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Édition du 15 novembre au 1er décembre 2024

Rassemblement le 17 octobre 2023 sur le Pont-Saint-Michel à Paris pour rappeler le massacre d’Etat commis en 1961

Le crime d’Etat que constitue le massacre de plusieurs centaines d’Algériens le 17 octobre 1961 lorsqu’ils refusaient d’obéir à un couvre-feu discriminatoire et anticonstitutionnel a été nié par le pouvoir politique en France pendant plusieurs dizaines d’années. Cet événement a commencé à émerger dans la mémoire collective au milieu des années 1980 et a été l’objet de multiples commémorations dans les décennies suivantes. Les initiatives pour rappeler ce crime se sont étendues ces dernières années à de nombreuses communes de banlieue parisienne et de toute la France. Notre site a présenté en 2022 des images de celles qui ont eu lieu en région parisienne et dans le reste de la France. Cette année, de nouveaux signataires se sont joints à l’appel au rassemblement à Paris au Pont-Saint-Michel.

le flyer 2023 du collectif 17 octobre 1961 verite et justice (format pdf – 681.1 ko – 06/10/2023)
flyer 2023 du collectif 17 octobre 1961 ve rite et justice (format docx – 239 ko – 06/10/2023)

flyer comite du 17 octobre 2023 (format docx – 239 ko – 16/10/2023)

Pour joindre le collectif :

Plusieurs centaines de pages de notre site depuis 2004
concernent cet événement

En consulter

L’Appel au rassemblement du 17 octobre 2023
au Pont-Saint-Michel à Paris
reproduit le 2 octobre
sur le site de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH)

Source

62ème anniversaire du crime d’État commis le 17 octobre 1961


Plus de soixante ans après le massacre perpétré par la police française à l’encontre des milliers d’algériennes et d’algériens qui manifestaient pacifiquement à Paris le 17 octobre 1961 contre le couvre-feu raciste qui leur avait été imposé par le gouvernement de l’époque, les plaies de cette blessure sont encore largement ouvertes dans leur mémoire.

Ce jour-là, cinq mois avant la signature des accords d’Évian, en réaction aux mesures prises par l’État français, la fédération française du FLN algérien (Front de Libération Nationale) a organisé, dans le contexte de la guerre d’indépendance, une manifestation pacifique pour réclamer la levée du couvre-feu, l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Cette manifestation où se mêlaient femmes, hommes et enfants, fut très violemment réprimée par les forces de police de la préfecture de police de Paris. Aujourd’hui le bilan de ce massacre n’est plus contestable : des victimes de violences par milliers, des disparitions et des morts par centaines.

• Nous demandons à l’État Français de reconnaître clairement que les faits qui ont ensanglanté cette journée constituent « un crime d’État ». Le 17 octobre 1961, le préfet Maurice Papon exécutait les ordres de l’État français.

• Nous demandons cette reconnaissance du crime d’État pour que puisse enfin se construire une mémoire collective débarrassée des discriminations mémorielles et d’un passé colonial chargé de ses multiples inégalités.

• Nous demandons un accès libre aux archives, effectif pour toutes et tous, historiennes et historiens, citoyennes et citoyens, dans un souci de transparence et de possibilité pour les chercheuses et chercheurs de travailler pleinement à transmettre la vérité des faits.

• Nous demandons que la recherche historique sur ces questions mémorielles soit encouragée, dans un cadre franco-algérien, international et indépendant de tous pouvoirs politiques.

• Nous demandons aussi la création de condition de transmission historique et mémorielle par la mise en œuvre d’un musée d’histoire du colonialisme.

• Enfin, dès lors que les élèves étudient le XXème siècle, nous demandons des programmes scolaires intégrant l’histoire coloniale et celle de ces événements à des fins de transmission vis-à-vis des plus jeunes.

40 ans après la première marche pour l’égalité et contre le racisme, il est temps de se remobiliser massivement pour lutter contre l’explosion du racisme et des violences policières.

Nous en appelons à votre responsabilité de citoyenne et de citoyen comme à l’ensemble des organisations progressistes, politiques, syndicales et associatives pour faire valoir nos revendications, en vous joignant au rassemblement organisé chaque année par notre Collectif sur le Pont Saint Michel le 17 octobre 2023, à partir de 18h afin de rendre hommage à la mémoire de tous les Algérien-ne-s qui ont été victimes des violences racistes et colonialistes de l’État français !


Associations : 17 octobre 61 contre l’oubli – Africa93 – Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui (ACCA) – Agir pour le Changement et la Démocratie en Algérie (ACDA) – Alternatiba Paris – Anciens Appelés en Algérie et leurs Ami(e)s Contre la Guerre (4ACG) – Ancrages – Association « Pour la Mémoire, Contre l’Oubli » – Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM) – Association de jumelage Rennes Setif – Association de Promotion des Cultures et du Voyage (APCV) – Association Démocratique des Tunisiens en France (ADTF) – Association Josette et Maurice Audin (AJMA) – Association des Ami.e.s de Maurice Rajsfus – Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF) – Association Histoire coloniale et postcoloniale – Association Nationale des Pieds Noirs Progressistes et leurs Amis (ANPNPA) – Au nom de la mémoire – Collectif Faty KOUMBA : Association des Libertés, Droits de l’Homme et non-violence – Collectif National pour les Droits des Femmes – Comité pour le respect des libertés et les droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) – Comité Vérité et Justice pour Charonne – COPERNIC – Coudes à Coudes – Droits devant ! – Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR) – Fédération nationale de la Libre Pensée – Femmes Plurielles – fondation Frantz Fanon – Groupe d’information et de soutien des immigré·es (GISTI) – Institut tribune socialiste ITS (Mémoire et Archives du PSU) – Inter-Réseau Mémoires-Histoires – L’association Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons – L’Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie (ACORT) – Le 93 au cœur de la République – Le Mouvement de la Paix – Les Amis de la terre (les ATs) – Les Oranges – LDH (Ligue des droits de l’Homme) – Mémoires ouvrières de l’immigration – Memorial 98 – Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuple (MRAP) – Rencontres Marx – Réseau – Mémoires Histoires – Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes (RAAR) – Réseau féministe « Ruptures » – SOS Racisme – Survie – Trajectoires (Mémoires et cultures) – Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens (UTIT) – Union juive française pour la paix (UJFP)

Syndicats : CGT – Fédération Indépendante et Démocratique Lycéenne (FIDL) – Fédération Syndicale Unitaire (FSU) – SNES-FSU – SNJ-CGT – Union Étudiante – Union Nationale des Étudiants de France (UNEF) – Union Syndicale Solidaires

Partis : Ensemble ! – Europe Écologie Les Verts (EELV) – Gauche démocratique et sociale (GDS) – La France Insoumise (LFI) – Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) – Parti Communiste Français (PCF) – Parti de Gauche (PG) – Pour une Écologie Populaire et Sociale (PEPS) – Parti Ouvrier Indépendant (POI) – Parti Socialiste (PS)

Paris, le 2 octobre 2023

Organisez en salles des projections-débats du film Octobre à Paris 
distribué par les Films de l’Atalante,
précédé d’une préface de 20 minutes
réalisée en 2011 par Mehdi Lallaoui


Octobre à Paris de Jacques Panijel est un film exceptionnel. Il a été tourné et monté dans l’urgence, pour témoigner, dans les quelques mois qui suivirent la répression des Algériens en octobre 1961. Interdit à sa sortie, des copies ont été saisies lors de certaines projections discrètes et militantes, jusqu’à ce qu’il obtienne, en 1973, un visa de censure après une grève de la faim du cinéaste René Vautier. Mais, si, en septembre 2000, le livre Ratonnades à Paris, de Paulette Péju, publié par François Maspero au même moment, a reparu aux éditions La Découverte, il a fallu attendre 2011 pour qu’Octobre à Paris soit visible dans les salles.

Au lendemain du 17 octobre, le Comité Maurice Audin a eu l’idée d’un film qui retracerait les événements et il a d’abord cherché un metteur en scène connu pour le réaliser. Seul Jean Rouch fut, un moment, intéressé. Finalement, c’est Jacques Panijel, biologiste et membre du Comité Maurice Audin, qui avait coréalisé, au côté de Jean-Paul Sassy, La peau et les os qui avait obtenu le Prix Jean Vigo l’année précédente, qui a réalisé le film. Il a combiné des témoignages, des photos d’archives et des reconstitutions, comme le départ de la manifestation du 17 octobre au bidonville de Nanterre.

Grâce au travail bénévole de Jacques Huybrecht, comme opérateur, et celui d’autres techniciens bénévoles, le film a pu être tourné et monté en quelques mois, avec l’aide de responsables locaux du FLN et le soutien financier de sa Fédération de France.

La manifestation est racontée par des photographies, notamment celles d’Elie Kagan, et des témoignages filmés. Des militants du FLN qui avaient pris la décision, au bidonville, de manifester, ont rejoué la scène qu’ils avaient vécue, puis celle de la fouille des manifestants au départ du bidonville. Un Algérien qui avait été jeté dans la Seine et avait échappé de justesse à la mort raconte l’épisode.

Le visa de censure a été accordé suite à la grève de la faim de René Vautier, l’auteur de Avoir vingt ans dans les Aurès, qui demandait aussi la suppression de la censure des films pour raisons politiques. Pourtant, il a fallu attendre le procès de Maurice Papon à Bordeaux en 1998 pour qu’un producteur souhaite le diffuser. Mais Panijel voulait tourner une longue préface qui tenterait de définir ce qu’est un crime d’Etat, depuis l’assassinat de César jusqu’aux procès staliniens… projet qu’il n’est jamais parvenu à faire financer. Ce n’est qu’en 2011, après la mort de Jacques Panijel, que ses enfants ont autorisé sa diffusion, précédée d’une préface de 20 minutes du documentariste Mehdi Lallaoui.

N’hésitez pas à organiser des projections-débats de ce film dans des salles de cinéma. Il est distribué par les Films de l’Atalante.

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