qui se réclame de « l’antiracisme décolonial » pointe dans l’universalisme un concept abstrait trop souvent employé pour nier les discriminations.
Que l’universalisme n’ait pas tenu ses promesses est une chose. Mais l’universel ne demeure-t-il pas un idéal utile ?
Ce débat autour de l’universel recoupe la question du rapport entre race et classe.
Kaoutar Harchi est chercheuse en sociologie, enseignante à l’Université Paris 13 à Villetaneuse. Après trois romans, Zone Cinglée (Éditions Sarbacane, 2009), L’Ampleur du saccage (Actes Sud, 2011) et À l’origine notre père obscur (2014) ainsi qu’un essai, Je n’ai qu’une langue, ce n’est pas la mienne (Pauvert, 2016), elle publie un récit autobiographique : Comme nous existons, aux éditions Actes sud.
Évoquant ses parents et les nombreux espoirs d’ascension qu’ils ont nourri pour elle, elle retrace ses années en collège privé, la violence et les inégalités auxquelles elle a été confrontée en tant que descendante d’immigrés, sa découverte de la sociologie et son désir d’écrire pour partir.
« Quand on part, on croit toujours arriver quelque part. Si mes parents sont partis, comme d’autres, ils ne sont pas toujours arrivés ». (Kaoutar Harchi)
Michèle Riot-Sarcey est professeure émérite d’histoire contemporaine et d’histoire du genre à l’université Paris-VIII-Saint-Denis, spécialiste du féminisme et des révolutions du XIXe siècle. Par ailleurs militante féministe et anticolonialiste. Après plusieurs années dans l’enseignement secondaire, elle a intégré l’université Paris-VIII, où elle a enseigné de 1989 à 2011, et été ensuite chargée de cours à Sciences Po Paris de 2011 à 2013. Elle a créé en 2005, avec Gérard Noiriel et Nicolas Offenstadt, le Comité de vigilance face aux usages publics de l’histoire (CVUH).
Elle est l’auteure de plusieurs articles et ouvrages sur le genre, le féminisme, l’utopie et l’histoire politique du XIXe siècle. Elle est membre de la Société de 1848 et des révolutions du XIXe siècle. En novembre 2015, elle est parmi les signataires de l’Appel des 58 : « Nous manifesterons pendant l’état d’urgence ».
Lire aussi sur ce sujet :
L’universalisme nuit-il à la lutte contre le racisme ?
par Norman Ajari et Sophie Wahnich, entretien réalisé par Laura Raim publié dans Regards le 19 juillet 2021.
Source
Sophie Wahnich, spécialiste de la Révolution française, est directrice de recherches au CNRS et directrice de l’Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain (iiAC). Elle a notamment publié La Révolution française n’est pas un mythe (éd. Klinckieck, 2017) et Le Radeau démocratique : chroniques des temps incertains (éd. Lignes, 2019).
Norman Ajari est professeur spécialisé dans les questions ethniques à l’université Villanova de Philadelphie. Philosophe franco-américain, il est l’auteur remarqué de La Dignité ou la mort, éthique et politique de la race (éd. La Découverte, 2019). Il est aussi membre du bureau exécutif de la Fondation Frantz Fanon.
L’universalisme a été détourné par l’Europe à l’époque coloniale,
faut-il renoncer à s’en réclamer ?
L’universalisme face à la question raciale
par Alain Policar, publié le 10 novembre 2021 par le site AOC
Source
Porter un regard lucide sur notre histoire coloniale, et sur les discriminations fondées sur la race, n’est pas incompatible avec la défense de l’universalisme. À condition que celui-ci reste un humanisme ouvert à la diversité, et non un simple étendard mobilisé pour défendre l’« identité nationale » – construite, historiquement, sur l’exclusion des non-Blancs. Il ne s’agit pas pour autant de célébrer « l’authenticité identitaire » mais d’encourager, au contraire, la liberté de tout un chacun à choisir d’autres appartenances que celles qui lui ont été données.
Lire l’article sur le site AOC
Rencontre-débat précédée à 14h30 de
L’Assemblée générale
de l’Association histoire coloniale et postcoloniale
qui gère le site histoirecoloniale.net
Nous espérons vivement qu’il vous sera possible de participer à cette assemblée générale, présidée par Malika Rahal, la première qui se tiendra avec un nombre significatif de participants depuis son AG fondatrice du 18 mars 2017.
Depuis plus de trois ans, le site histoirecoloniale.net (issu de ldh-toulon.net) est régulièrement alimenté et son audience croissante. Toutefois il reste beaucoup à faire pour élargir l’éventail de ses publications, renforcer son équipe de rédaction, étoffer ses comités scientifique et de parrainage afin d’accroître son travail sur les questions importantes pour notre société qu’il aborde.
1/ Objet de l’AG : Franchir une étape dans les moyens et l’organisation du site (Gilles Manceron).
2/ Bref rapport sur son audience, sa fréquentation, ses partenariats et sa lettre d’information (Fabrice Riceputi).
3/ Rapport d’activité (Gilles Manceron) et rapport financier (François Gèze), validation du Comité de parrainage et du Comité scientifique, projets de l’association, désignation de ses responsables et de sa rédaction. Les axes à développer pour le site.
4/ Actualité : le troisième référendum sur l’indépendance de la Kanaky Nouvelle-Calédonie dont la date du 12 décembre 2021 fixée par le gouvernement français est contestée par l’ensemble des forces favorables à l’indépendance de l’archipel (intervention d’un indépendantiste kanak).