Rencontre historique à Alger entre anciens combattants de la guerre d’Algérie
[AFP – 29.10.10 – 16h52 ] – Le président de la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie (Fnaca) a rencontré pour la première fois à Alger son homologue algérien, le colonel Si Hassan, pour « croiser les mémoires » et rechercher la trace des centaines de disparus de la guerre d’Algérie. « Près d’un demi-siècle après la fin de la guerre d’Algérie, c’est la première rencontre officielle, d’association à association, entre des représentants des combattants français et algériens », a expliqué à l’AFP Wladyslas Marek, président national de la Fnaca, en la qualifiant « d’historique ».
Deux représentants des anciens combattants français se sont rendus à Alger durant trois jours, du 26 au 28 octobre, à l’invitation du Colonel Si Hassan, 78 ans, président de la Fondation du mémorial de la Wilaya 4, dernier officier à avoir commandé la région d’Alger pour le FLN à la fin de la guerre d’Algérie. Avec leurs homologues algériens, ils ont notamment déposé symboliquement des gerbes de fleurs dans un cimetière sur des tombes françaises et algériennes.
« Nous avons décidé de coopérer dans la recherche des disparus qu’il y a pu avoir de part et d’autre », explique M. Marek en rappelant qu’on est toujours sans nouvelles de « plus d’un millier combattants du côté français et sans doute plus du côté algérien ». « Nous avons des familles qui nous disent: on aimerait bien savoir ce qu’est devenu mon oncle, mon père… on voudrait faire notre deuil », poursuit le président de la Fnaca, qui revendique 353.000 adhérents.
« A Alger, on a pu dialoguer, exprimer nos attentes et il a été convenu qu’il y aurait également une coopération pour élucider certains faits de guerre sur lesquelles il peut y avoir des interprétations contradictoires ». » Nous ne disons pas qu’on sera d’accord sur tout. On a notre lecture de la guerre d’Algérie et ils ont la leur », a encore souligné M. Marek. « Un relevé d’intentions (récapitulant les engagements réciproques, ndlr) est en préparation, sera bientôt soumis à l’approbation des deux présidents », a-t-il précisé. « Il faut faire vite car le temps nous est compté. On va s’efforcer dans les années qui viennent de rassembler le maximum d’éléments, de témoignages qui serviront aux historiens des générations suivantes ».