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Perpignan : nouvel hommage à l’OAS

Appel du collectif d'opposants à la cérémonie d'hommage à l'OAS organisée au cimetière nord de Perpignan par l'extrême droite nostalgérique. Le collectif de Perpignan demande à toutes celles et ceux qui sont opposés à cette falsification de l'Histoire de se rassembler mercredi 7 juin à partir de 9h à proximité de l'entrée du cimetière nord. Ci-dessous, l'appel du collectif des opposants, suivi d'un article récent du quotidien L'indépendant, et d'un communiqué de la LDH appellant « tous les démocrates à se rassembler à l’entrée du cimetière », mercredi 7 juin à 9h.
[Première mise en ligne le 4 juin 2017 ; mise à jour le 9]
En finir avec la provocation de la stèle OAS de Perpignan

Rassemblement mercredi 7 juin, cimetière nord

La stèle OAS de Perpignan continue à défigurer par sa présence le cimetière du Haut Vernet. Elle a été installée par l’Adimad, association notoirement fasciste, sur une parcelle obtenue par concession avec la mairie de Perpignan à l’époque où Jean-Paul Alduy en était le maire et Jean-Marc Pujol son premier adjoint. Ce dernier a participé le 5 juillet 2003 à l’inauguration cette stèle.

Depuis, d’autres monuments de ce genre ont été érigés dans d’autres villes mais celui de Perpignan est le seul sur lequel figure l’inscription « aux fusillés, aux combattants tombés pour que vive l’Algérie française » accompagnée des noms des quatre chefs OAS : Jean Bastien-Thiry, Roger Degueldre, Albert Dovecar et Roger Piegts et des dates de leur exécution sur ordre de la justice militaire, en particulier pour les deux derniers, celle du 7 juin 1962.

Cette stèle est une provocation pour les familles de victimes de l’OAS autant que pour tous les morts français et algériens de la guerre d’Algérie.

Pour que cesse cette provocation, il suffirait que le maire de Perpignan, Jean-Marc Pujol, exige des propriétaires de cette stèle qu’ils la retirent du cimetière. Or, non content de récuser qu’elle constitue une apologie de criminels, il en justifie la présence en prétextant que « La mémoire des morts est dans les cimetières ». Et comme si cela ne suffisait pas, il a l’intention d’attribuer à des rues de Perpignan les noms d’un ancien chef de l’OAS, Pierre Sergent, et d’un des instigateurs du putsch d’Alger de juin1961, Hélie de Saint-Marc, déjà glorifié en mars 2015 par Robert Ménard, le maire de Béziers.

Le 7 juin prochain, comme chaque année, les amis de ces factieux et pour certains anciens membres de l’OAS, avec le soutien d’affidés de l’extrême droite, dont du Front National, vont vouloir rentrer dans le cimetière afin de se rendre devant le cénotaphe élevé à la gloire de tueurs de l’OAS pour y faire l’apologie de l’organisation factieuse.

Ces scandaleux hommages, ces provocations inadmissibles doivent cesser.
Nous refusons que les ex-OAS viennent parader devant leur stèle.
Nous vous appelons à un rassemblement mercredi 7 juin à partir de 9h à proximité de l’entrée du cimetière nord.

Organisations départementales signataires : Association des pieds noirs progressistes, AFPS, Agaureps-Prométhée, ASTI, CGT, Coup de soleil, EELV Pays Catalan, Femmes solidaires, FSU, Ligue des Droits de l’Homme, Mouvement de la paix, MRAP, NPA, PCF, PG, RCP, Solidaires, Survie


Stèle de l’OAS à Perpignan : « Non à l’hommage de la honte »

par Frédérique Michalak
, L’indépendant, le 3 juin 2017

Chaque année c’est la même indignation des partis de gauche, d’associations et de syndicats à l’heure du fleurissement de la « stèle de l’OAS » au cimetière du nord de Perpignan.

Stèle portant mention des noms des chefs OAS Bastien-Thiry, Degueldre, Dovecar et Piegts fusillés pour avoir fomenté attentats et assassinats. « Cette stèle est une provocation pour les familles des victimes de l’OAS et les morts français et algériens de la guerre d’Algérie, martèle Jacky Malléa, de l’association Pieds noirs progressistes. Il faut en finir avec cette stèle qui défigure ce cimetière. Il suffirait que le maire exige des propriétaires de la stèle, l’Adimad (« association d’anciens détenus et exilés politiques de l’Algérie française » – NDLR), qu’ils la retirent, mais ça ne va pas dans ce sens avec M. Pujol qui veut baptiser des rues de Perpignan du nom de l’OAS Pierre Sergent et d’un instigateur du putsch d’Alger, Hélie de Saint-Marc ! ».

« C’est un calcul électoral ! », ajoute Marc Anglaret de Solidaires. « C’est lassant que ce maire s’entête ainsi », conclut Roger Hillel. Et Jean-Marc Pujol, joint par téléphone, de confirmer : « Je préfèrerais qu’ils proposent l’érection d’une stèle à la mémoire des 150 millions de victimes du communisme ! Ils mènent un combat d’arrière-garde, ils manifestent contre quatre personnes fusillées, ça leur permet d’oublier les victimes du communisme ».

L’élu LR de Perpignan qui réagit aussi aux critiques sur son choix de baptiser des rues perpignanaises « Pierre-Sergent » et « Hélie de Saint-Marc ». « Saint-Marc s’est engagé dans la Résistance quand les communistes signaient le pacte germano-soviétique et que Maurice Torrès désertait ! C’est une personnalité exceptionnelle de résistance au nazisme et de défense de l’Algérie française, déclare le maire. Et Pierre Sergent s’est aussi engagé dans la Résistance. Ce sont des références historiques qui méritent qu’on regarde leur parcours dans leur intégralité ».

Les « anti-stèle de l’OAS » qui ont écrit au préfet pour lui demander « d’interdire le fleurissement de la stèle » et au maire de Perpignan pour « qu’il procède à la fermeture du cimetière » se regrouperont à nouveau devant son entrée mercredi 7 juin dès 9 heures.


Communiqué de la LDH

Non à l’hommage aux assassins de l’OAS à Perpignan

La LDH appelle au retrait du monument érigé à la gloire des fusillés de l’OAS dans le cimetière du Haut-Vernet Perpignan.Chaque année depuis 2003, une association d’anciens activistes de l’OAS nommée Adimad invite à la veille du 7 juin à un rassemblement à l’intérieur du cimetière du Haut-Vernet à Perpignan devant une stèle érigée la gloire des fusillés de l’OAS.

La date correspond à l’anniversaire de l’exécution en 1962 de deux membres d’un commando de l’OAS, Albert Dovecar et Claude Piegts, qui avaient participé le 31 mai 1961 à l’assassinat du commissaire central d’Alger, Roger Gavoury.

La stèle honore aussi Roger Degueldre, qui a notamment organisé l’assassinat le 15 mars 1962 à Alger de six enseignants des centres sociaux éducatifs, ainsi que Jean-Marie Bastien-Thiry, qui a dirigé le 22 août 1962 l’attentat du Petit-Clamart contre le président de la République, le général de Gaulle.

La LDH appelle tous les démocrates à se rassembler à l’entrée du cimetière autour de représentants des familles touchées par les assassinats de l’OAS pour demander que, comme la stèle identique qui a été enlevée en 2008, après une décision de justice, du cimetière de Marignane, ce monument soit retiré du lieu public que constitue ce cimetière.

Paris, le 5 juin 2009

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